LA FRANC-MAÇONNERIE

en

AFRIQUE  FRANCOPHONE

1781 - 2000

1960 - 1970        ombres et lumières

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   Odo Georges
Table Générale des matières - Bibliographie Avant 1870  -  Avant 1914  -  Avant 1940 Colonisation et Humanisme - Indigènes  -  Guerre 1940  -  Union française - Indépendances -  1960  - 1960- 1970 - 1970-1980 Avant 2000  - Après 2000
 

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CHAPITRE  X

 

1960 - 1970

Décennie  d'ombres et lumières

 

  Mise en sommeil de la Franc-Maçonnerie : Mali, Guinée et les deux Congo

        Le temps des «complots» et de l'assassinat de FF\africains : Côte d'Ivoire, Guinée, Mali

       Les FF\ travaillent : Sénégal, Togo, Dahomey, Cameroun, Gabon, Maroc, Algérie

 

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Mise en sommeil de la Franc-Maçonnerie : Mali, Guinée et les deux Congo

 

Les années 60 sont celles où la Franc-Maçonnerie, d'une façon générale, s'adapte aux conditions nouvelles de l'Afrique, avec des solutions diverses suivant les pays. Cependant, il est des cas où elle ne peut que se mettre en sommeil.

 

***

Au Mali,  la loge « Art et Science », fragile de par la faiblesse de ses effectifs, se trouve dans une situation de plus en plus précaire lorsqu'en décembre 1960 le Congrès extraordinaire du parti au pouvoir, l'Union Soudanaise-RDA, opte pour un Etat socialiste à parti unique sous la férule de Modibo Keita**. Formé - comme tant d'autres dirigeants de l'Afrique nouvellement indépendante - par l'école William Ponty de Dakar.

 

En janvier 1961, les FF\ décident la mise en sommeil de l'Atelier, assurés que le parti unique prend ombrage de l'existence de tout groupement, même apolitique, d'autant plus que le caractère discret de la Franc-Maçonnerie paraît suspect. De plus, il est certain que la présence de FF\ Libanais sous les colonnes accroît la méfiance des autorités qui les considèrent comme «.suppôts du capitalisme international ». Enfin, les rares FF\ Maliens sont des anciens opposants au parti au pouvoir et sont, à ce titre, plus ou moins surveillés donc susceptibles en fréquentant l'Atelier de compromettre tous les FF\. Leur décision est confortée du fait que l'ambassadeur de France à Bamako, F\ du GODF, ne rejette pas cette analyse de la situation.

 

***

En Guinée, la prudence est de mise surtout  quand dans un discours de décembre 1961, contre le syndicat des enseignants, Sékou Touré** parle d'un complot et met en cause des « cellules maçonniques ». Les FF\ s'alarment d'autant plus que Radio Abidjan insiste sur le fait que Sekou Touré ait mis en cause « les loges maçonniques ». La menace d'intensification d'une telle information pourrait, craignent-ils, déboucher sur une vraie mise en cause des FF\.

 

Ils estiment de plus en plus urgent de favoriser l'émergence d'une obédience Nationale Guinéenne en s'appuyant sur «.l'Alliance Fraternelle qui serait moins marquée que le GO à cause de France ». L'exemple qu'ils avancent est la nomination pour la Guinée d'un Archevêque Africain par le Vatican, rappelant à cette occasion que l'Eglise catholique a pris en compte, plus rapidement que la Franc-Maçonnerie, l'évolution en cours en Afrique. Mais les tensions Franco-Guinéennes sont telles que les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues en 1965 (@). Par voie de conséquence l'Atelier, dont les effectifs étaient déjà réduits, cesse ses activités  sans avoir réalisé son projet d'obédience Guinéenne.

 

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    Au Congo Brazzaville, sous la présidence de l'abbé Fulbert Youlou**, les FF\restent dans l'expectative , surtout quand le Président décide de créer un parti unique. Sa démission, en août 1963 (@), sous la pression des mouvements des ethnies Lari et Mbochi - encadrés par des syndicalistes marxistes - ne menace pas immédiatement la loge GODF « Aurore du Congo ». En effet, les chefs militaires demandent à Massambat-Debat** de prendre la succession.

