Dans le troisième quart du XIXème siècle, le Conseil de l'Ordre devint véritablement l'organe directeur du Grand Orient de France (GODF). Sous la IIIème République se met en place l'actuel mode de fonctionnement de l'exécutif de la rue Cadet. Les trente-trois "Illustres Frères" sont désignés pour trois ans par les régions, choix entérinés (ou non) par le Convent National. Chaque région maçonnique dispose d'un certain nombre de postes. Les Conseillers ne peuvent se représenter qu'après une pause d'un an au moins, mais dans l'entre-deux-guerres, le nombre de mandats n'était pas limité. Enfin, le Conseil de l'Ordre désigne un bureau et un président, l'appellation "Grand-Maître" ayant été abolie entre 1870 et 1940. En quoi les instances dirigeantes d'une association sont-elles signifiantes de leurs mandants ? Qui sont ceux qui exercent le pouvoir exécutif du GODF ? Entre 1918 et 1939, 174 Frères siégèrent au Conseil de l'Ordre. L'"équipe" en place en 1913/1914 resta en fonction (nonobstant les décès) jusqu'en 1918, où quinze nouveaux Conseillers furent élus. De même le Conseil de 1938/39 resta en fonction jusqu'en 1940, date de la mise en place du régime de Vichy. Une rapide analyse de cet échantillon maçonnique permet de dégager trois grandes caractéristiques. 1. D'abord, le Conseil est composé d'hommes, citadins, d'âge mur, ayant derrière eux un passé plutôt long de militantisme maçonnique. C'est un truisme de préciser qu'une association exclusivement masculine est dirigée uniquement par des hommes. Plus intéressant est leur origine géographique. On aurait pu croire que la division de la France et de l'Empire en plusieurs "provinces" maçonniques aurait permis une représentation territoriale assez homogène du Conseil. Que nenni ! Si l'on retient le lieu principal de résidence des Conseillers au moment de leur élection, on découvre que seuls 42 départements métropolitains sur 90 ont désigné des membres de l'exécutif. Bien plus, le département de la Seine est largement sur-représenté avec 38 élus, soit le cinquième de l'effectif. Une fois de plus, on constate le poids excessif de Paris, le GODF n'échappant point à la règle. Une petite moitié (73 Conseillers) réside quant à elle dans seulement 21 autres départements. Les mieux représentés sont ceux qui possèdent de « gros » orients comme la Gironde (9 dignitaires) (1), le Var (6 élus) (1), la Seine-Inférieure (6 également), les Bouches-du-Rhône, la Haute-Garonne et le Rhône (5 chacun), la Somme (4 élus), la Charente Inférieure, le Doubs et le Nord (3 chacun). Dix départements - Alpes-Maritimes, Aveyron, Calvados, Gard, Hérault, Isère, Meurthe-et-Moselle, Pas-de-Calais, Haut-Rhin, Tarn-et-Garonne - auront deux Conseillers chacun. Bien sûr parmi les départements sans Conseiller, on trouve les espaces les moins maçonnisés. On note quelques exceptions dans le "désert maçonnique", comme la Vendée où fut élu en 1918/21 Victor Boisdé, directeur de l'école primaire supérieure et professionnelle de Chantonnay. Inversement, des départements "latomophiles"n'auront aucun délégué au Conseil de l'Ordre. Ainsi les Pyrénées-Orientales ne compteront aucun "Très Illustre Frère". L'Outre-Manche aura deux élus, membres de la loge "Hiram", sise à Londres : Hippolyte Autran, négociant, conseiller du commerce extérieur, fondateur des deux autres loges londoniennes, "Concordia" (1909) et "City Lodge" (1911), et Maurice Paillard. L'Outre-Mer aura 8 représentants au Conseil de l'Ordre, dont 7 pour l'Afrique du Nord comme Alexandre Bouty, pharmacien à Tlemcen, conseiller général d'Oran, ou Jules Mesguiche, docteur en médecine à Souk Ahras (Constantine). En 1922, Blaise Diagne, alors député de Dakar, est le premier Frère noir élu au Conseil. L'inégale répartition géographique des Conseillers est encore accentuée par le fait que 90 % d'entre eux résident dans des villes (de toute taille), quasiment toujours des orients. Une "grosse"douzaine seulement des membres de l'exécutif demeure dans des petites communes, à l'image de Joseph-Jérôme Subit, habitant à Crémieu, chef-lieu de canton de l'Isère, ou Charles Raoul Hauet, vice-président du tribunal civil de Mulhouse, installé à Lutterbach, commune au demeurant fort proche du chef-lieu du département du Haut-Rhin. De plus, divers dignitaires (le plus souvent lors de leur retraite professionnelle) se retireront pendant leur mandat plus ou moins loin d'un centre urbain maçonnique, comme Constant Melet, d'origine bourguignonne, chef d'escadron de gendarmerie dans le cadre de réserve, qui s'installe à Vaires dont il deviendra maire. Il résidait dans cette petite (à l'époque) commune de la Seine-et-Marne concomitamment à ses six années passées au Conseil de l'Ordre. Si le Conseiller de l'Ordre est presque toujours un citadin, il est également - au moment de son élection à l'exécutif du GODF - le plus souvent un quadragénaire comme le montre le tableau ci-dessous (âge connu au moment de la première élection pour un total de 161 Conseillers) :
