LA FRANC-MAÇONNERIE

 

en

 

AFRIQUE  FRANCOPHONE

 

1781 - 2000

 

de la guerre 1914   à  1940

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   Odo Georges

 

                  

                              

CHAPITRE  III

                                 

Situation confortée

pendant l'entre deux guerres

 

Relance, après la guerre, des loges coloniales

En Afrique sub-Saharienne, confirmation du GODF et essais de la GLDF   

En Afrique Méditerranéenne :_GODF et GLDF maintiennent leurs positions, le DH simplante

Essor remarquable au Maroc : importante implantation GODF et GLDF, présence du DH

Structuration des Congrès Régionaux d'Afrique du Nord

 

                     

Relance,  après  la  guerre, des  loges  coloniales

 

* En 1914, les loges coloniales des deux obédiences maintiennent pour la plupart leurs activités même si certaines, affectées par des départs vers la Métropole, le font au ralenti. Le bilan à l'issue des hostilités : peu de loges coloniales se sont mises en sommeil administratif. A titre indicatif, le GODF administre sur le plan colonial, dont une très large partie en Afrique :

   En 1911,    47    loges coloniales

   En 1921,    39    loges coloniales

   En 1933,    56    loges coloniales  

 

* A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, en 1939, le rapport entre les deux obédiences sera de :

 56 loges pour le GODF

 40 loges pour la GLDF

 

Ce qui est significatif de l’ampleur de la présence maçonnique hors métropole.

 

Ce qui illustre aussi la plus grande présence du GO dans les colonies, malgré la progression sensible de la GL entre les deux guerres, le DH restant largement minoritaire et stable..

 

 

En Afrique sub-Saharienne, confirmation du GODF et essais de la GLDF

 

 

1 - C'est en AOF, d'abord, que la GL manifeste  son désir d'amplifier sa présence

 

 

       En Guinée, la GLDF opère son premier essai dans la région. En 1916, alors que la  guerre bat son plein, l'obédience  trouve les ressources humaines suffisantes pour réussir l'allumage des feux de la loge « Étoile de Guinée 468 » à Conakry. Ville où le GODF n'avait pu se maintenir juste avant la guerre.

 

Au Sénégal**,  si la loge « La Nouvelle Aurore  208 » du Droit Humain s'essouffle à peine installée en 1922, par contre les loges du GO « l'Etoile Occidentale » et « L'Avenir du Sénégal » poursuivent sans difficultés insurmontables leurs activités. La première surtout continue à bénéficier du rayonnement de la ville de Dakar, capitale de l'AOF, et certainement de l'intérêt que porte  le F\ Blaise Diagne**  au Sénégal. Initié à la Réunion, élu député du Sénégal en 1914 sur son programme défendant l'égalité dans la citoyenneté, il a des liens suivis avec la FM\ locale au point qu'en 1924 le GODF le délègue officiellement, en tant que membre du Conseil de l'Ordre (premier Africain sub-Saharien Conseiller de l'Ordre), pour inspecter les loges de Dakar et St Louis.

Pour le moins, il y a en Blaise Diagne un avocat éloquent des loges coloniales dans les cercles les plus responsables de la politique Française et, en retour, un promoteur «d'idées-forces» débattues dans ces loges. Son acceptation du fait colonial et de l'assimilation est totale si le colonisateur et le colonisé tirent, chacun, parti équitable de cette situation. C'est un raisonnement que tiennent la plupart des FF\dans les loges coloniales. Sa disparition en 1934 ouvre un champ plus large aux idées nouvelles que défendent les syndicats et les partis de gauche, où militent à titre individuel des FF\ engagés dans la cité.

 

En Côte d'Ivoire, le GODF allume en 1930 les feux de sa loge « La Fraternité Africaine » à Abidjan. Cette ville, promue au rang de chef-lieu, bénéficie en outre de l'avantage d'être le point de jonction entre voie ferrée et réseau routier. Autant de raisons pour que, progressivement, un glissement s'opère de la rade foraine de Grand-Bassam, déchue de ses prérogatives administratives, vers Abidjan et pour que les FF\, dont le noyau est constitué de fonctionnaires coloniaux, décident d'y installer leur loge.  

