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QUAND LES EUROPEENS SE DISPUTAIENT LE MAROC ( Part 2 )
Par Charles Zorgbibe
La France au Maroc pour quarante ans

Algésiras

Le 16 mars 1904, le texte des accords négociés par Lansdowne et Cambon est présenté à Delcassé. Il ne fait objection que sur un article promettant le soutien de la France à la politique égyptienne de l'Angleterre. On décide alors d'insérer un article supplémentaire, assurant la France du soutien de l'Angleterre à sa politique marocaine. Le 8 avril, les accords sont signés. Ils comportent deux déclarations, une convention et cinq articles secrets.

La première déclaration, sur le Maroc et l'Égypte, constitue le coeur de l'arrangement franco anglais. Tout est dit en quelques phrases : la France n'entravera pas l'action de l'Angleterre " en demandant qu'un terme soitfixé à l'occupation britannique ou de toute autre manière ". Elle reçoit des assurances sur le maintien de sa présence culturelle en Égypte   direction générale des antiquités et écoles françaises. De son côté, l'Angleterre n'entravera pas l'action de la France, qui, en tant que " pays limitrophe du Maroc ", se voit reconnaître la mission d'assurer l'ordre et le développement de l'empire chérifien. Elle laissera intacts les droits britanniques au Maroc, dont le droit de cabotage entre les ports marocains. Les deux gouvernements garantissent, au Maroc comme en Égypte, l'égalité économique complète à leurs ressortissants.


Les articles secrets annexés à la première déclaration, prévoient l'hypothèse d'un changement de " l'état politique " du Maroc et de l'Égypte. L'établissement de protectorats   " L'introduction de réformes ... tendant à assimiler la législation à celle des autres pays civilisés "   sera discutée par les deux puissances et mis en oeuvre parallèlement. L'Espagne recevrait, dans ce cas, " une certaine quantité de territoires marocains adjacents à Mellila, Ceuta et autres présides ".
Les intérêts espagnols au Maroc feront l'objet d'un accord négocié par la France avec Madrid et " communiqué à Londres ". La négociation est difficile. Le Maroc reste, depuis l'expulsion des Maures, une sorte de terre promise dans le subconscient collectif espagnol. Les présides, " pierres d'attente de la reconquête ", évoquent les droits historiques le pavillon de Castille flotte depuis trois siècles sur Melilla   et la mission de l'Espagne. Prosper Mérimée, qui séjournait à Madrid lors de la guerre hispano marocaine (1859 1860), décrivait ainsi l'état d'esprit de la population : " Tous les partis se sont réunis pour la guerre sainte. Femmes, enfants, vieillards, carlistes et libéraux ont le même cri : AI Moro ! On se croirait aux croisades ! ".


Comment mettre fin au rêve marocain de l'Espagne par un accord sur le papier ? À l'extrême fin de la négociation, l'ambassadeur Léon y Castillo se dérobe aux propositions de Delcassé. À Madrid, le conseil des ministres ajourne, le 8 août 1904, toute décision sur le Maroc. Le 3 octobre 1904, l'accord se fait. La déclaration commune franco espagnole enregistre l'adhésion du gouvernement espagnol à l'accord franco anglais du 8 avril : " Il appartient à la France, comme puissance limitrophe du Maroc, de veiller à la tranquillité de ce pays et de lui pré ter son assistance pour toutes réformes administratives, économiques financières et militaires... L'Espagne reconnaît la position prééminente de la France, mais cette déclaration a une contre partie secrète Delcassé découpe, dans le nord du Maroc, une large zone réservée à l'in fluence espagnole, de la Moulouya à l'Océan atlantique, au sud de Larache. Il commente : " On me reprochera d'avoir trop sacrifié aux prétentions de l'Espagne... J'étais résigné à lui sacrifier beaucoup plus : l'essentiel était que l'Espagne ne devienne pas l'instrument de l'Allemagne au Maroc! ". De fait, le ministre à Tanger, Saint René Tallandier, se dit troublé: " Tôt ou tard, le sultan connaîtra cette contrepartie secrète. Il croira certainement que nous nous préparons au partage du Maroc. Il va s'en affoler…"