Gustave Perreau, sénateur de la Charente-Inférieure, Conseiller en 1921/24, est élu pour la première fois à 69 ans. Il est suivi par le havrais Raphaël Hubert, inspecteur primaire honoraire (66 ans en 1933), le bordelais Samuel Domy, receveur des hospices civils, l'autre girondin Jean Fort, de Lacanau, directeur d'école honoraire, et le principal de collège honoraire Théophile Laurent, demeurant à Ingré (Loiret) (65 ans pour les trois au moment de leur désignation). Inversement, le benjamin à l'élection est André Lebey, choisi à 35 ans, il est vrai hors de la période retenue pour le présent article (en 1912). Les suivants seront l'industriel de Saint-Pons(Hérault), Raoul Fontès (37 ans en 1934), l'industriel parisien Henri Beugnot (38 ans en 1932), l'avocat à la cour d'appel de Paris, Georges Bessières (39 ans en 1912) et le futur Grand-Maître et futur Souverain Grand Commandeur Francis Viaud (39 ans également, en 1938). Compte tenu de leur âge au moment de leur élection et de la durée moyenne de leur mandat (voir plus loin), les 4/5 des Conseillers de l'Ordre sont des anciens combattants de la Grande Guerre. Ainsi Claude Jacquet, Conseiller de 1935/38 (et de 1945/48), avait été affecté en septembre 1914 au 11ème régiment de génie. Sous-lieutenant le 2 octobre 1914, capitaine le 2 mai 1916, blessé le 31 juin de la même année, il est démobilisé le 10 mars 1919 avec le grade de chef de bataillon de réserve. Seuls quelques Conseillers élus en 1912 ou 1913, et restés en fonction durant toute la durée de la guerre, appartiennent aux générations précédentes. Le dernier communard à avoir siégé au Conseil de l'Ordre est Bernard Sincholle, élu pour la dernière fois en 1918/19 à l'âge de 72 ans. Le 4 mai 1874, il avait été condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée par le troisième Conseil de Guerre. En 1879, il bénéficie d'une remise de peine et ne sera initié que trois ans après, avant d'accéder au Conseil de l'Ordre pour la première fois en 1890. Quelques Conseillers omniprésents cachent en réalité un relatif "turnover" au Conseil de l'Ordre. Les 3/5 des "Illustres Frères" ont exercé leur mandat durant trois années au maximum, comme l'indique le tableau suivant dans lequel sont comptabilisées les années de mandat antérieures à la Grande Guerre et postérieures au second conflit mondial.
Le journaliste et écrivain toulousain Félicien Court a exercé cinq fois trois mandats de trois ans entre 1918 et 1939. Son record de longévité ne fut dépassé que par Arthur Mille, fondateur de la revue "Le Guide médical", président du syndicat des pharmacies commerciales, doté d'une solide fortune grâce à l'invention et à la vente des "Lithinés du docteur Gustin", député socialiste SFIO de l'Allier de 1909/1914, membre du Conseil pendant dix-huit ans, et par Arthur Groussier qui siégea dix-sept ans à l'exécutif du GODF avant de devenir Grand-Maître d'honneur ad vitam. Bien qu'élu pour la première fois à l'âge de 56 ans, le "Patriarche" remplit également cinq mandats de trois ans. De plus, entre 1919 et 1940, il présida l'obédience pendant onze ans (1925/26, 1927/30, 1931/34 et 1936/40) avant d'occuper la charge de Souverain Grand Commandeur du Grand Collège des Rites (GCDR). Inversement Louis Tinière, déjà Souverain Grand Commandeur depuis 1916, accèdera au Conseil pour la dernière fois en 1918/19. Quant à Louis Pourriau, Conseiller en 1929/32, vice-président (1933/34), président (1934/36) du Conseil de l'Ordre du GODF, il sera en 1937 réélu Conseiller pour son troisième mandat et désigné par ses pairs du GCDR comme Souverain Grand Commandeur (3). Dans l'entre-deux-guerres, outre Groussier et Pourriau, le Conseil de l'Ordre eut six autres présidents. En 1913, Georges Corneau, notable radical-clémenciste, directeur du quotidien "Le Petit Ardennais" fut élu à la tête de l'exécutif. Les circonstances particulières du temps devaient l'y maintenir sept ans. En 1920, il décida de s'en retirer définitivement et refusa de siéger à nouveau au Conseil. Il fut remplacé pendant un an (1920/21) par un autre notable radical-socialiste Charles Debierre, alors sénateur du Nord, qui avait déjà présidé le GODF de 1911 à 1913 avant Corneau. L'ambiance "Bleu Horizon"amena à la tête de l'exécutif le général de division Augustin-Grégoire Gérard pour un an (1921/22). Il fut le seul Grand-Maître à n'accomplir qu'un seul mandat de trois ans. Il fut remplacé par le pharmacien Arthur