 

Mais le nouveau Président met en place l'année suivante un parti unique, le Mouvement National de la Révolution, ce qui transforme de façon inquiétante le climat dans lequel évolue la loge ; d'autant plus  surprise d'apprendre que, dans le prolongement de Léopoldville, des FF\ envisagent de fonder une loge GLNF.

 

Dès 1965, la loge, soumise à des tracasseries de l'administration, prend des précautions. En 1966, elle préfère se mettre en sommeil, ce dont elle informe le GODF.

 

           ***

    Au Congo Kinshasa, pendant ce temps, les conditions politiques et économiques du pays font que la Franc-Maçonnerie est laminée par l'effondrement des structures du pays et le départ des Européens. Certes, des activités subsistent, essentiellement à la loge « Labor et Libertas » d'Elisabethville (Lumbubashi), mais de façon réduite et avec de plus en plus de difficultés à maintenir une liaison, dans une si grande étendue désorganisée, avec les FF\ de Léopoldville (Kinshasa), Stanleyville (Kisangani), Jadothville (Likasi), Bukavu. La situation est telle - avec le gouvernement Lumumba** (@) puis,  Joseph Kasa-Vubu** (@)-  que les uns après les autres, les ateliers ferment, à l'exception de celui de Lubumbashi..

 

Cependant il n'y a pas d'entraves explicites aux activités maçonniques de la part des  autorités congolaises et deux FF\ venus de Paris peuvent même allumer en mai 1963, pour un court instant,  les feux de la loge « Lumière et vie » à Léopoldville pour le compte de la GLNF. Ils affilient pour ce faire une douzaine de FF\ africains arrivés récemment d'Europe où ils ont fait leurs études et initient immédiatement huit Congolais.

 

Cette volonté, chez les uns de se maintenir ou chez les autres de s'implanter, prend fin quand Mobutu** s'empare, en novembre 1965, de la totalité du pouvoir. Dans la foulée, quatre ministres sont pendus dans la capitale et l'opposition parlementaire est réduite à sa plus simple expression. C'est dans une telle pratique dictatoriale du pouvoir que s'inscrit l'interdiction de la Franc-Maçonnerie par Mobutu.

 

Pendant ce temps, au Burundi qui accède à son indépendance en 1962, la loge de Bujumbura se survit avec de très faibles effectifs. Difficultés liées à la transition politique difficile du pays avec un premier coup d'état et les premières émeutes en 1965.

 

 

Le temps des « complots » et de l'assassinat de FF\africains : Côte d'Ivoire, Guinée, Mali

 

- C'est en  Côte d'Ivoire cependant que, pour la première fois, des FF\ africains vont avoir à pâtir des attaques du gouvernement. Déjà inquiétés en septembre 1959 (le « complot du chat noir » où le F\ Mockey, accusé d’avoir tenté d’assassiner le Président Houphouet Boigny** avec des fétiches maléfiques, est exilé), les FF\ sont directement impliqués en 1963.

 

Le 23 août 1963, Houphouet Boigny porte plainte devant la Nation et dénonce l'existence d'un « complot », porté à la connaisance de la justice ivoitirienne par le commissaire du gouvernement Philippe Yacé** .

 

Le 2 septembre les ministres, convoqués pour un Conseil, sont arrêtés. Parmi eux, les FF\ Kacou Aoulou (Vénérable de la loge "Fraternité Africaine" et officier d'Honneur du GODF pour la Côte d'Ivoire), Banny Jean,  Mockey jean Baptiste**, Thiam  Amadou, époux de la nièce du Président ; suivront de très nombreuses autres arrestations dont celle de Djessou Lougbo, président de la Commission des Affaires Institutionnelles. Tous sont humiliés, battus, torturés, dans les geôles de Dimboko  et les prisons des camps d'Assabou et de la plantation de Yamoussoukro. Ils sont contraints d'affirmer que le complot est réel. Le tout suivi de la «.révélation.» d'un second complot avec, cette fois, explicitement la complicité de la Franc-Maçonnerie ivoirienne qui vient de s'installer, de résidents Français, dont des Francs-Maçons, qui vont être expulsés.

 

Le 7 avril  1964, dans un des cachots du camp Assabou, le F\ Boka, président démissionnaire de la Cour Suprême, est retrouvé mort par ses geôliers ; la version officielle sera celle d'un suicide, mais l'archevêque Bernard Yago refuse publiquement cette version gouvernementale.

