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			*
 
		
		
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		- I – 
		Franc-Maçonnerie coloniale avant 1960 : 
 
		- 
		I-a  Son implantation.
 
		-              
		1-a-1
		avant la III° République.
 
		-  
 
		- Les rapports de la 
		FM française avec l’Afrique datent du XVIII° siècle. C’est en effet le 9 
		mai  1781 que la première loge 
		de la Grande Loge de France s’installe à St Louis du Sénégal, sous le 
		nom de « St Jacques des vrais amis rassemblés » devenue aussitôt « St 
		Jacques des trois vertus ». Le contexte va se prêter à la 
		réussite de cette implantation : les Anglais ont été repoussés de 
		l’embouchure du fleuve Sénégal, le commerce de la gomme prend 
		progressivement le pas sur la traite des esclaves.
 
		-  
 
		- Mais qu’en est-il 
		de cette loge, de son Vénérable Jean Jacques Chorier et des membres  qui 
		la composent ? Cette loge (1781 – 1787), dont le VM était marchand 
		tapissier à Paris, s’adresse surtout à des expatriés puisés dans la 
		petite garnison  et dans l’amorce d’administration de la ville 
		naissante, mais aussi dans le monde du commerce lié à la compagnie du 
		Sénégal.
 
		-  
 
		- Le prototype de la 
		présence maçonnique en Afrique est sous nos yeux dès le départ : 
		fonctionnaires, militaires, commerçants, aucun Africain. Il restera 
		schéma directeur  pour de longues années ; en fait jusqu’en 1960. Longue 
		période où il faut parler de Franc Maçonnerie en Afrique et non de 
		Franc Maçonnerie africaine.                      
 
		-  
 
		- Ce premier essai 
		sera suivi d’une nouvelle tentative  en 1823, sous l’égide du GODF cette 
		fois, avec l’allumage des feux de « La Parfaite 
		Union » sur laquelle vient se soucher dès 1824 le premier 
		Chapitre en Afrique. Les caractéristiques relevées précédemment se 
		confirment : le gouverneur du Sénégal, le baron Roger, des officiers, un 
		négociant… Avec un élément supplémentaire du système : la délégation de 
		cet orient auprès de Paris est donnée à un F. définitivement rentré en 
		métropole. Les loges coloniales, compte tenu des distances auront la 
		plupart du temps recours à cette délégation.
 
		-  
 
		- S’il est utile de 
		positionner ainsi la loge sur le plan sociologique et organisationnel il 
		n’est pas moins intéressant de se pencher sur les idées propagées par 
		ces FF\, dont la figure de prou 
		se trouve être le gouverneur. Protégé de l’influente Mère Supérieure de 
		la Congrégation des Sœurs de St Joseph installée à St Louis, le baron 
		Roger s’attache à développer son projet qui, à l’inverse de ce qui se 
		fait sur place, favorise l’agriculture comme facteur de développement en 
		mettant le commerce comme auxiliaire. Pour la main d’œuvre, il met en 
		place « l’engagement  à temps » qui est en harmonie avec ses idées anti 
		abolitionnistes. C’est également sous son impulsion que commence à être 
		formés les premiers éléments d’une élite africaine moderne et 
		catholique, dans trois écoles religieuses gérées par les bonnes sœurs de 
		St Joseph.                      
 
		- 
		 
 
		- 
		En 
		1830 
		s’ouvre de nouveaux horizons avec l’Algérie. 
 
		- 
		 
 
		- 
		C’est seulement fin 1831 que la première loge 
		s’installe à Alger; il s’agit de la loge militaire du 10° régiment 
		d’infanterie légère, loge constituée sous le nom de  « Cimus » 
		et dont les activités sont très aléatoires. 
 
		- 
		 
 
		- 
		Les loges initiales du GODF ne vont pas tarder 
		d’allumer leurs feux sur la côte : mai 1833 « Bélisaire » 
		à Alger, juin 1833 « Ismaël » 
		à Bône, juin 1836, juin 1836 « l’Union 
		Africaine » à Oran. Les Francs Maçons 
		vont régulièrement progresser : ils sont 80 en 1833 pour se retrouver 
		près de 850 en 1851, chiffre record avant la 3° république. 
 