Mille, évoqué plus haut, président de 1922 à 1925. Entre Groussier I et Groussier II (1926/27), la présidence fut assumée par Joseph Bernier, ancien député-maire de Vienne, tout récent sénateur de l'Isère (1924/33). Entre Groussier II et Groussier III (1930/31), la direction du GODF revint à Frédéric Estèbe, gouverneur honoraire des Colonies, nommé lors de sa présidence commissaire général de l'Exposition Coloniale. Enfin, parmi les Conseillers de l'entre-deux-guerres, on compte également un futur double président du GODF et du GCDR de l'après-guerre, Francis Viaud, élu pour la première fois en 1938. On notera également que presque tous les membres du Conseil ont été plusieurs années officiers d'une (ou plusieurs) loge(s). 90 % ont exercé la charge de vénérable. Parmi les présidents d'atelier, un sur dix en moyenne a exercé un vénéralat d'une exceptionnelle longévité, comme le directeur d'école primaire René Lemière, ancien vénérable de la loge mixte de Caen, "Isis", qui présida aux destinées de "Thémis" de 1922 à 1940 et de 1944 à 1949. Mars Abadie, professeur de génie rural à l'Ecole Nationale d'Agriculture de Rennes, dirigea la loge rennaise "La Parfaite Union" de 1901 à 1916, puis de 1926 à 1940. Durant la Grande Guerre, ses fonctions de capitaine, chef d'un train sanitaire, l'obligèrent à se démettre en faveur d'un sien collègue, Oscar Leroux, chef des travaux à l'Ecole d'Agriculture citée plus haut, qui sera vénérable de 1916 à 1926. Ce dernier sera Conseiller de l'Ordre de 1921 à 1924, et de 1925 à 1928, tandis que M. Abadie siègera au Conseil de 1931 à 1934, et de 1937 à 1940. Le juge de paix et érudit lorrain Charles Bernardin dirigea "Saint-Jean de Jérusalem" sise à Nancy, de 1905 à 1920, avant d'exercer trois mandats à l'assemblée exécutive du GODF (1922/25, 1926/28, 1930/33). Outre leurs fonctions en loge bleue, les 9/10 des Conseillers de l'Ordre sont titulaires de Hauts Grades, à l'exemple de Maurice Brault qui reçut les premiers degrés à la loge de Chatellerault, "L'Avenir" : - apprenti, le 7 décembre 1892 ; - compagnon, le 4 juillet 1894 ; - maître, le 14 août 1895. Il sera ensuite élevé au grade de Rose-Croix le 15 janvier 1899 ("Les Démophiles" sis à Tours), de Chevalier Kadosh le 18 août 1903 ("Les Démophiles" sis à Tours) puis de Grand Inspecteur Général le 29 septembre 1925, avant d'être élu au Conseil de l'Ordre en 1934/37. Chaque année, le Conseil compte entre 8 et 15 Grands Inspecteurs Généraux (33ème du REAA). Les 2/3 des membres du GCDR ont été Conseillers de l'Ordre du GODF (4). Il n'est pas rare d'avoir des responsabilités à la fois au Conseil et au GCDR, comme Jules Bouty admis au GCDR entre ses deuxième et troisième mandats à l'exécutif du GODF. 2. Les Conseillers de l'ordre sont largement issus de classes moyennes.
La composition sociale de l'exécutif du GODF accentue les forces et les faiblesses socio-professionnelles de l'obédience. On remarquera l'absence à peu près totale de la très grande bourgeoisie et de l'aristocratie d'une part, de l'échoppe, de l'usine et des champs d'autre part. L'exécutif du GODF ne compte aucun clerc, aucun petit artisan, aucun ouvrier, aucun petit employé du secteur privé et un seul agriculteur (encore s'agit-il d'un viticulteur champenois). La moitié des Conseillers sont des personnels civils ou militaires de l'Etat. L'instruction publique fournit les plus gros bataillons avec 24 instituteurs et directeurs d'école, comme Xavier Lavandier à Saint-Etienne, René Lemière à Caen, ou Camille Pointet à Bordeaux. Antoine Capgras, au sortir de l'Ecole Normale de Garçons de Montauban, occupera divers postes d'instituteur et de directeur d'école dans le Tarn-et-Garonne avant de devenir en 1912 secrétaire général de la mairie de Montauban (6). On rencontre également 11 professeurs de l'enseignement secondaire, comme Paul Caubet, professeur d'histoire au lycée d'Alès, puis de Toulon, 6 inspecteurs comme Gabriel Roques, inspecteur d'académie à La Rochelle, puis à Périgueux et 7 enseignants du supérieur. Parmi ces derniers, notons primus inter pares Jean-Maurice Lahy (7), chef de travaux (1924), puis directeur du laboratoire de psychologie expérimentale (1927) à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, professeur et directeur de l'Institut de Psychologie de l'Université de Paris, secrétaire général de l'Association Internationale de Psychotechnique (1921-1943), co-fondateur de la "Revue de la Science du Travail" (1929) et co-directeur de la revue "Le travail humain" (1933). En réalité, une douzaine de Conseillers de l'Ordre exerce, en sus de ses activités professionnelles principales, des fonctions enseignantes supérieures. Ainsi le docteur Emile Desmonts (8) sera