Culture et tradition au Nord du Bénin:

Le parcours rituel d’un garçon en pays Oshori dans l’Atacora

 

En pays Otamari, plus précisément en milieu Oshori, tout garçon subit dès sa naissance et avant l’âge adulte, toute une kyrielle de rituels très indispensables à sa survie. La plus pénible cérémonie d’initiation reste et demeure la circoncision, dernière étape après laquelle le jeune Oshori devient majeur. Mais avant cette séance de bravoure, plusieurs étapes marquent son parcours d’initiation.

En Afrique plus particulièrement dans le Nord du Bénin existent des pratiques rituelles auxquelles dont ne peut se passer tout jeune garçon Oshori né dans le cercle familial resté fidèle à la tradition. De la naissance à l’âge adulte, les cérémonies d’initiation se déroulent tous les quatre ans, pour chaque génération. Dès l’annonce de la naissance d’un garçon Oshori, une consultation obligatoire détermine s’il doit être plus tard désigné parmi les chefs de fil des jeunes de sa classe d’âge. Mais puisqu’il ne doit le savoir, le verdict est gardé secret par le plus âgé de la famille obligé de suivre attentivement l’évolution du jeune garçon Oshori.

Les différentes étapes rituelles pour le jeune Oshori

Avant l’âge de 10 ans, les garçons Oshori débutent effectivement leurs cérémonies d’initiation par une incision rituelle du visage et sur certaines parties de leur corps. Le jour de ce rituel est un moment de pleurs pour tous les enfants gagnés par la peur des blessures que laissent le petit coutelet administrées à tour de rôle. Mais aussi un jour de fête comme pour toutes les autres cérémonies rituelles qui se sont normalement déroulées puisqu’il y a très souvent des repas à partager ensemble après l’acte. La boisson locale appelée « Tchoucoutou » coule également à foison pour tous ceux qui le désirent. Passé cette étape, le garçon peut savoir son nom de baptême après consultation par un membre plus âgé de la famille. Vient ensuite l’étape devant lui permettre de suivre entre 10 à 14 ans, le long processus aboutissant à la circoncision publiquement. Les jeunes de cette tranche d’âge à la cérémonie d’initiation sont reconnus par le torse nu avec au dos un tissu traditionnel noir posé. Ils sont devancés par leurs aînés de 18 ans qui, eux, ont un tissu noir en bandoulière sur le dos. En pleine de forme ou physiquement chétif, le jeune garçon Oshori participe au même titre que ses camarades de 22 ans environ au port d’une multitude de fils de différentes couleurs à la tête tenant des queues de chevaux. Ils sont précédés par leurs frères qui tiennent une grosse lanière faite de peau d’animaux qu’ils font sonner à tout instant pour se faire remarquer au cours de chaque rituel. Ils sont connus sous l’appellation de « Flatoukitiba ». Cette étape se passe à partir de l’âge de 26 ans environs. Leurs aînés ont au dos un lot de fils multicolores, des poupées et autres photographies qu’ils ont reçu de leurs fiancées. Les jeunes qui ont quatre de plus qu’eux portent des tiges en bambous ornées avec une peau de mouton exécutent des pas de danse sur l’équilibre. Leurs aînés de 34 ans environ ont l’obligation de nourrir et d’offrir à boire gracieusement à tout le public présent à leur cérémonie d’initiation qui se dure en une semaine. Passé cette étape, les jeunes sont à l’avant dernière cérémonie d’initiation au cours de laquelle, ils ont un couteau en main, signe de leur aptitude à être candidat à l’étape de la circoncision proprement dite. Ils ont l’aval de tenir une lanière, une fausse manche de houe et une canne traditionnelle en plus d’une calebasse avec laquelle ils boiront désormais et ce pour une période d’un an. Période au cours de laquelle, tous sont fréquemment au couvent pour plusieurs pratiquent rituelles. Un an passé, ils se retrouvent dans la forêt sacrée pour le choix de leurs chefs de file connu à l’avance par leurs parents depuis leur naissance. Tous les leaders choisis changent de mode de vie et de comportement. Ils n’ont pas droit à l’erreur. Ils sont soumis à un régime de vie avec plusieurs interdits. Ils sont exemptés de tous travaux champêtres et ne doivent pas manger hors de leur domicile. Ils sont interdits de consommer la viande de tout animal à quatre pattes. En cas de non respect de ces prescriptions, le chef de file des candidats à circoncire mis en cause risque de perdre sa vie.

Les étapes critiques du jeune candidat à circoncire.

L’étape la plus mystique est dirigée par une femme qui a connu un seul homme et restée fidèle à son mari. C’est la condition, sinon elle trépasse au cours du rituel qui se déroule la nuit. Neuf (09) jours avant le JJ de la circoncision, tous les initiés dansent nu au couvent durant toute une nuit. Le lendemain, chaque initié est lavé par sa tante maternelle sous le regard de quelques curieux. Après la douche, ils sont vêtus en tissu traditionnel noir et portent sur la tête une corne de bœuf. 8 jours précédant la date réelle de la cérémonie de circoncision, démarre la danse obligatoire des candidats qui parcourent leurs proches parents dans les villages environnants. Période au cours de laquelle s’accentuent les pratiques occultes pouvant leur permettent de supporter la douleur du couteau, signe de leur bravoure. Le cas contraire, c’est la désolation totale au sein des membres de chaque famille et de proches parents. Ces Cérémonies de circoncision ont démarré cette année par les candidats de Kouandata dans l’arrondissement de Perma, dans le département de l’Atacora. D’autres sont programmés pour se dérouler au cours des mois de mars et d’avril 2010 dans différentes localités de l’Atacora, plus précisément dans la commune de Natitingou. L’ethnie Wao doit aussi sacrifier à cette tradition en Juin, Juillet et en Août de cette année 2010 dans les communes de Tanguiéta et de Toucountouna, département de l’Atacora.

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