 

Le Dahomey est marqué par l'échec de la période précédente. « Le quartier latin de l'Afrique » reste en effet  sans implantation maçonnique bien que trois FF\ Dahoméens, initiés en France sous le parrainage de Blaise Diagne, se fassent remarquer par leur engagement dans la cité. En particulier au travers de la Voix du Dahomey journal local qui prend des positions courageuses contre l'administration coloniale.

 

 

2 - C'est ensuite en AEF, dans la logique de sa tentative en AOF précédemment, que la GLDF, forte de son dynamisme, tente sa chance.

 

 

Le Cameroun sert, dans cette partie de l'Afrique, de point d'essai à des FF\ de la GLDF. En 1924 ces FF\ demandent à ouvrir la loge « Les pionniers du Cameroun  525 » à Douala ; quelques années seulement après que ce territoire soit passé en grande partie sous mandat Français, suite à la défaite de l'Allemagne jusque là puissance occupante. La GLDF ne rencontre au demeurant, en face d'elle, aucune loge de langue allemande. L'obédience refuse cet atelier pour manque d'effectif et laisse la voie libre au GODF qui, en 1933, tente à son tour sa chance. A la différence près que sa loge « La Lumière du Cameroun » perdurera à Douala jusqu'à la guerre et au-delà.

 

Une fois de plus, en Afrique sub-Saharienne, il se confirme que les Obédiences, aussi bien l'une que l'autre, ne tardent pas à se manifester sur le territoire devenu colonie afin d'être la première sinon l'unique à y représenter la Maçonnerie francophone. Il faut noter en effet que, dans les pays sub-Sahariens, la GLDF se fixe chaque fois là où le GODF est absent. Conduite déjà  observable avant guerre, où la GLDF avait porté son choix sur Djibouti - avec sa loge « D.D.D.433 » opérationnelle jusqu'en 1935 - en abandonnant l'Afrique Atlantique récupérée par le GODF.

Démarche qui tient à la faiblesse du peuplement européen, donc à la difficulté de ramener à soi des impétrants ; d'autant plus que la  pression de l'Eglise sur la société européenne n'y est pas des moindres.

 

Au Congo-Brazzaville, « l'Aurore du Congo » du GODF reste donc, exemplaire de cette logique, seule en place, sans espace disponible pour la GLDF. Pour les Maçons du Congo les temps ont changé dans les rapports avec l'administration et les Gouverneurs. Avant la Grande Guerre, ils se plaignaient souvent de  l'attitude de ces Gouverneurs en fonction. Il en va différemment par la suite. Ainsi, en 1922, Augagneur** déclare au cours d'une tenue : « Maçon depuis 1879 je suis toujours resté attaché à la Maçonnerie.. ». En 1935, le F\ Reste**, à l'occasion de sa nomination de Gouverneur Général, exprime sa sympathie à la loge.

 

 

En Afrique Méditerranéenne : GODF et GLDF maintiennent leurs positions, le DH s'implante

 

En Afrique Méditerranéenne, la GLDF et le GODF se côtoient, se concurrencent car il y a là un peuplement suffisant pour garnir les colonnes de nombre de loges. Mais dans ces pays déjà largement ouverts à l'influence maçonnique, les obédiences, pendant cette période de l'entre-deux guerres, vont surtout s'efforcer de maintenir leur importance.

 

L'Egypte reste une place importante de la Franc-Maçonnerie et un relais appréciable des idées occidentales sur l'ensemble de l'Est méditerranéen grâce à ses nombreux ateliers établis en Syrie, Liban, Irak, et Palestine. Cette importance n'est nullement remise en cause par le schisme qui, en 1922, perturbe profondément la vie de la « Grande Loge Nationale », car elle retrouve son équilibre interne dès  1932. A cette date, l'obédience égyptienne administre 96 loges dont 46 au Caire, 31 à Alexandrie et 19 réparties dans les autres villes.

La langue de travail est l'arabe mais une forte minorité emploie le grec. Signe de l'ouverture de cette Franc-Maçonnerie, de nombreuses autres langues sont utilisées en dehors de l'arabe largement dominant : l'anglais, l'allemand, l'italien, l'espagnol, le turc, l'arménien, l'hébreu. En ce qui concerne la langue française, 11 loges la pratique : 5 au Caire, 2 à Alexandrie, 1 à Ismaïlia, 1 à Kom-Ombo, 1 à Mansourah et 1 à Port-Saïd.