également chef des travaux à la Faculté de Médecine de Montpellier. Enfin, quelques "Très Illustres Frères" enseignants continuèrent une brillante carrière hors de l'instruction publique à l'image d'Edmond Pascal (9), instituteur, puis professeur d'école primaire supérieure, devenu sous la IVème République préfet des Hautes-Alpes. D'autres virent leur statut professionnel évoluer à l'intérieur du ministère. Maurice Jattefaux (1890/1955), qui exerça quatre mandats de Conseiller, sera lors de ses élections successives instituteur, directeur d'école primaire, inspecteur d'académie puis inspecteur principal de la jeunesse et des sports. Derrière les enseignants, on trouve 15 petits et moyens fonctionnaires ou assimilés des impôts, des P.T.T., des ponts et chaussées, des collectivités territoriales et des ministères. Léon Gontier (10) est chef de bureau à la préfecture de la Somme, François Soubret est agent-voyer en chef dans le Cher, ou Gabriel Parissot, chef de service dans les P.T.T. de l'Ain. 12 Conseillers sont cadres supérieurs ou ingénieurs des services publics comme Eugène Gauthier, ingénieur des travaux de la ville de Paris. On compte également un receveur général des hospices civils de Bordeaux (Samuel Domy) (11), un directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Nîmes (Albert Eloy-Vincent), et un conservateur des musées nationaux (Emile Lemaître) (12). La justice est représentée par quatre magistrats, comme Emile Alibert (1872/1935), Conseiller de l'Ordre (1925/28) et vice-président du tribunal civil de Marseille et trois juges de paix. Charles Bernardin, quatre fois Conseiller de l'Ordre (1918/21, 1922/25, 1926/28 et 1930/33) et Premier Lieutenant Commandeur du GCDR, sera juge de paix à Pont-à-Mousson, à Bar-sur-Aube puis à Nancy. Les Hauts Fonctionnaires civils sont une petite demi-douzaine, à l'image d'André Haarbleicher, polytechnicien, Conseiller d'Etat, directeur des constructions navales, puis de la flotte de commerce et du matériel naval au Ministère de la Marine Marchande. Outre B. Diagne, haut commissaire dans l'Ouest africain (1918-1923), on rencontre trois autres grands administrateurs coloniaux : Stephen Delmas, Frédéric Estèbe, cité plus haut et Adrien Juvanon, deux fois Conseiller de l'Ordre (1919-1922 et 1923-1926) puis gouverneur des établissements français de l'Inde (1930-1933). Enfin, le Conseil de l'Ordre comptera neuf militaires. Outre le général Augustin Gérard, président du Conseil de l'Ordre en 1921/22, on notera le médecin général Ambroise Péloquin, un des premiers et principaux animateurs de la résistance maçonnique, ou le capitaine de frégate Jean Roché, deux fois Conseiller de l'Ordre en 1926/29 et 1932/35. Le deuxième noyau socio-professionnel est composé de professions libérales. 39 Conseillers de l'Ordre y appartiennent. Les plus nombreux sont les avocats-avoués comme Georges Bessière (13), de Paris, Alphonse Blanchet (14), de Grenoble, ou Denis Guillot, du Havre, et les docteurs en médecine comme Numa Baldet, de Paris, Raymond Corbin, d'Amiens, ou Isidore Crémieux, de Sète. Le médecin et chirurgien parisien Victor Delaunay sera quatre fois Conseiller de l'Ordre (1922/25, 1926/29, 1930/33 et 1934/37). L'alsacien François Oesinger (15), trois fois Conseiller (1920/23, 1924/27 et 1929/32), avocat à la cour d'appel de Strasbourg, sera nommé en 1931 juge d'instruction à Blois. 12 Conseillers sont des journalistes ou des publicistes comme Irénée-Jean Bonnafous (16), de Montauban, correspondant à "La Dépêche de Toulouse". Parmi les plus connus, signalons Georges Corneau, douze ans Conseiller, propriétaire-directeur du "Petit Ardennais", ou Léon Dupré (17), dix-neuf ans Conseiller, dit le "vice-roi" de Béziers. En réalité, une quarantaine de Conseillers auront des liens plus ou moins directs avec la presse. Ainsi Gabriel Parisot, élu en 1932/35 et 1938/40, fonctionnaire des P.T.T., est directeur politique du journal "Le Travailleur de l'Ain" ou Laurent Thiéry, membre de l'exécutif de 1912 à 1919, sénateur du territoire de Belfort de 1912 à 1927, occupe les fonctions de rédacteur en chef du journal radical belfortain "La Frontière". Louis Dutilloy (18), successivement commis de négociant, directeur d'une usine de velours puis receveur des hospices d'Amiens, Conseiller en 1918/20, fut directeur du "Réveil de la Somme" (1892/3) puis collaborateur -à partir de 1906- à l'organe socialiste picard "Le Cri du Peuple". Le salariat privé a fourni une vingtaine de Conseillers de l'Ordre. On trouve, entre autres, 12 ingénieurs et 4 cadres supérieurs. Ainsi Paul-Jules Perrin (19), ancien élève de l'Ecole Supérieure de Physique et Chimie Industrielles de la ville de Paris, sera ingénieur, chargé de