Gilbert Grandval
Alias : Pasteur - Berger - Chancel –
Yves Hamel - Grandval - Planète
De souche alsacienne, Gilbert
Hirsch-Ollendorff est né le 12 février 1904 à Paris. Il
est, par sa mère, le petit-fils de l’éditeur parisien
Paul Ollendorff.
Après des études au lycée Condorcet à
Paris, il devient à 23 ans directeur commercial d’une
importante entreprise de produits chimiques, filiale des
Phosphates de Constantine.
Pilote de tourisme, totalisant de
nombreuses heures de vol, il est mobilisé en 1939 comme
sous-lieutenant pilote.
Gilbert Hirsch-Ollendorff, dès les
débuts de l’occupation, aidé par sa mobilité
professionnelle, commence à collecter des informations
et à participer à des filières d’évasion d’aviateurs
alliés.
En avril 1943, sous le nom de Grandval,
il entre, par l’intermédiaire de Roger Cocteau, en
contact étroit avec
Jacques Lecompte-Boinet, fondateur en zone nord du
mouvement Ceux de la Résistance (CDLR).
Entré dans le mouvement, Gilbert
Grandval recrute d’abord des effectifs pour CDLR. |
Gilbert Grandval
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Le 6 août 1943, il est arrêté à Paris mais,
faute de preuves, est relâché au bout de 48 heures. Il entre
immédiatement dans la clandestinité et consacre dès lors tout
son temps à la Résistance.
A Paris, affecté à l’Etat-major FFI, il
rencontre fréquemment
André Boulloche, délégué militaire de la Région P, et
Rol, représentant FTP à l’Etat-major FFI. A leur contact, il
acquiert une bonne connaissance des rouages de la résistance.
Fin novembre 1943, à la suite d’arrestations en
cascade au sein de la direction de CDLR qui se trouve
pratiquement décapité, Grandval, membre du comité directeur de
CDLR, est choisi comme chef de la branche militaire du mouvement
en remplacement de
Pierre Arrighi.
Au même moment le Conseil national de la
Résistance (CNR) charge CDLR d’organiser la Résistance dans le
Nord-est. Grandval va donc concentrer son action sur l’Est, la
Région C, où CDLR est le mouvement le mieux implanté mais que
Grandval connaît très mal.
Après l’armistice, l’Alsace et la Moselle ont
été annexées par l’Allemagne tandis qu’une zone interdite,
"couloir" protégeant la frontière, a été instaurée. Huit
départements de l’Est de la France englobant l’essentiel de
cette zone forment, pour la Résistance, la Région C. Parvenant à
renouer les fils avec des adjoints de Pierre Arrighi, le chef
régional Gilbert Grandval est mis en relation avec
André Schock (Diagonale), délégué militaire de la Région C
qui lui présente les membres du Bureau des Opérations aériennes
(BOA) que dirige
Michel Pichard.
Depuis
Paris, devenu chef régional FFI de la Région C, Grandval,
avec Shock, consacre ses efforts à la mise sur pied de son
état-major et à la fusion des unités militaires des différents
mouvements (Armée secrète, Franc-tireurs et Partisans,
Organisation de Résistance de l’Armée) pour former les FFI. Il
participe activement aux liaisons avec le BOA. Le contexte
régional, la proximité de l’Allemagne, rend les actions très
difficiles.
En février 1944, sous le pseudonyme de Planète,
il remplace André Schock arrêté le 28 janvier à Paris, cumulant
ainsi, de façon unique dans l’histoire de la Résistance, les
fonctions de chef régional des FFI et de délégué militaire
régional.
En mars 1944, il diffuse son "Instruction n°1"
qui définit toute l’organisation régionale FFI : constitution de
l’Etat-major, fédération sous son autorité de toutes les forces
de la Résistance, coordination des actions, financement,
liaisons, équipement, préparation de la réorganisation
administrative une fois la région libérée.
En mai 1944, Grandval quitte définitivement
Paris et installe son PC dans la Meuse, à Bethincourt. Il fait
preuve de remarquables qualités d’organisateur en installant les
chefs départements FFI et leurs états-major, développant les
équipes d’action immédiate et en intensifiant les sabotages. Les
effectifs militaires de la Région C sont de l’ordre de 30 000
hommes à l’été 1944 dont 2 500 maquisards mais assez pauvrement
armés.
Avec son adjoint
Jean Bertin, le colonel Grandval met en place l’application
du "plan vert" destiné à détruire les voies de communication
ferroviaires. Il installe également les autorités civiles
(commissaire de la République, préfets) et les comités
départementaux de libération.
Il ajoute à ses fonctions celle d’officier
d’opérations aériennes et, début juillet 1944, assure des
opérations de parachutages de jour dans les Vosges. Il se
déplace continuellement, généralement à bicyclette.
De retour à Nancy le 20 août 1944, Grandval y
reste jusqu’à la libération de la ville le 15 septembre 1944. Il
y accueille la 3e armée américaine et installe dans leurs
fonctions le commissaire de la République, le préfet, le maire
et le comité de libération.
De juin à septembre 1944 plus de 1 000 câbles
ont été échangés avec l’Etat-major du général
Koenig, commandant des FFI et on dénombre 700 sabotages ou
action de guérilla dans la Région C.
Le 20 septembre 1944 le colonel Grandval reçoit
le commandement de la 20e Région militaire
Gilbert Grandval, qui a obtenu de garder
officiellement ce patronyme, est ensuite nommé dans la Sarre,
d’abord comme gouverneur (1946-1948) puis successivement comme
Haut-commissaire de la République (1948-1952) et comme
Ambassadeur de France (1952-1955).
Le 20 juin 1955, il est nommé résident général
de France au Maroc mais opposé aux décisions gouvernementales,
il démissionne en septembre.
Secrétaire général de la Marine marchande en
septembre 1958, Gilbert Grandval, militant de l’Union
démocratique du Travail (UDT) est nommé secrétaire d’Etat au
commerce extérieur en avril 1962 puis ministre du Travail de mai
1962 à janvier 1966.
En juillet 1966 il est nommé président de la
Compagnie des Messageries maritimes jusqu’à sa retraite en 1972.
Gaulliste de gauche, il est président de
l’Union travailliste dès sa fondation en 1971.
Membre du Conseil de l’Ordre de la Légion
d’Honneur et du
Conseil de l’Ordre de la Libération.
Gilbert Grandval est décédé le 29 novembre 1981
à Paris. Il est inhumé à Saint-Cloud.
• Grand Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du
24 mars 1945
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Officier des Palmes Académiques
• Commandeur du Mérite Maritime
• Legion of Merit (USA)
• Grand Croix du Ouissam Alaouite (Maroc)
• Grand Croix de l’Ordre National du
Mérite (Cambodge)
• Commandeur de l’Ordre National Malgache
Publications :
• La Sarre.
Déclaration de M. Gilbert Grandval, Paris 1955
• Ma mission au Maroc, Paris 1956
• Libération de l’Est de la France,
Paris 1974 (avec Jean Collin)
Dernière mise à jour : le 22 octobre 2004
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