 

Les 5-12 août 1964, Houphouet organise une sorte de tribunal populaire à Yamoussoukro pour obtenir des aveux en présence de Yaméogo** Président de la Haute Volta (Burkina Faso). Le 27 décembre, les accusés passent devant la Cour de Sûreté de l'Etat à huis clos ; le verdict : Thiam acquitté, Djessou Lougbo absous,  Mockey J. Baptiste et Kacou Aoulou condamnés à mort. Tous seront libérés entre 1965 et 1967.

 

Parmi toutes les hypothèses avancées, pour expliquer cette action de Houphouët-Boigny, deux sont privilégiées, dans la logique du parti unique au pouvoir. La première est qu'il se méfiait d'une association pouvant dans son esprit « travailler en secret » avec des contacts, non contrôlables, dans le pays et à l'étranger. La seconde est qu'il cherchait à éliminer de la scène politique les dirigeants de l'aile gauche du Parti Démocratique de la Côte-d'Ivoire soupçonnés de sympathies communistes. Quelque soit la raison, la Franc-Maçonnerie est interdite.

 

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- C'est au Mali, ensuite, que des FF\ vont avoir à souffrir de leur engagement dans la vie politique de leur jeune Etat présidé par Modibo Keita.

 

Le F\ Fily Dabo Sissoko**, initié en France, nation à propos de laquelle il écrit : « On commence à comprendre que le mal dont souffre mon pays n'est pas imputable à la France mais à quelques Français ». Représentatif de la réussite de la culture française en Afrique, il n'en est pas moins l'auteur apprécié d'un recueil  « Sagesse Noire » dans la préface duquel il exprime son attachement à la culture Malinké. En effet, pour lui, c'est en sauvant leurs traditions culturelles de l'oubli que les Africains pourront effectuer la prise de conscience de leur identité culturelle contre le principe de l'assimilation.

 

Fondateur du Parti Progressiste Soudanais, il est arrêté, pour « complot », en 1962 sur ordre de Mobido Keita. Sa mort en détention est annoncée deux ans plus tard en même temps que celle du F\ Hammadoun Dicko, initié, lui, par la loge locale du GODF avant sa fermeture, et lui aussi responsable de ce même parti d'opposition, le PPS, lequel parti porte ombrage au Président du Soudan.

 

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- C'est en Guinée, enfin, que la liste des FF\ victimes de leur engagement dans la cité augmente, au prétexte de fallacieux «.complots »

 

En 1969, Sékou Touré fait arrêter pour complot de nombreux officiers ; du côté des civils,  il implique le secrétaire d'Etat aux Travaux publics et un riche commerçant, au demeurant jusque-là son grand ami. Il en profite pour régler définitivement le sort d'hommes qui lui portent ombrage.

 

Parmi les premières victimes de cette soif de revanche ou de vengeance se trouvera le F\ Barry Diawadou**, qui n'avait jamais pu trouver grâce aux yeux du chef de l'Etat guinéen en dépit de son ralliement spectaculaire au PDG - Parti Démocratique Guinéen - du chef de l'Etat. Il sera mis à mort, comme toutes les personnalités civiles et militaires impliquées dans le soi-disant complot. Ceux qui ne sont pas exécutés seront condamnés à mourir d'inanition dans les cellules du camp Boiro, qui commence alors à mériter son futur nom de camp de la mort.

 

En 1970 c'est au tour de son compagnon le F\ Barry III - surnommé « Syliyorè »  le petit éléphant – d'être arrêté. De son vrai nom Barry Ibrahima**, il se plaisait à rappeler qu'il descendait d'une des trois (?) familles fondatrices du Fouta. L'on aurait pu croire qu'une naïve prétention nobiliaire se trahissait par l'emploi permanent qu'il faisait d'une numération, mais, loin de signifier l'ordre successoral d'une dynastie, elle n'était que le souvenir de son numéro d'ordre au collège. Ancien député aux Assemblées Constituante et Nationale, dirigeant de l'opposition socialiste au PDG, auquel il avait fini par se rallier - comme Diawandou - ancien secrétaire d'Etat, il est kidnappé à son domicile et pendu en public sans aucun procès, quelques semaines plus tard, en janvier 1971, au pont Tombo à Conakry.