la sécurité, dans des mines de charbon, puis ingénieur dans une usine fabricant des téléphones. André Mognier (20), ingénieur des Arts et Métiers, mécanicien chef de la marine nationale à Toulon, devint - après son retour à la vie civile - ingénieur-conseil à la Compagnie des Tramways de Marseille. On compte également 8 industriels et entrepreneurs comme l'ingénieur électricien et chef d'entreprise Henri Beugnot, et 10 négociants-commerçants. Ainsi Hippolyte Autran, importateur-exportateur sis à Londres, est conseiller du commerce extérieur comme André Royer, négociant en cognac, maire de Jarnac. Joseph Brenier exerça d'abord les fonctions d'employé d'usine, puis d'ouvrier tisseur avant de s'établir à son compte et de devenir un prospère fabricant et négociant de draps à Vienne. Quelques maçons sont difficilement classables à cause de leurs changements de situation socio-professionnelle (5) comme le bisontin Paul Pesty, négociant en gros lors de son premier mandat (1923/26), puis directeur de l'Office Départemental des H.B.M. du Doubs durant son deuxième mandat (1927/30), ou Alexis Métois, ancien officier de la coloniale issu de l'école de Saint-Maixent, classé publiciste lors de son mandat au Conseil de l'Ordre (1921/24). Outre les situations socio-professionnelles sur-représentées, quelques métiers plus rares assurent au Conseil de l'Ordre un certain éclectisme social. En effet, on y trouve également deux assureurs dont le toulonnais Paul Custaud, deux rentiers, un commissaire-priseur - Jean Döhm -, un coiffeur pour dames londonien - Maurice Paillard (21) -, un hôtelier bordelais, un artiste-peintre et deux chefs du secrétariat du GODF. De l'un, Justin Terrade (22), l'obédience n'eut qu'à se louer. Labor optimos citat. De l'autre, Auguste Ariès, de Toulouse, le GODF dut s'en séparer par un décret d'exclusion d'avril 1934, car "étant chef du secrétariat du GODF, ... [il avait] ... usé sciemment de cette qualité pour créer, en collaboration avec la dame Cayla une véritable officine commerciale, et se livra à un trafic d'influence caractérisé". 3. Des notabilités, presque toujours élus locaux ou nationaux de gauche, inclus dans un solide réseau de sociabilité républicaine. Les 132 Conseillers de l'Ordre pour lesquels l'appartenance politique est clairement identifiée, traduisent le glissement idéologique vers la gauche, de l'obédience de la rue Cadet, du (des) radicalisme(s) vers le(s) socialisme(s), comme le montre le tableau ci-dessous :
Pour ceux dont les opinions varièrent, nous avons retenu le choix idéologique concomitant à leur mandat exécutif. Ainsi Jean-Emile Bon, député socialiste SFIO de la Seine (1914/19), est membre du Comité central du Parti Socialiste français lorsqu'il siègera au Conseil de l'Ordre (1919/22). Antoine Capgras (6) est à la fois député SFIO du Tarn-et-Garonne (1924/32) et Conseiller de l'Ordre (1926/29) avant de devenir secrétaire général du nouveau parti "neo-socialiste", l'Union Socialiste et Républicaine (1934). Aimé Verdeaux (23) est membre du parti radical-socialiste lors de son premier mandat de Conseiller (1931/34) et militant socialiste SFIO lors du second (1936/39). Paul Custaud (24), membre du Parti Socialiste de France lors de son élection au Conseil de l'Ordre en 1935, adhèrera à la SFIO en 1937, un an avant sa "descente" de charge. Jean-Maurice Lahy (7), Conseiller de l'Ordre (1913/1920), adhèrera au Parti Communiste après le Congrès de Tours (décembre 1920) et le restera jusqu'en 1923 durant son deuxième mandat (1921/24). Néanmoins, on retiendra donc que la mouvance socialiste lato sensu a désormais plus d'élus que la nébuleuse radicalisante. A partir des années 1920, le poids des maçons décline au sein du parti valoisien, tandis qu'entre le cinquième et le quart des dirigeants des divers mouvements socialistes fréquentent les loges. Pour la famille socialiste, on notera Etienne Antonelli - professeur d'économie politique à la Faculté de Droit de Lyon, député SFIO de la Savoie (1924/32) et Conseiller de l'Ordre en 1933/36 -, Raymond Corbin - Conseiller de 1929 à 1932 -, Arthur Groussier ou Michel Sigismond Zaborowski. Pour le radicalisme, retenons Raoul Aubaud - Conseiller de l'Ordre en 1930/33 et secrétaire général du Parti Radical-Socialiste en 1934 -, William Bertrand - plusieurs fois ministre -, Georges Corneau, Charles Debierre ou Gaston Martin (25). Les deux tiers des membres de l'exécutif du GODF occupent également des fonctions électives locales à l'image de Gaston Hemmer-Schmidt, maire, puis conseiller général de Villeneuve-Saint-Georges, François Oesinger (15), conseiller d'arrondissement et adjoint au maire de Strasbourg, Léon Parrot, conseiller général de Montbéliard, Bertrand Siman, maire de Fos et conseiller d'arrondissement de Saint-Beat (Haute-Garonne) ou Aimé Verdeaux (23), maire de Tarnac et conseiller général de Bugeat (Corrèze). 