Guillaume Il à Tanger


En janvier 1905, Saint René Tallandier part pour Fès afin d'inviter le sultan " à rétablir l'ordre dans son Empire, avec l'aide de la France selon les instructions de Delcassé. La France présente au sultan un vaste programme de réformes : réorganisation de l'armée et des douanes, création d'une banque d'État et développement des travaux publics sous contrôle français. Le protectorat se profile. Le sultan Abd el Aziz résiste et prend contact avec des agents allemands. Contrairement au discours officiel, l'Allemagne est " intéressée " : sa présence commerciale au Maroc est moins négligeable qu'on ne le croit à Paris. Les négociants de Hambourg et de Brême craignent de se voir fermer le marché marocain. La ligue pangermaniste revendique pour l'Allemagne la côte atlantique, de Rabat à Agadir. Mais le gouvernement de Berlin ne s'est pas réellement engagé. Les banquiers allemands, qui investissent dans la réalisation du chemin de fer de Bagdad, hésitent à prêter leurs services au sultan. Reste que l'intervention est tentante. Elle mettrait à l'épreuve l'Entente cordiale : l'Angleterre peut décevoir la France en ne la soutenant que faiblement et la France décourager l'Angleterre si elle s'incline devant un ultimatum allemand.


À  Berlin, on était à la recherche d'une riposte modérée. Le chargé d'affaires à Tanger, Kühlmann, propose alors que Guillaume II, en partance pour une croisière en Méditerranée, fasse escale au Maroc. Plus tard, Guillaume Il, reprochera à son chancelier de " l'avoir mis en scène à Tanger contre sa volonté ". Et Bülow reconnaîtra dans ses mémoires avoir fait pression sur le Kaiser : " J'envoyai par lettre à l'empereur le conseil de descendre à Tanger Je lui recommandai en même temps de ne pas prononcer de discours pompeux, mais de dire, le plus simplement possible, n'avoir eu aucune raison de ne pas rendre visite au sultan du Maroc, souverain indépendant ". En fait, l'escale de Tanger, le 31 mars 1905, nous révèle non pas le Janus allemand triomphant, mais un Guillaume II des plus indécis ! Une traversée houleuse et la crainte d'une action des anarchistes espagnols effacent en lui le projet d'une " entrée historique au Maroc ". Le Kaiser veut renoncer. Kühlmann surgit d'une embarcation, ruisselant d'eau. Guillaume lui crie : " Je ne débarque pas ! ". Un de ses aides de camp fait un débarquement d'essai. Le Kaiser se risque alors, mais une nouvelle épreuve apparaît : l'étalon berbère qui l'attend sur le débarcadère ne semble pas de tout repos. Perdant son assurance, il craint d'être désarçonné devant la foule des badauds marocains. Devant l'oncle du sultan venu l'accueillir, il se borne à quelques phrases convenues sur l'amitié entre l'Allemagne et le Maroc. Cependant, arrivé à la légation impériale, le Kaiser s'est repris et semble même surexcité quand il prononce les phrases décisives rappelant l'indépendance du Maroc, " un pays libre ".


Diffusée par la légation, cette allocution de circonstance devant la vingtaine d'Allemands de Tanger prend l'allure d'une déclaration officielle : voilà les " puissances européennes " mises en garde contre toute atteinte à la souveraineté du Maroc. Le sultan propose aussitôt de soumettre le programme français de réformes à une conférence internationale. La France va t elle pouvoir poursuivre sa marche vers l'établissement du protectorat, c'est à dire, en fait, sinon en droit, mettre fin à la souveraineté marocaine ? L'Allemagne parviendra t elle à interdire sa mainmise sur le Maroc ? Réussira t elle à faire de la question marocaine un dossier du " Concert européen ", inscrit à l'ordre du jour d'une conférence européenne ?