		- 
		 
 
		- 
		Les premières loges de la Grande Loge ne 
		feront leur apparition que sous le second Empire et ne prendre un essor 
		qu’après 1870 
		et le nombre de leurs membres ne feront qu’ajouter à l’expansion de 
		l’ensemble de la FM en Algérie.
 
		-  
 
		- 
		1-a-2 
		Sous  la III° République.
 
		-  
 
		-             Les 
		ateliers coloniaux (que ce soient ceux de la GL ou du GO) se sont donc 
		se multiplier, peuplés seulement de Français de passage sur une terre 
		étrangère aux côtés des FF\ 
		définitivement installés. Le nombre des premiers étant plus important 
		dans les colonies d’Afrique Noire qu’en Afrique du Nord. 
 
		-  
 
		- Dans ces 
		territoires lointains, les loges constituaient des « asiles de 
		Fraternité ». Au point que de 1901 à 1936, 94 loges ont vu le jour dans 
		les colonies et les protectorats dont :
 
		-  
 
		- 
		                                    54     du GO …… 40   de la GL
 
		- 
		 
 
		- A titre d’exemple, 
		le GO comprend : 
 
		-  
 
		- 
		                                    En 1911  47   loges coloniales
 
		- 
		                                    En 1921  39   loges, nombre en 
		diminution en raison de la guerre 
 
		- 
		                                    En 1933  56   loges
 
		-  
 
		- Ce qui illustre 
		certes la plus grande progression du GO dans cette rivalité qui l’oppose 
		à la GL dans les colonies comme en France mais surtout l’ampleur de la 
		présence maçonnique hors métropole.
 
		-  
 
		- Une telle masse 
		d’ateliers aboutit logiquement à la volonté de se retrouver en Congrès 
		régionaux, que ce soit dans les rangs de la GL ou du GO. En Afrique du 
		Nord les FF\ vont chaque année 
		réunir des Congrès au Maroc, en Algérie et Tunisie pour préparer le 
		Congrès des Loges d’A.F.N. où sont abordées des études sur les questions 
		intéressant plus expressément l’A.F.N. Ces question d’ordre particulier 
		ont trait à la religion, à l’indigénat, à la justice, à l’économie et 
		aux citoyens Français, pour l’A.F.N.
 
		-  
 
		- Pour conforter les 
		relations entre la métropole et les colonies, les deux obédiences 
		désignent très tôt des délégués, sorte de missi dominici, qui ont pour 
		fonction d’inspecter les loges et d’informer le Conseil Fédéral d’une 
		part et le Conseil de l’Ordre d’autre part. Progressivement pour 
		l’A.F.N. les délégués en question ne seront plus désignés par Paris mais 
		élus lors des Congrès.
 
		-  
 
		- A Paris même il 
		existe depuis le 20 septembre 1919 un Comité des Loges d’Outre Mer au 
		sein du GO ; et une Commission Coloniale à partir de 1927 à la GL. Dans 
		les deux cas il s’agit d’étudier les questions coloniales, de 
		centraliser les vœux des loges coloniales et des pays de Protectorat. Au 
		total le maintien du contact avec les  ateliers coloniaux devaient être 
		réellement pris en compte.
 
		-  
 
		- Toutes ces 
		précisions permettent de mieux appréhender le rôle et l’influence de la 
		Franc Maçonnerie sur la politique coloniale française, pendant plus d’un 
		tiers de siècle. La Franc Maçonnerie s’est organisée comme un véritable 
		lobby à l’égard de l’administration française permettant une politique 
		d’accompagnement en matière coloniale. D’autant plus que bon nombre 
		d’hommes politiques, d’administrateurs, de hauts fonctionnaires sont 
		membres de loges.         
 
		-  
 
		- 
		*                      *
 
		- 
		                                                                                   
		*
 
		-  
 
		-  
 
		-  I-b 
		Ses interrogations et ses valeurs.
 
		-  
 
		-             
		I-b-1  Démocratie 
		et colonialisme.
 