31 Conseillers de l'Ordre avaient été - ou furent - parlementaires comme Emile Goude, député socialiste SFIO du Finistère (1910/1932) et Conseiller de l'Ordre de 1924/25. On notera que le Conseil du GODF compta au maximum cinq parlementaires en activité (1918). De plus, si on trouve deux ou trois sénateurs et députés membres de l'exécutif du GODF dans la décennie 1920, la direction de l'obédience de la rue Cadet n'en comptera plus à partir de 1935 (26). Comment ne pas y voir la prise de distance certaine des fédérations maçonniques vis-à-vis de la vie politique après les affaires et les événements de 1933/34 ! Une dizaine de Conseillers occupera diverses fonctions dans des cabinets ministériels comme François Bougrat, directeur de cabinet au Sous-Secrétariat d'Etat à l'Enseignement Technique, Félicien Court (27), chargé de mission au Sous-Secrétariat d'Etat à l'Instruction Publique lors de son deuxième (1923/26) de ses cinq mandats, ou Adrien Juvanon, chef du secrétariat particulier du Ministre du Travail et de la Prévoyance (1919). Six Conseillers (3 %) accédèrent à des fonctions ministérielles somme toute modestes : - Raoul Aubaud, Sous-Secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans les cabinets Blum et Chautemps (juin 1936 - avril 1938) ; - William Bertrand, Sous-Secrétaire d'Etat à l'Intérieur (1933/34), Ministre de la Marine (1934/36), dans les cabinets Doumergue et Laval, Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil (1937/38), Ministre de la Marine de Guerre (1938) ; - Antoine Brunet, Sous-Secrétaire d'Etat à l'Enseignement Technique dans le cabinet Steeg (décembre 1930 / janvier 1931) ; - Blaise Diagne, Sous-Secrétaire d'Etat aux Colonies dans le cabinet P. Laval (janvier 1931 / février 1932) ; - Benjamin Jammy-Schmidt, Sous-Secrétaire d'Etat aux Régions libérées dans le cabinet Paul Painlevé (avril - novembre 1925) ; - Marcel Sembat, Ministre des Travaux Publics (août 1914 - décembre 1916) dans les cabinets Viviani et Briand. Mais une bonne moitié des Conseillers de l'Ordre exercera des charges diverses dans le réseau de la sociabilité républicaine ("de gauche") de l'entre-deux-guerres. Parmi une petite centaine d'exemples, remarquons Gabriel Parisot (28), à la fois trésorier adjoint de la fédération SFIO de l'Ain, président de la section de Bourg-en-Bresse de la Ligue des Droits de l'Homme et président du groupe "Edgar Quinet" de la "Libre Pensée". Gabriel Roques présidera, lors de son troisième mandat de Conseiller, le comité de Périgueux du Front Populaire. Louis Dutilloy (18) est un autre exemple de ce militantisme polymorphe "républicain". Conseiller général d'Amiens Nord-Ouest de 1895 à 1925, conseiller municipal d'Amiens depuis 1902, secrétaire adjoint de la fédération socialiste SFIO de la Somme en 1921, président de la fédération de la Somme de la Ligue des Droits de l'Homme, fondateur et secrétaire général de l'Union départementale des délégués cantonaux, membre du cercle picard de la Ligue de l'Enseignement, il fut également secrétaire du syndicat national CGT (tendance L. Jouhaud) des receveurs municipaux et Conseiller de l'Ordre de 1918 à 1920. Néanmoins, il ne semble pas possible d'extrapoler à l'ensemble des Conseillers ce "stakhanovisme" militant. De plus, si les élus du GODF exercèrent des charges civiques locales, quelques uns occuperont des fonctions nationales dans ces diverses associations "républicaines" comme Joseph Brenier qui sera président de la Ligue Française de l'Enseignement (1938/40). Les "Très Illustres Frères", militants syndicalistes, sont peu nombreux sauf parmi les enseignants comme Paul Caron, secrétaire adjoint de la section du Pas-de-Calais de la Fédération Générale de l'Enseignement CGT (L. Jouhaut). On peut néanmoins retenir parmi les animateurs syndicaux - outre Louis Dutilloy (18) (cité plus haut) - Léon Gontier (10), secrétaire des syndicats CGT des employés de la Somme. Divers Conseillers de l'Ordre occuperont également des fonctions dans des associations moins directement liées à la mouvance "républicaine". Plusieurs Conseillers de l'Ordre militeront dans des sociétés issues de la Grande Guerre. Ainsi Léon Arquembourg (29) est président-fondateur de la Fédération des Médecins aux Armées (1921). Quelques uns s'investirent dans des mouvements plus divers. Alphonse Besnard (30) devient en 1923 secrétaire général de la Fédération Maçonnique Internationale pour la Société des Nations. Pour l'anecdote, notons encore que Georges Corneau fut le créateur du "Stud Book" de la race chevaline