À Paris, les camps se forment. Delcassé maintient le cap. Il veut imposer son programme de réformes au sultan et estime que l'Allemagne " bluffe ", qu'elle n'ira pas plus loin et qu'en cas de danger, l'Angleterre assistera la France. Le soutien armé de l'Angleterre lui apparaît comme une occasion de transformer l'Entente cordiale en une véritable alliance militaire. Et si l'affaire marocaine tournait à la guerre, la victoire de la flotte anglaise lui semble assurée. Face à Delcassé, le président du Conseil Rouvier a une conviction diamétralement opposée. Croyant au sérieux de la menace allemande, il redoute une dérobade de l'Angleterre   dont l'appui militaire serait, de toutes façons, insuffisant. Il entend donc profiter de la crise marocaine pour régler l'ensemble des difficultés franco allemandes, un peu comme l'affaire de Fachoda a permis d'apurer l'ensemble du contentieux franco anglais.


L'état major et le parlement adhèrent plutôt à la " ligne Rouvier " et prêchent la prudence. Peut être aussi, côté parlementaire, pointe le plaisir   selon le biographe de Guillaume Il, Emil Ludwig   " de profiter de ce prétexte pour échapper à l'autocratie de Delcassé ". Comment supporter la présence du même homme au Quai d'Orsay durant sept années, dans cette république de cabinets en rotation semestrielle ? La liaison directe que Rouvier va établir avec Berlin accroît les difficultés de Delcassé. Son sort sera en partie scellé par les pressions du chancelier allemand. Il démissionne.


Algésiras : l'irruption des États-unis


Pour la première fois de leur histoire, les États Unis entrent dans le Concert européen. Décidé à faire de son pays un acteur majeur de la scène internationale, le très dynamique Théodore Roosevelt, saisi par une lettre de Guillaume II, intervient dans la querelle franco allemande. Il engage la France à accepter le principe d'une conférence et l'Allemagne à ne pas abuser de sa première victoire qu'a été la démission de Delcassé.
La France a donc fini par accepter une conférence européenne sur le Maroc. Le 8 juillet 1905, Rouvier et l'ambassadeur Radolin échangent les lettres qui mettent fin à une longue querelle. L'attaché militaire à l'ambassade d'Allemagne, le major von Hugo, télégraphie à " l'éminence grise " Holstein: " Délivrance heureusement effectuée, quoiqu'au forceps, après deux heures de douleurs ". La France s'engage à maintenir l'indépendance du Maroc et la liberté de ses échanges économiques. L'Allemagne reconnaît les " intérêts spéciaux " de la France au Maroc. Paris retire " ses objections contre la conférence et accepte de s'y rendre ". L'Allemagne prouve ainsi que le réseau d'alliances et d'amitiés établi par Delcassé ne suffit pas pour résister à ses exigences.



La conférence européenne sur le Maroc devait se réunir à Tanger, au début de décembre 1905. Mais l'apparition de troubles incitent " les puissances " à demander à l'Espagne de l'organiser. Le ramadan, les fêtes de fin d'année et un mariage à la Cour d'Espagne imposent des reports successifs. Ce n'est que le 16 Janvier 1906 que la conférence s'ouvre  à l'hôtel de ville d'Algésiras, sous la présidence du ministre d' Etat espagnol, le duc d'Almodovar. Treize États sont représentés, à
savoir les participants à la conférence de Madrid de 1880, plus la Russie
qui avait adhéré à ses conclusions. La plupart ont délégué leur ambassadeur en Espagne, mais les États Unis ont désigné Henry White, leur représentant à Rome, tandis que la France a choisi Paul Révoil, en poste à Beme, et l'Italie son ancien ministre des affaires étrangères, Visconti Venosta. Les porte parole du Maroc, le ministre des finances El Mokri et l'agent du sultan à Tanger, Mohammed Torrès, ne joueront aucun rôle dans la négociation.
Les discussions vont porter essentiellement sur l'organisation de la police dans les ports atlantiques. La France souhaite obtenir un " mandat " de l'Europe, qu'elle partagerait avec l'Espagne. L'Allemagne préconise la création d'une force de police internationale, avec des officiers belges,suisses ou néerlandais. La proposition de la France est naturellement soutenue par l'Angleterre et la Russie, ainsi que par l'Espagne. L'isolement de l'Allemagne naît du ralliement des États Unis et de l'Italie à un mandat franco espagnol. Seule l'Autriche Hongrie appuie le projet allemand.