		- 
		 
 
		- La Franc 
		Maçonnerie coloniale en Afrique s’interroge réellement sur la 
		contradiction entre démocratie et intervention dans des territoires 
		extérieures. Le mythe de la charge qui incombe à l’homme blanc de 
		civiliser les autres peuples,  déjà utilisé par Kipling, est repris 
		largement par l’ensemble des loges. Leur démonstration est rassurante 
		pour les Franc Maçons qui affirment : « Certes, idéal démocratique que 
		celui qui pousse un peuple éduqué à apprendre à un peuple enfant l’art 
		de se gouverner. Idéal démocratique encore que celui qui consiste à 
		assurer méthodiquement et pacifiquement la mise en valeur des immenses 
		ressources éparses sur notre vaste monde et, cela, au profit de la 
		collectivité. » … Quoiqu’il en soit  nous avons des colonies, nous 
		commerçons avec elles, nous nous en servons, c’est un fait acquis. Les 
		loges ne le remettent à aucun moment en cause ; elles s’interrogent 
		plutôt sur le devenir et souhaitent que : « Puisse venir le jour où, 
		dans toutes nos colonies, les indigènes, maîtres de leurs destinées, 
		travaillent de pair avec leur tuteurs d’hier au progrès économique et 
		social de leur pays ». Et dans cette perspective les Maçons affirment 
		qu’il est d’un intérêt vital pour eux d’être instruits des choses 
		coloniales afin d’en instruire la métropole.    
 
		-  
 
		- D’une façon 
		globale, les FF\ d’Afrique des 
		deux obédiences se retrouvent études après études dans les 13 points 
		avancés par la GL en  1927. Il existe en effet dans les archives des 
		masses de documents qui les uns après les autres, tout au long de la III° 
		République, abordent ces thèmes:
 
		-  
 
		- 
		1.      
		Aucune conquête coloniale nouvelle ne doit être entreprise.
 
		- 
		2.      
		Les travaux d’organisation et des améliorations urgentes doivent 
		être entrepris dans chaque      
 
		- 
		                  colonie.
 
		- 
		3.      
		Les concessions accordées doivent être contrôlées ou révisées.
 
		- 
		4.      
		L’organisation de la vie communale avec participation des 
		indigènes doit remplacer les 
 
		- 
		                  territoires militaires.
 
		- 
		5.      
		En France, les programmes scolaires doivent donner une plus large 
		place à l’étude des colonies.
 
		- 
		6.      
		L’instruction des indigènes doit être intensifiée de façon 
		gratuite, obligatoire, laïque dans l’Ecole         
 
		- 
		                  Unique.
 
		- 
		7.      
		La coopération entre colonisateurs et colonisés doit être 
		développée par la création d’écoles 
 
		- 
		                  professionnelles.
 
		- 
		8.      
		Que soit étendue aux colonies l’application des lois sociales 
		métropolitaines.
 
		- 
		9.      
		Que soit organisées ou étendues les institutions de crédit mutuel 
		agricole et artisanal.
 
		- 
		10.  
		Que soit étendue aux colonies, l’application des Principes des 
		Droits de l’Homme.
 
		- 
		11.  
		Que les gouvernements coloniaux donnent tout spécialement leur 
		appui aux œuvres laïques.
 
		- 
		12.  
		Que soit supprimé le code de l’Indigénat.
 
		- 
		13.  
		Que le recrutement forcé ne puisse pas être exercé.
 
		-  
 
		- Années après 
		années, avec beaucoup de constance, les FF\ 
		coloniaux des deux obédiences vont relancer ces thèmes et faire pression 
		pour que leurs propositions soient prises en considération en Métropole. 
		L’action de ces FF\finalement 
		n’a pas été sans résultat sur le terrain : des mesures ont été prises, 
		des lois édictées. Le courant humaniste dans lequel s’inscrivaient les 
		FM\ est devenu en la 
		circonstance opératif.
 
		-  
 
		- 
		            I-b-2  Humanisme.
 
		-  
 
		- Et c’est bien au 
		nom de cet humanisme que ces FF\ 
		s’exprimaient et défendaient leur raison d’être en Afrique. A cet égard 
		le choix des noms des Loges est indicatif. 
		Prenons le Maroc comme terrain d’observation, puisque son Protectorat en 
		1912 parachève l’Empire colonial français.
 
		-  
 
		- A Tanger réside la 
		doyenne des loges dont l’allumage des feux en 1891 a largement précédé 
		la mise en place du Protectorat. Son nom « La 
		Nouvelle Volubilis » est évocateur d’un retour « impérial » 
		économique et culturel des héritiers de la Rome antique dans un pays 
		d’islam.
 
