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Le Maroc face aux impérialismes

 

1822-1859 : Règne de Moulay Abderrahmane.

1823 : Signature d’une convention commerciale avec le Portugal, suivie d’accords comparables avec l’Angleterre en 1824, avec la France et le Piémont en 1825.

1828-1830 : Une crise grave éclate à propos de la persistance de la course entre le Maroc d’une part, l’Angleterre et l’Autriche d’autre part. Les puissances européennes ne sont plus disposées à supporter l’insécurité engendrée par les corsaires.

1832 : La mission française du comte de Mornay, dont fait partie le peintre Eugène Delacroix, vient négocier la neutralité marocaine au moment où la France est engagée dans la conquête de l’Algérie.

1844 : Après l’incident intervenu lors de la construction, sur les confins algéro-marocains, du poste de Lalla-Maghnia, les Français occupent Oujda et entament des négociations qui demeurent sans résultat. En août, l’escadre du prince de Joinville bombarde Tanger. Le 14 août, la bataille de l’Isly se termine en désastre pour les forces marocaines et, le lendemain, Mogador est occupé. Le 10 septembre, les accords de Tanger mettent un terme à la guerre.

18 mars 1845 : Traité de Lalla Maghnia qui fixe la frontière algéro-marocaine. La France se voit reconnaître un droit de suite au Maroc.

1847 : Reddition de l’émir Abd el-Kader, le chef de la résistance algérienne à l’occupation française.

1856 : Traité commercial avec l’Angleterre, qui accorde de nombreux privilèges aux marchands anglais.

1859-1873 : Règne de Mohammed IV.

1860 : Après un incident frontalier, l’occupation espagnole de Tétouan débouche sur la paix de Ceuta, qui contraint le Maroc à payer une lourde indemnité à l’Espagne.

1863 : La France obtient des privilèges douaniers analogues à ceux de l’Angleterre. Le Maroc abandonne une bonne partie de sa souveraineté en matière douanière, fiscale et judiciaire. Privé d’une partie de ses ressources traditionnelles, le sultan s’endette auprès des banques anglaises.

1873-1894 : Règne de Moulay Hassan ou Hassan Ier.

1880 : La conférence internationale de Madrid accorde à presque tous les pays européens les privilèges dont bénéficiaient jusque-là Français et Anglais.

1883-1884 : Reconnaissance réalisée, dans l’intérieur du Maroc demeuré fermé aux étrangers, par Charles de Foucauld déguisé en juif.

1884 : Fondation du poste espagnol de Villa Cisneros, sur la côte atlantique du Sahara.

1890 : Convention secrète franco-anglaise fixant les limites de l’expansion française au Sahara occidental et aux confins algéro-marocains.

1894-1908 : Règne de Moulay Abdelaziz.

1900 : Mort du grand vizir Ba Ahmed et début du règne personnel de Moulay Abdelaziz.

1902 : Accord franco-marocain sur la surveillance des confins et des tribus frontalières.

1902 : Accord franco-italien sur le Maroc et la Tripolitaine.

1903 : Le général Lyautey occupe Colomb Béchar en territoire marocain.

1904 : L’Entente Cordiale franco-anglaise repose, pour une bonne part sur le « troc » accordant le Maroc à la France et l’Égypte à l’Angleterre. La même année, l’Espagne se voit reconnaître sa zone d’influence au nord et le petit territoire d’Ifni sur la côte atlantique.

1905 : Coup de Tanger. Discours de Guillaume II proclamant son hostilité aux ambitions coloniales de la France au Maroc.

1906 : La conférence d’Algésiras réunit treize pays, dont les USA et le Maroc. L’indépendance et l’intégrité du Maroc sont réaffirmées mais la position française est renforcée puisque Paris est désormais en mesure de contrôler les finances marocaines et donc le makhzen c’est-à-dire l’État.

1907 : L’assassinat à Marrakech du docteur Mauchamp entraîne l’occupation de Oujda par les Français. Les émeutes qui éclatent en juillet à Casablanca, à la suite de l’ouverture d’un chantier de voie ferrée à l’emplacement d’un cimetière, entraînent le bombardement de la ville par un croiseur, ce qui déclenche le pillage du mellah et un pogrom contre les juifs.

1908 : Lyautey impose l’autorité française aux tribus installées entre la frontière algérienne et la Moulouya. Dans le même temps, le général d’Amade prend le contrôle de la Chaouïa.

1908-1912 : Règne de Moulay Hafid. Frère aîné d’Abdelaziz, il est proclamé à Marrakech dès le mois d’août 1907 puis marche sur Meknès et Fès. Accusé d’impiété – il était très séduit par les inventions occidentales telles que la bicyclette, les appareils photographiques ou les phonographes –, Abdelazirz est déchu et se réfugie à Rabat où il est bien accueilli par les Français.

Septembre 1908 : L’incident des « légionnaires déserteurs » accueillis par le consulat d’Allemagne à Casablanca ouvre entre Paris et Berlin une deuxième crise marocaine, après celle de 1905-1906.

1909 : L’Espagne étend la zone qu’elle contrôlait à l’ensemble du Rif.

1911 : Devant la révolte des tribus qui a gagné Fès, le sultan demande aux Français d’aller y rétablir l’ordre mais il semble que ceux-ci lui ont pour le moins forcé la main. La colonne Moinier entre à Fès le 21 mars. Meknès est prise en juin. En contrepartie, l’Espagne occupe Larache et Ksar-el-Kébir et l’Allemagne réagit en envoyant la canonnière Panther à Agadir « pour protéger ses intérêts économiques » S’ouvre alors, après ce « coup d’Agadir », la troisième crise franco-allemande à propos du Maroc, finalement réglée par le troc proposé par Joseph Caillaux qui voit l’Allemagne laisser les mains libres à la France dans le royaume chérifien contre le rattachement d’une partie de l’Afrique équatoriale française au Cameroun allemand. La convention est signée le 4 novembre.

30 mars 1912 : Signature du traité de protectorat. Quelques jours plus tard, Fès se soulève, des Français sont assassinés, le mellah juif est pillé. Les tribus soulevées viennent assiéger la capitale. Le 27 avril, Lyautey est nommé résident général et, un mois plus tard, Gouraud écrase la révolte de Fès. Marrakech est occupée en septembre 1912 et Taza en I914. Lyautey décide d’installer la capitale à Rabat et obtient l’abdication de Moulay Hafid remplacé par son frère Moulay Youssef.