A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, 9 loges dépendant directement des obédiences françaises sont encore opérationnelles. Elles sont au nombre de 6 pour la GLDF : 3 au Caire, 2 à Alexandrie dont la plus ancienne du groupe « Socrate 219 » en place depuis 1871 et 1 à Port-Saïd. On en décompte 3 pour le GODF, dont la doyenne de toutes les loges françaises en activité « Pyramides d'Égypte » fondée en 1847 à Alexandrie. Enfin, le Droit Humain, déjà présent avec sa loge « Hypathie  211 » de Port-Saïd, assure le rayonnement de la Maçonnerie mixte par l'adjonction de deux nouveaux ateliers, l'un à Alexandrie et l'autre au Caire.

 

En Tunisie, les deux obédiences ont maintenu leur réseau dont le centre est Tunis, avec : pour le GODF « Nouvelle Carthage et Salammbô Réunis » - les deux loges ayant fusionné en 1919 – et pour la GLDF, en plus de « Volonté », la loge «.Véritas 351 » transfert  de l'obédience italienne. Auxquelles vient s'associer « Henri Périès  201 » du DH dont les prémices datent de 1911, et, à ce titre, première loge du Droit Humain en Afrique.

L'un des problèmes permanents de ces loges françaises réside dans la coexistence avec les loges italiennes. En fait, la tiédeur  des rapports entre les obédiences françaises et italienne - consécutive au Protectorat  puis à la guerre de conquête italo-lybienne - s'estompe  au lendemain du traité de paix de 1919. Rapprochement encore plus prononcé quand le fascisme s'impose dans la péninsule et condamne la Franc-Maçonnerie. Les FF\ italiens trouvent alors un accueil fraternel dans les loges françaises.

L'autre problème concerne l'Eglise catholique et tout spécialement l'archevêché de Carthage, fer de lance du mouvement catholique en Afrique, donc très vigilant à l'encontre de la Franc-Maçonnerie qui le lui rend bien. Le temps est loin où l'un des premiers archiprêtres de la cathédrale de Tunis - Mgr Gazaniel plus tard archevêque de Constantine - était Franc-Maçon.

 

L'Algérie, dans cet ensemble des loges coloniales, garde une position dominante avec Alger comme symbole de ce large rayonnement.

 

Le GODF avec ses 21 loges se taille la part du lion, sans pourtant accroître son potentiel entre 1918 et 1939. Son réseau de loges couvre depuis la période précédente une grande partie du territoire et  l'obédience peut se contenter de gérer et dynamiser ses acquis. Dans cet esprit, sa loge doyenne « Bélisaire », à Alger, continue d'être une référence, elle qui peut annoncer deux cents inscrits et offrir des travaux de qualité.

La GLDF atteint les 11 loges ; grâce aux efforts d'implantation des années de l'entre-deux guerres, qui permettent de compenser une partie de l'avance prise par sa concurrente. Des ateliers  voient le jour à Oran, Tizi-Ouzou, Philippeville, Constantine, Batna. Sa loge « Le Delta  225 », ouverte à Alger en 1873, se hisse à la hauteur de sa rivale du GODF plus vieille de quelques années seulement. Elle peut avancer également le nombre de deux cents inscrits et la production de travaux intéressants.

Le Droit Humain dispose de 3 loges. La première de ces loges toujours en activité, la plus ancienne, fonctionne à Philippeville sous le nom de « la Lumière Africaine 203 ». Son action est prolongée très tôt par les ateliers d'Alger « 206 » et de Constantine « 209 ».

Se signalent enfin, dans l'ensemble maçonnique somme toute  abondant, 1 loge du rite de Memphis-Misraïm et 1 loge de l'Ordre Martiniste.

 

 

Essor remarquable au Maroc : importante implantation GODF et GLDF, présence du DH

 

Dans ce mouvement de relance maçonnique après la Grande Guerre, le Maroc tient une place majeure.

 

Dès le mois d'août 1918, le GODF renforce ses loges de Tanger et de Casablanca par un Chapitre « Le Phare de la Chaouia et du Maroc », qui va s'impliquer fortement, entre 1920 et 1925, dans l'expansion des loges sur l'ensemble du territoire, en coordonnant les efforts des uns et des autres.

