GLNF au Maroc 1953 - 1963
GLNF au Maroc 1953 - 1963
Un Frère merveilleux, Ernest Van ECKE, devint Grand Maître de la GLNF. Il arriva à un moment où un incident important arriva et qui faillit mettre en danger l'existence de la Grande Loge Nationale Française. Van Ecke était né en Belgique, dans les Flandres et servit dans l'armée Belge pendant la 2ème guerre mondiale. Il fut blessé plusieurs fois et décoré pour sa bravoure. Grâce à sa double nationalité, il devint Grand Maître Provincial des Flandres. Quand arriva la situation déplaisante avec l'inculpation du Grand Maître Pierre Cheret, Van Ecke fut choisi pour le remplacer et ce choix fut béni. C'était un homme extraordinaire, simple et possédant la sagesse du Roi Salomon. Sa manière d'être était dédiée à la fraternité, à la bonté et au maintien d'une maçonnerie pure et régulière. Il ne possédait pas d'ambition matérielle et vivait d'une petite boutique d'articles de pêche. Son visage était éclairé par un profond sourire, sa voix était calme et claire. Il fut Grand Maître pendant 13 années.
Pendant la Grande Maîtrise de Van Ecke, le développement de la Maçonnerie régulière fut florissant en France. Il initia le voyage annuel à la Conférence des Grands Maîtres d'Amérique du Nord afin d'établir des relations avec les Chefs de la Maçonnerie de toutes les nations et de les assurer de la régularité de la Grande Loge Nationale Française. Trente six ans plus tard, ce voyage annuel se perpétue.
En 1959, dix Grandes Loges américaines n'avaient pas encore reconnu la Grande Loge Nationale Française, mais en 1961, A.J. Lewis, Grand Maître de La Grande Loge de Louisiane, fit une visite à Paris et informa Van Ecke que sa Grande Loge souhaitait établir des relations fraternelles avec la Grande Loge Nationale Française. Ainsi, cette reconnaissance mis fin aux dernières hésitations et la Grande Loge Nationale Française devint universellement reconnue comme la seule obédience régulière française.
Le Maroc était un protectorat français depuis 1912, et les citoyens Américains bénéficiaient de droits extraterritoriaux, et qui les soumettaient à la juridiction américaine. Telle était la situation lorsque Coquard et ses amis avaient créé la première Loge régulière sur le territoire marocain, le 21 février 1953
Le Frère André Coquard, Grand Officier de la Grande Loge Nationale Française, possédait une affaire à Casablanca au Maroc, où il résidait. Souhaitant pratiquer une maçonnerie régulière, il contacta des frères Anglais à Gibraltar et Tanger et les consulta afin de créer une Loge au Maroc. Après avoir trouvé un endroit pour se réunir, situé dans le sous-sol du restaurant "Comédie", à Casablanca, ils consacrèrent la Loge Concorde n° 42 sous la constitution de la Grande Loge Nationale Française.
La guerre froide étant, les USA et la France se mirent d'accord pour que des bases aériennes destinées à des avions américains, soient construites.
Des centaines d'américains arrivèrent, parmi lesquels de nombreux maçons désireux de poursuivre la pratique de la maçonnerie. La salle de réunion du restaurant "Comédie" devint trop petite et le commandant de la base Nouasseur, maçon lui-même, offrit aux frères une tente pour leurs réunions. Puis trois autres Loges furent créées, une sur la base navale de Port Lyautey, les autres sur les bases aériennes de Sidi Slimane et de Ben Guerir. La Grande Loge de District du Maroc fut créée en 1957, et André Coquard en devint le 1er Grand Maître de District.
La situatio politique marocaine se dégradant, il devenait de plus en plus difficile de rejoindre la base aérienne pour assister aux réunions. Mais les FF. maintinrent les déplacements.
Après le retour d'exil de Madagascar du Roi Mohammed V, la législation mise en place interdit toutes les Associations non reconnues par son gouvernement. Ce qui concerne la Franc Maçonnerie. Bénéficiant d'une sorte "d'extéritorialité" la GLDF continua néanmoins à rester très active sur les bases aériennes américaines. En fait, un nombre très important de maçons furent initiés pendant les huit mois effectifs de réunions.
En 1963, les bases furent nationalisées par le gouvernement marocain et les loges furent mises en sommeil.