7 avril 1906, l'Acte final de la conférence confie à la France et à l'Espagne le maintien de l'ordre dans huit ports marocains. Les officiers et sous officiers de la police seront français à Rabat, Mazagan, Safi et Mogador, espagnols à Tétouan et Larache, mixtes à Casablanca et à Tanger. Ils auront sous leur ordre deux mille cinq cents Marocains, répartis en unités de cent cinquante à six cents hommes.
L' Allemagne affiche l'amertume du vaincu. Au Reichstag, les sociaux démocrates, menés par Bebel, critiquent avec vivacité la politique marocaine de leur pays. Bülow reprend le dossier de la conférence à Holstein et profite de la conjoncture pour écarter le ministre des affaires étrangères, celui qui fut le maître clandestin de la Wilhelmstrasse. Mais la gravité de la défaite allemande n'a t elle pas été exagérée?
Près d'un siècle plus tard, le bilan est nuancé. Les cadres français et espagnols de la police sont placés sous le contrôle d'un inspecteur général suisse, résidant à Tanger, et leur mandat est limité à cinq ans. Les dossiers économiques excluent toute prépondérance de la France : Les procédures d'adjudication des travaux publics seront ouvertes à tous et le capital de la banque d'État réparti entre toutes les puissances signataires. Les engagements d'Algésiras limitent donc strictement l'influence de la France. La question marocaine est internationalisée. Le protectorat français est écarté. Une intervention de l'Allemagne n'est pas exclue dans l'avenir.


Agadir: l'ultime crise


En 1911, l'affaire rebondit. Depuis la conférence d'Algésiras, le Maroc est agité par une vague de xénophobie, attisée discrètement par le sultan Abd el Aziz et encouragée par l'Allemagne. Dans les villes, les Européens sont molestés. En mars 1907, le docteur Mauchamp est assassiné dans le dispensaire qu'il a créé à Marrakech. En juillet, neuf ouvriers européens sont massacrés sur les chantiers du port de Casablanca. Les voyageurs sont détroussés jusqu'aux abords de Tanger par un " roi des montagnes ", Raisouli, dont les exploits sont relatés par la presse internationale. La France réagit par l'envoi d'un corps expéditionnaire qui débarque à Casablanca, tandis que des unités d'Algérie franchissent la frontière, occupant Oujda. Mais Paris craint les complications diplomatiques et bride ses troupes, évitant ce qui pourrait ressembler à une occupation définitive. Bientôt l'anarchie se complique d'une guerre civile. Moulay Hafid, frère d'Abd el Aziz, se fait proclamer sultan à Marrakech, en août 1907, avec l'aide des tribus du Sud. Après une année de conflit, il parvient à s'imposer.


La crise dynastique réglée, financiers et industriels français et allemands semblent d'accord pour exploiter ensemble les ressources du pays. En 1909, le groupe allemand Krupp et le français Schneider sont associés dans l'Union des mines marocaines. Mais l'apaisement est de courte durée. Le nouveau sultan, qui a imposé de lourds impôts pour rembourser les dettes d'Abd el Aziz, doit faire face au soulèvement des tribus du nord. Il est assiégé dans Fès et les Européens de la ville sont menacés. Le consul de France, Henri Gaillard, est chargé de convaincre le monarque marocain de faire appel à la France. Il obtient, le 4 mai 1911, la signature d'un texte antidaté. Car le vrai débat a eu lieu le 22 avril, en conseil des ministres. Delcassé, de retour au gouvernement comme ministre de la marine, se porte au premier rang des interventionnistes, demandant une action " prompte et énergique ". Le général Moinier part de Rabat, à la tête de 15 000 hommes, pour dégager le sultan et juguler la rébellion   assez rapidement pour ne pas réveiller les problèmes avec l'Allemagne. L'ordre est rétabli dès le début juillet. Dans le même temps, l'Espagne déploie sans incident ses troupes dans la zone qui lui a été reconnue en 1904.