 

          ***

    Le phénomène anti-maçonnique n'est pas spécifique à l'Afrique francophone. C'est au Liberia que des Francs-Maçons seront le plus férocement éliminés, lorsque le sergent-chef Samuel Doe** prendra le pouvoir par un coup d’Etat en avril 1980 : le Président TW. Richard Tolber**, GM\ d'Honneur de la Grande Loge du Libéria et Président Honoraire de l'Eglise du Libéria est assassiné, le temple saccagé par la foule, encouragée à le faire par les mutins.

 

 

 

Les FF\ travaillent : Sénégal, Togo, Dahomey, Cameroun, Gabon, Maroc, Algérie

 

Au Sénégal, des FF\ de la loge GODF « Etoile Occidentale.» participent activement, en 1962, à l'implantation de la loge «.Fraternité Universelle » du DH.

 

Le cercle maçonnique ainsi élargi ne peut que regretter la mise en sommeil provisoire de « La Croix du Sud 775 » GLDF pour des raisons internes. Car les FF\ ont alors le sentiment que le pouvoir est intéressé par l'existence de ce pôle de laïcité que représente la Franc-Maçonnerie en terre sénégalaise.

 

Laïcité dont Senghor** rappelle les termes, en juin 1963, lors de l'inauguration de la mosquée de Touba aux côtés de Hadj Falilou M'Backé, kalife des Mourides : « C'est le lieu et l'occasion de rappeler ce que notre Constitution entend par laïcité. La laïcité, pour nous, n'est ni l'athéisme ni la propagande anti-religieuse… Car la Religion est un aspect essentiel de la Culture.». La fermeture de la loge GODF de St Louis du Sénégal en 1967 est donc uniquement liée à la faiblesse de ses effectifs, centrés sur les seuls Européens.

 

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Au Togo, la mise en sommeil sine die, décidée en avril 1961, se prolonge.

 

En effet, les conditions politiques - Dés 1961 première descente de police en pleine tenue, sur le plan profane « complot » de l'opposition découvert en 1962, coup de force militaire en 1963 où le Président Olympio** est assassiné, tensions permanentes dans le pays - font que la loge ne revient pas sur sa décision de « semi-sommeil », selon sa propre expression. D'avril 1961 à 1965.

 

En efft, elle ne reprend pleinement ses travaux qu'en 1965. Reprise prudente et attentive aux péripéties de l'environnement politique. Démarche rendue possible par la qualité du recrutement qui permet aux FF\ de plier sans casser.

 

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    Au Dahomey, Hubert Maga** étant président de la nouvelle République,  la loge « Unité 784 » installée en 1962 à Porto Novo y reste jusqu'en 1964, date à laquelle elle s'installe au  club du Bénin à Cotonou. 

 

Mais depuis un an déjà, bien que le F\ Sourou Migan Apithy** soit devenu Président du Dahomey, les FF\ ont pris la décision de suspendre leurs travaux autant par prudence que pour faire taire les antagonismes internes entre des FF\ initiés soit à la GLDF soit au GODF.

 

Malgré ces difficultés, il faut noter en 1966 que : d'abord deux autres loges sont créées, ensuite la décision de créer une Obédience Nationale est prise par les FF\ du  Dahomey, enfin la Patente est délivrée par la GLDF à cette obédience, le Grand Bénin du Dahomey.

 

Et c'est en 1967 que l'installation de la nouvelle obédience est effective.  Gâchée aussitôt par des problèmes du club du Bénin et menacée par le coup d'Etat militaire, elle n'en porte pas moins en germe l'espérance d'une réalité maçonnique africaine de demain.

 

   ***

Au Cameroun, Ahmadou Ahidjo** (@) étant au pouvoir, le contexte est difficile tant sur le plan politique, où l'insécurité règne, que religieux où l'Église est un adversaire attentif. Sans compter que, sur la place publique, l'image donnée aux Francs-Maçons est celle tantôt de «.communistes », terme redoutable alors que l'UPC mène la rébellion, tantôt de groupe puissant de pression « capitaliste ».

 

Pourtant, à Yaoundé, la loge GODF « Vérité et Persévérance.» conforte ses effectifs. Parallèlement ses rapports avec l'obédience nationale GOLUC sont tendus, même si les relations individuelles entre FF\ sont bonnes. Il s'agit sur le plan institutionnel, de régler l'existence de cette loge d'une obédience étrangère en présence d'une Obédience Nationale.