ardennaise, ou que Alexandre Busson, directeur d'école à Salon-de-Provence, naturaliste amateur éclairé, légua aux musées provençaux une abondante collection de papillons. Au printemps 1940, une petite centaine de Conseillers était encore vivante. Un avait quitté la maçonnerie, un autre - Aimé Machon - avait suivi le Souverain Grand Commandeur Camille Savoire dans sa création d'une nouvelle obédience, le Grand Prieuré des Gaules. Puis vint Vichy. Hoc opus, hic labor est. Une poignée d'anciens membres de l'exécutif du GODF collabora avec le nouveau régime comme Paul Jules Perrin (19), Conseiller de l'Ordre en 1936/39, qui se rallia au Rassemblement National Populaire de Marcel Déat et aurait appartenu à France-Europe de Francisque Desphilippon. Un quart participa de manière plus ou moins active à la Résistance comme Raoul Aubaud, Jean-Maurice Lahy, Maurice Paillard (21), Gabriel Parisot, Adrien Pouriau, Emile Renard, Justin Terrade (22) ou Aimé Verdeaux (23). Antoine Capgras (6) fut pris comme otage par la Gestapo puis relâché. Jean Cazemajou (31), ingénieur-conseil à Rabat, et Marius Dalloni, professeur de géologie à la Faculté des Sciences d'Alger contribuèrent à créer en novembre 1942, en Afrique du Nord, un "Conseil provisoire" maçonnique en liaison avec une soixantaine de loges françaises à l'étranger et dans la partie de l'Empire libérée de la tutelle vichyste, ainsi qu'à obtenir du gouvernement d'Alger la disparition des lois anti-maçonniques de Vichy. Paul Custaud (24), assureur à Toulon, impulsa la Résistance dès fin 1940 en animant les réunions clandestines de la loge toulonnaise "La Réunion", collabora à plusieurs réseaux de renseignements, organisa l'Armée Secrète dans le Haut-Var et fut le seul maçon français à siéger es qualité (comme représentant officiel de la franc-maçonnerie en tant que telle) à un Comité Départemental de Libération (en l'occurrence celui du Var). Maurice Jattefaux (32) co-anima le "noyau" maçonnique international du camp de Büchenwald. Félix Lebosse, résistant lyonnais, fondateur du réseau "Le Coq Enchaîné" fut arrêté et interné au camp de Compiègne, d'où il fut libéré en septembre 1944 par l'avance militaire alliée. René Lemière, révoqué par Vichy de son poste de directeur d'école, affilié au réseau normand "Centurie" fut arrêté et emprisonné. Edmond Pascal (9) présida le Comité Départemental Haut-Alpin de la Libération. Enfin plusieurs Conseillers de l'Ordre, notamment Jean Baylot, Eugène Gauthier, Amboise Peloquin, Francis Viaud et Michel Sigismond Zaborowski, participèrent très activement aux groupes clandestins maçonniques de résistance, l'"Atelier de la Bastille" (automne 1940), devenu "Conseil Provisoire de la Maçonnerie Française" (janvier 1941), puis "Comité d'Action Maçonnique" (printemps 1943), et au réseau "Patriam Recuperare". Quatre Conseillers payèrent de leur vie leur résistance et/ou leur judaïté : - Léon Gontier, organisateur de la résistance dans la Somme, arrêté par la Gestapo le 13 janvier 1944, déporté et mort à Neuengamme le 31 décembre 1944 ; - André Haarbleicher, mort en déportation en 1944 ; - Gaston Poittevin, député de la Marne (1919/36) et Conseiller de l'Ordre (1932/35 et 1938/40), mort le 18 mars 1944 à Büchenwald ; - Georges Voronoff, mort en déportation au camp d'Auschwitz. Ces quelques éléments analysés dans le présent article démontrent à l'évidence que les Conseillers de l'Ordre reproduisirent en les amplifiant les caractéristiques socio-politico-culturelles des frères du GODF. Formèrent-ils pour autant une "nomenklatura" maçonnique ? On préférera retenir qu'à l'intérieur d'une forte homogénéité sociale, culturelle et politique, demeura l'humaine hétérogénéité des parcours et des destins individuels. « La historia universal es la de un solo hombre » (33). INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Pour éclairer le contexte maçonnique français de l'entre-deux-guerres, on se réfèrera à trois ouvrages "classiques" : - Pierre Chevallier, "Histoire de la Franc-Maçonnerie française", Paris, Fayard, 1975, t. 3 "L'Eglise de la République" ; - André Combes, "Les trois siècles de la Franc-Maçonnerie française", Paris, Edimaf, 1975, 2ème édition revue et corrigée, 1989, pp. ......... ; - Daniel Ligou, "Histoire des Francs-Maçons en France", Paris, Prevost, 1981, ch. 6 "L'Eglise de la République", pp. 241/296 ; Des éléments biographiques des Conseillers peuvent être trouvés dans plusieurs dictionnaires, notamment : - S. Balteau, Barroux et Prevost, puis J.C. Roman d'Amat et H. Tribout de Morembert, "Dictionnaire de la bibliographie française", Paris, Librairie Letouzy & Ané, à partir de 1933 ; - Daniel Ligou, "Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie", Paris, PUF, 