 

La GLDF n'est pas en reste. Puisque son ancienne  loge de Tanger "l'Union 194" n'est plus qu'un souvenir, elle ouvre le cycle  en cours par une  première loge à Marrakech en 1919 : « Léon Gambetta  474» . A cette occasion, les FF\ du Grand Orient d'Espagne se signalent de nouveau. En 1907, certains de ces FF\ avaient aidé à lancer le GODF à Casablanca tout en maintenant leur propre loge. A Marrakech, l'opération est plus radicale ; certains transfuges mettent fin à la loge « Le Grand Atlas » au profit de la nouvelle loge de Marrakech tandis que les autres FF\ vont faire la même opération la même année à Mogador, desserte de Marrakech sur la côte Atlantique. On retrouve, dans les deux cas, le type d'opération que ces FF\ d'obédience espagnole ont déjà pratiqué à Oran quelques années plus tôt au profit déjà de la GLDF, obédience qui leur convient mieux en raison du rite écossais. Au Maroc, ce n'est pas un signe d'affaiblissement de la Maçonnerie Espagnole, c'est simplement un recentrage sur la zone Nord attribuée à l'Espagne par le traité du Protectorat de 1912.

 

Le Maroc sous Protectorat Français devient, quant à lui, le champ d'une compétition sévère entre le GODF et la GLDF. Ces Obédiences investissent d'abord les villes de la côte : Mogador, Safi, Mazagan, Casablanca, Rabat, Kénitra et Tanger où la GLDF relance une loge « l'Union du Maroc 543 » avec l'aide des FF\ de la loge « Concordia » de la GLD Italie condamnée par la prise du pouvoir des fascistes en Italie. Ensuite, leur dynamisme les porte vers les villes de l'intérieur : Meknès, Fès, Oujda en plus de Marrakech. De sorte qu'en moins de cinq ans un large réseau maçonnique couvre l'ensemble du pays. En fait,  deux réseaux parallèles, car la plupart des villes concernées ont une loge de l'une et l'autre obédience. Le peuplement ici est suffisant pour ce genre d'implantation double ; d'ailleurs les créations se font au fur et à mesure de la prise en main du territoire par les autorités françaises et de l'arrivée de fonctionnaires et de commerçants européens.

 

Trois faits majeurs vont dominer la vie de cette Maçonnerie au Maroc : l'antagonisme affiché à l'égard du Général Lyautey** et qui participe de son limogeage en pleine guerre du Rif, une politisation accrue des ateliers après son départ, la volonté de s'intégrer dans le dispositif régional qu'utilisent l'Algérie et la Tunisie en matière de représentation dans le cadre des obédiences maçonniques.

 

Une telle masse d’ateliers au Maroc, 15 pour le GODF et 15 pour la GLDF, aboutit en effet très logiquement à la volonté de se retrouver en Congrès régionaux, aspiration qui s'exprime avec autant de force dans les rangs des deux obédiences. Les FF\ du Maroc vont en même temps, forts de leur importance nouvelle dans le dispositif  maçonnique nord-africain, demander une place aux côtés de l'Algérie et de la Tunisie dans la représentation au Conseil de l'Ordre à Paris.

 

 

Structuration des Congrès Régionaux d'Afrique du Nord

 

Le contexte est favorable à une telle demande auprès de Paris. Les temps ont en effet changé : le rôle des troupes coloniales, domaine où le  F\Diagne s'est fortement investi, puis la crise de ravitaillement qui fait apparaître l'intérêt de l'Empire pour libérer la France de toute dépendance, provoquent un changement décisif dans le rapport des Français avec les colonies.

 

Le GODF a institué depuis le 20 septembre 1919 un Comité des Loges d’Outre-Mer puis un Congrès des loges coloniales. La GLDF n'est pas en reste : une Commission Coloniale est créée à partir de 1927. Dans les deux cas il s’agit d’étudier les questions venues de l'Empire, de centraliser les vœux des loges coloniales et des pays de Protectorat. L'intention est de favoriser le contact avec les  ateliers éloignés et appartenant à un espace considéré dorénavant comme important.