Le gouvernement français invoque la force majeure et promet d'évacuer Fès dès que l'ordre sera rétabli. Mais il est évident que le " mandat " défini à Algésiras a été dépassé. La presse allemande réagit avec vigueur, évoquant la " tunisification " du Maroc. L'Allernagne est décidée à rouvrir le dossier marocain. Le secrétaire d'État Kiderlen propose au Kaiser de " saisir un gage ". Le gouvernement français s'attend à une réédition du " coup de Tanger ".


Un long marchandage


Au même moment, un fait divers tragique   que reprendra Jules Romains dans Les Hommes de bonne volonté  frappe le gouvernement français. Le 21 mai 1911, un avion explose sur le terrain d'Issy les Moulineaux, au départ du raid aérien Paris Madrid. Le ministre de la guerre, Berteaux, est tué. Le président du Conseil Monis, handicapé par ses blessures, est bientôt contraint à la démission. Caillaux prend sa succession le 1er juillet 1911. Il maintient Delcassé au ministère de la marine. Or, le même jour, la canonnière " Panther " arrive devant Agadir. L'Allemagne intervient, selon la note remise par son ambassadeur à Paris, pour protéger les ressortissants allemands menacés dans leur vie et leurs biens. Le cabinet français, à peine constitué, semble désarçonné par l'événement. Delcassé conseille la prudence : " Ne fournissons aucun prétexte à l'Allemagne ; attendons qu'elle découvre son jeu ".
Surtout, Delcassé fait adopter le principe de décisions concertées avec Londres et Saint Pétersbourg.


L'Allemagne, qui pensait n'avoir affaire qu'à la France, se heurte aux avertissements du secrétaire au Foreign office, Edward Grey, et du chancelier de l'Échiquier, Lloyd George. L'ambassadeur d'Allemagne indique, le 7 juillet, que son gouvernement n'a aucune prétention sur le Maroc, mais qu'il entend obtenir des avantages appréciables dans le bassin du Congo. Un long et difficile marchandage commence, entrecoupé d'interpellations parlementaires et de campagnes de presse. Caillaux, malgré l'opposition de de Selves, son ministre des affaires étrangères, est décidé à traiter. Côté allemand, le secrétaire d'État Kiderlen, après avoir exigé la totalité du Congo, finit par se contenter d'un " gros morceau " de la colonie française, une bande de territoire en bordure du Cameroun, entre Sangha, Oubangui et Congo.


La transaction prend forme dans l'accord du 4 novembre 1911. En outre, l'Allemagne s'engage à ne pas " entraver " l'action de la France au Maroc. Elle consent par avance à toutes les mesures de réorganisation   le mot " protectorat " est mentionné dans des lettres interprétatives. La convention de Fès du 30 mars 1912 établit au Maroc un régime de protectorat analogue à celui de la Tunisie. L'Espagne se voit confirmer la possession de la zone du Rif, soit 28 000 kilomètres carrés, de l'Atlantique à l'embouchure de la Moulouya.


Ainsi, le dénouement de la crise d'Agadir donne- t- il les mains libres à la France au Maroc pour quatre décennies. À la veille de la première guerre mondiale, le heurt des impérialismes coloniaux semble apaisé. Après 1945, le combat victorieux de Mohammed V pour la restitution de sa pleine souveraineté au Maroc renverra les intrigues du " Concert européen " à son passé obscur et lointain.

( Fin du document )

Charles Zorgbibe
Professeur à la Sorbonne, président du comité éditorial de Géopolitique Africaine,     l' African Geopolitics, auteur entre autres, de Delcassé, l'inconnu du quai d'Orsay, Olbia 2002.



Notes
1. Paris, 1960.
2. Dans son livre L'idée coloniale en France, Paris, 1972.
3. Jean Ganiage, Histoire contemporaine du Maghreb, Paris 1994.
4. Christopher Andrew , Delcassé and the making of the Entente Cordiale, Londres, 1968.