1974, nouvelles éditions 1987 & 1991 ; - J. Maitron (sous la direction de), "Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français", Paris, Editions ouvrières, à partir de 1964, volumes 1919-1939 ;et dans diverses monographies maçonniques locales, en particulier (et sans être exhaustif) J. Boulay (Puy-de-Dôme), J.C. Faucher (Deux-Sèvres et Vienne), J. Feneant (Val-de-Loire), Y. Hivert-Messeca (Alpes-Maritimes et Provence), R.L. Rachat (Dauphiné), M. Laguionie (Limoges), M. Lefebvre (Cambrai), D.P. Lobreau (Beaune et Bourgogne), P. Pistre (Béziers), C. Porset (Bordeaux) ou Y. Rome (Bretagne). NOTES 1. Lucien Victor-Meunier (1912/1919 ; 1921/1924), Alexandre Pautrot (1918/1921), Armand Calmel (1919/1922), Emile Dessoudeix (1924/1927), Julien Parrain (1925/1928 ; 1930/1933), Jean Fort (1928/1931), Albert Picassette (1933/1936), Samuel Domy (1934/1937), et Camille Pointet (1936/1940). 2. Aimé Mognier (1912/1919 ; 1922/1925), Charles Carrémentrend (1920/1923), Ernest-Jean Roché (1926/1929 ; 1932), Lazare Roustan (1929/1932), Paul Custaud (1935/1938) et Paul Caubet (1936/1940). 3. Dans l'entre-deux-guerres, seuls deux Souverains Grands Commandeurs, Camille Savoire (1923/35) et Louis Chartier (1935/37) ne siégèrent pas au Conseil de l'Ordre du GODF. 4. Ainsi sur les 29 membres actifs du GCDR (automne 1938), 15 sont des Conseillers (ou anciens Conseillers) de l'Ordre : Abadie, Aubaud, Bouty, Brault, Calmel, Court, Dalloni, Delmas, Desmonts, Goussier, Juvanon, Lapicque, Mille, Pouriau et Soubret. 5. Le total est supérieur au nombre des Conseillers, car quelques élus ont exercé des professions différentes lors de leurs différents mandats. De plus, quelques métiers peu représentés ne sont pas cités dans le tableau. 6. Capgras Antoine (1876-1954), député du Tarn-et-Garonne (1924-1932) et Conseiller de l'Ordre (1926-29). 7. Lahy Jean-Maurice (1872-1943), deux fois Conseiller de l'Ordre (1913/20 et 1921/24). 8. Desmonts Emile (1884-1955), trois fois Conseiller de l'Ordre (1926/29, 1931/34 et 1937/40). 9. Pascal Edmond (1889-1967), trois fois Conseiller de l'Ordre (1938/40, 1956/59 et 1962/65). 10. Gontier Léon (1886-1944), Conseiller de l'Ordre (1938/40). 11. Domy Samuel (1869-1938), Conseiller de l'Ordre (1934/37). 12. Lemaître Samuel (1859-1933), Conseiller de l'Ordre (1918/19). 13. Bessière Georges(1878-1936), Conseiller de l'Ordre (1912/19 et 1920/23). 14. Blanchet Alphonse (1861-1931), deux fois Conseiller de l'Ordre (1919/22 et 1925/28). 15. Oesinger François (1871-1962). 16. Bonnefous Irenée (1875-1947), deux fois Conseiller de l'Ordre (1913/1919 et 1920/23). 17. Dupré Léon (1855-1935), quatre fois Conseiller de l'Ordre (1913/20, 1921/24, 1925/28 et 1929/32). 18. Dutilloy Louis (1856-1932). 19. Perrin Paul (1891/1950), député SFIO, puis PSDF (Renaudel-Marquet) de la Seine et Conseiller de l'Ordre (1936/40). 20. Mognier Aimé (1865-1925), Conseiller de l'Ordre (1912/19 et 1922/25) et conseiller général socialiste indépendant d'Aups (Var). 21. Paillard Maurice (1878/1960), Conseiller de l'Ordre (1934/37). 22. Terrade Justin (1872-1948), professeur d'histoire au lycée d'Aubenas (Ardèche), membre de la SFIO, puis du PCF, puis à nouveau de la SFIO, Conseiller de l'Ordre (1924/25) et chef du secrétariat du GODF (1925/38). 23. Verdeaux Aimé (1881-1960), docteur en médecine. 24. Custaud Paul (1890/1975), Conseiller de l'Ordre (1935/38). 25. Martin Gaston (1886-1960), instituteur, puis agrégé d'histoire, docteur es lettres, député du Lot-et-Garonne (1932-36), auteur de "La Franc-Maçonnerie et la Révolution" (Paris, 1926) et d'un "Manuel d'histoire de la Franc-Maçonnerie française" (Paris, 1929). 26. A titre d'exemple, le Conseil de l'Ordre compte cinq parlementaires en 1918 (Brunet, Debierre, Lebey, Sembat et Thuilliat) et plus aucun "élu du Peuple" à partir de 1935 ; le dernier parlementaire en exercice élu au Conseil de l'Ordre est Gaston Poittevin en 1934. 27. Court Félicien (1876-1954), cinq fois Conseiller de l'Ordre (voir dans le texte). 28. Parisot Gabriel (1871-1945), deux fois Conseiller de l'Ordre (1932/35 et 1938/40). 29. Arquembourg Léon (1881-1967), deux fois Conseiller de l'Ordre (1935/38 et 1945/48). 30. Besnard Alphonse (1868-1931), Conseiller de l'Ordre (1920/23). 31. Cazemajou Jean, trois fois Conseiller de l'Ordre (1933/36, 1937/40 et 1945/48). 32. Jaffetaux Maurice (1890-1955), quatre fois Conseiller de l'Ordre (1934-1937), 1938-1940, 1945/47 et 1949/52) et secrétaire général de la Ligue de l'Enseignement. 33. Borges Jorge Luis, "Historia de la eternidad".
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http://godf.iderm.free.fr/publications/du%20conseil%20de%20l'ordre%20du%20godf.htm