 

En fait, les FF\ du GODF au Maroc, qui ont tenu leur premier Congrès des loges en 1925,  se posent la question des avantages et inconvénients à réclamer un classement dans le Congrès des Loges Coloniales ou dans celui de l'Afrique du Nord, qui vient d'innover un nouveau cycle. En effet, les FF\ de la GLDF et du GODF ont fait de 1924 l'an I des « Congrès des Loges de l'Afrique Française du Nord – AFN » pour renforcer leurs « Réunions inter-obédientielles ». Schéma qui correspond à l'esprit du moment puisque, dans le monde politique, les Conférences Nord-Africaines réunissent dorénavant le Gouverneur de l'Algérie et les Résidents du Maroc et de la Tunisie.

 

Dans la mesure où le Congrès d'AFN réclame un second délégué au Conseil de l'Ordre, le choix  de rejoindre plutôt ce Congrès est jugé par les FF\ du Maroc, en 1926, plus prometteur de reconnaissance. Le vœu précise que le Maroc doit être constitué en région maçonnique et bénéficier, en association avec l'Oranie, d'un Conseiller de l'Ordre tandis que l'autre Conseiller couvrirait Algérie-Constantinois-Tunisie. Rapidement, la  demande se fera d'une représentation plus ciblée : trois conseillers dont un pour le Maroc.

 

En 1939, au « XVI° Congrès à Alger » du GODF en AFN, le Grand Maître Groussier**, le Grand Commandeur Pouriau accompagnés des trois conseillers de l'Ordre, dont un pour le Maroc, sont présents. Également à Alger, au XVI° Congrès des Loges de la GLDF, le GM\ Dumesnil de Gramont est présent, mais seul car les trois conseillers, dont un pour le Maroc, sont empêchés. A la suite de ces deux Congrès concomitants, les délégués des deux obédiences se retrouvent pour la « 41° Conférence inter-obédientielle ». Sont présents les délégués des 42 loges du GODF et des 28 de la GLDF. Démonstration du poids que possède dorénavant la Franc-Maçonnerie d'AFN dans l'ensemble maçonnique colonial.

La présence des deux GM\, du SGC\ du GCR et de six Conseillers (3 GL et 3 GO), atteste de la reconnaissance accordée dorénavant aux questions coloniales, qu'elles aient trait à la religion, à l'administration, à l'enseignement, à l'armée, à la justice, à l’économie ou aux droits des indigènes et des citoyens Français expatriés. Sans oublier le « Comité permanent des loges des colonies et de l'Etranger » dont s'est doté le GODF…..

 

L’influence de la Franc-Maçonnerie, représentative parmi tant d'autres de l'européocentrisme dominant dans la société française, s'est ainsi maintenue sur la politique coloniale, sinon accrue grâce à des structures plus étoffées qu'elles ne l'étaient avant la guerre de 1914-1918. Face à d'autres courants d'idées, principalement celui que représente la « Sacrée Congrégation pour la propagation de la Foi », véritable ministère des missions apostoliques, la Franc-Maçonnerie s’est elle-même organisée pour faire circuler ses projets humanistes et défendre une politique d’accompagnement en matière coloniale dans le sens généreux qu'elle souhaitait. Action d’autant plus réalisable que nombre d’hommes politiques, d’administrateurs, de hauts fonctionnaires et surtout de Gouverneurs, au rôle déterminant dans les colonies, sont membres de la Franc-Maçonnerie. Action qui pourtant a ses limites si l'on en juge par le projet Viollette. Chargé du dossier par Blum, le F\ Viollette** a vu  ses dispositions libérales, et offrant une alternative  au mouvement nationaliste, torpillées  par le grand colonat à Paris et le petit colonat à Alger.   

 

Le F\ Groussier n'en affirme pas moins à cette réunion inter-obédientielle d'Alger en 1939 : « L'avenir sera ce que nous voulons qu'il soit. L'avenir sera ce que nous aurons mérité qu'il soit ». Le F\ Michel Dumesnil de Gramont insiste : « Vous commettriez une erreur néfaste si vous vous imaginiez que votre rôle est terminé quand vous avez philosophé. Ce serait une lâcheté que de laisser à d'autres le soin de réaliser nos conceptions ». 

     

        

 

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