 

En 1967, les statuts des GOLUC - particulièrement l'article 50 - donnent lieu à tensions accrues sans en arriver à une rupture. Les GOLUC, en effet,   ont pour priorité de se faire reconnaître par l'Etat. Il faut attendre  1971 pour qu'un arrêté ministériel reconnaisse l’existence administrative des GOLUC.

 

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Au Gabon, ayant pour Président le F\Léon M'ba**, un certain nombre de ressortissants, gabonais en majorité étudiants initiés en France particulièrement à Angoulême, retrouvent sur place des FF\ français avec qui ils forment, toutes obédiences confondues, un triangle. Le souvenir y est souvent évoqué de la première loge de 1904 transférée au Congo Brazzaville.

 

La réunion au Palais Présidentiel, le 30 décembre 1964, avec le F\ Léon Mba, Président de la République, en présence du F\ Albert Bongo**, son Directeur de Cabinet, fait franchir une étape décisive vers la mise en place d'une loge socle d'une prochaine obédience nationale.

 

En avril 1967, le GODF, obédience de la majorité des FF\au Gabon, accorde la Patente à la loge « Europafrique » à Libreville, qui sur 24 membres comprend 17 Gabonais. A peine installée la loge est profondément marquée par le décès, en fin d'année, du F\Léon Mba.

 

  ***

    Au Maroc, les FF\ européens ont trouvé des solutions - respectueuses de la législation mise en place - pour continuer à travailler après l'Indépendance. Ceux du GODF, pendant toute la décennie, grâce à la loge «Eurafrique», loge administrative regoupant l'ensemble des FF\ qui résident au Maroc. Ceux de la GLDF, pendant quelques années, en basculant officiellement leur loge à Paris. Ceux de la GLNF en bénéficiant de  l'accueil des bases américaines tant qu'elles sont disponibles. Il est évident que tout cela se passe sans aucune pression de la Monarchie qui se contente de tolérer, sans l'autoriser légalement, une activité dont elle connaît parfaitement l'existence et ses modalités. De plus, les FF\de ces obédiences ont la possibilité de garder un contact fraternel avec les FF\ Marocains dont ils fréquentent les Loges.

 

Car, dès 1964, Hassan II** régnant (@), l'obédience Alpina a initié six FF\ Marocains venus spécialement en Suisse dans ce but, sur la demande d'un F\ Suisse installé à Casablanca. La Grande Loge Atlas organise son temple dans une villa du quartier d'Anfa, prend contact avec les FF\ du GODF et de la GLDF au Maroc et les reçoit chaleureusement en tenue. L'intérêt de cette obédience est de démontrer que, dans un pays où la religion musulmane est religion d'Etat, la Franc-Maçonnerie peut être active et accueillir, comme naguère la Franc-Maçonnerie Egyptienne, des musulmans, des juifs, des catholiques, des agnostiques sous ses colonnes.

 

***

En Algérie, pendant ce temps -  après 1962 avec Ben Bella** - la Franc-Maçonnerie  va vers son extinction malgré les espoirs de certains FF\. Le départ massif des Européens et les conditions de vie sur place entraînent la fermeture de la plupart des loges immédiatement.

 

Quelques ateliers cependant, comme « Hippone » à Annaba pour le GODF ou « Le Delta 225 » à Alger pour la GLDF, continuent de vivre dans la plus grande prudence puisque le Gouvernement Algérien ne reconnaît pas la Franc-Maçonnerie. En Oranie, les loges GODF  de Mascara, Mostaganem, Tlemcen et Oran se regroupent au sein de la Loge « Union Africaine, Espoir de l'Oranie ». Tous ces ateliers vivent en sursis, le temps que, sous la pression des événements, les FF\ rejoignent la Métropole définitivement.

 

Le mouvement est inexorable, ces loges vont progressivement se mettre d'elles-mêmes en sommeil. Sur place – c'est à dire sur l'ensemble du territoire algérien - la vie maçonnique devient exsangue.

 

Prenant acte de cette disparition en cours, des FF\ soucieux de maintenir au moins par la pensée le contact avec l'Algérie vont transférer en France :

 

-          pour le GODF « Soleil Levant » puis  « Bélisaire » - toutes deux d'Alger.

-          pour la GLDF « Continuidad 689 » d'Oran et la loge «.le Delta 225 » d'Alger.

 

@  Série de videos sur l'histoire des pays africains

 

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