		-  
 
		- A Casablanca, en 
		1907, c’est à dire toujours avant le Protectorat « Le 
		Phare de la Chaouia » est caractéristique du credo reposant sur 
		une certaine mystique  dont l’ampleur et la profondeur ne sauraient être 
		sous estimées. Pour les FF\ 
		« La présence de la France n’apporte pas seulement les conditions du 
		développement matériel, les techniques modernes, les moyens de lutte 
		contre la maladie…. Elle signifie aussi la fin des vieilles oppressions 
		… elle signifie enfin la lutte contre l’ignorance et la superstition, en 
		assurant par l’éducation le triomphe de la Raison. » Ce nom « Le Phare 
		de la Chaouia » symbolise dans l’esprit de ses créateurs, représentatifs 
		de tourte une époque, les Lumières face aux Ténèbres.
 
		-  
 
		- Comme pour affirmer 
		cet état d’esprit « civilisateur », sur la côte Atlantique du Maroc 
		récemment ouvert à la colonisation, trois loges au nom significatif sont 
		crées. 
 
		-  
 
		- A Rabat en 1918 « Le 
		Réveil du Maghreb » souligne à l’envie le rôle assigné depuis les 
		débuts à la présence Française et à la Franc-Maçonnerie. 
 
		- A Mazagan en 1920 
		« El Bridja des Doukkala », autrement 
		dit « le fortin des Doukkala », évoque la présence d’une civilisation 
		conquérante à l’image de la première installation européenne avec les 
		Portugais en 1502 qui avait consisté en un fortin.
 
		- A Mogador, toujours 
		en 1920, « La Nouvelle Tamusiga ». C’est 
		le nom donné par les Phéniciens à une rade lors du périple d’Hanon, et 
		placé hypothétiquement par les historiens à Mogador. Ces Phéniciens qui, 
		aux yeux des Francs Maçons au Maroc, représentent l’antiquité source de 
		civilisation et sur les traces desquels les Français reviennent pour 
		sortir le Maroc de son long Moyen Âge musulman ; une sorte de 
		Renaissance en plein XX° siècle.
 
		-  
 
		- A Oujda en 1922 la 
		loge « Prométhée » prolonge la 
		perspective dans laquelle les Francs-maçons se sont installés, l’exemple 
		prométhéen étant devenu en Europe pour beaucoup la référence de la 
		civilisation humaniste face aux civilisations soumises aux dieux.
 
		-  
 
		- A Fès en 1922 «
		L’Eveil Berbère » dans la capitale 
		religieuse du Maroc complète l’expression de l’idéologie en cours. Après 
		avoir donné, dans ses choix de dénomination de loges, les objectifs 
		« civilisateurs », les Francs-Maçons annoncent le moyen à mettre en 
		œuvre car le nom de cet atelier est en soi tout un programme. Il s’agit 
		de s’appuyer directement et ouvertement sur les Berbères pour réussir 
		l’assimilation. En effet nombreux sont ceux qui pensent que cette 
		assimilation ne peut réussir que si les Berbères servent de lien et 
		prennent en quelque sorte le relais de la communauté israélite sur 
		laquelle avaient été fondés tous les espoirs une décade auparavant. Les 
		Francs-Maçons du Maroc estiment, dans leur ensemble, que « malgré la 
		propagande active de l’Islam le bloc berbère demeure ethniquement 
		séparés des Arabes conquérants ». Le fameux décret berbère concrétisera 
		cette conception quelques années plus tard. 
 
		- 
		 
 
		- 
		            I-b-3  Assimilation 
		ou Association.                                                
		
 
		- 
		 
 
		- 
		Réveiller et former des populations, mais 
		pour quel devenir ?
 
		- 
		 
 
		- 
		D’une façon générale il y a consensus des Loges pour ne pas évoquer 
		l’indépendance à terme. On se partage seulement entre les 
		avantages et inconvénients de : Assimilation ou non, Association ou 
		non. 
 
		- 
		 
 
		- 
		Les prises de position des FF\, 
		de sensibilité socialiste ou radicale, le démontrent amplement, en 
		prenant pour  exemple ce qui se passe dans la Franc-Maçonnerie au Maroc. 
		très représentative du flou doctrinal ambiant.
 
		- 
		 
 
		- 
		En 1912, à l’ouverture du 
		Protectorat,  le F. Deslinières dans son livre « Maroc socialiste » 
		laisse entendre que « pendant longtemps il n’y aura pas à associer les 
		Marocains à la direction de l’œuvre ... il nous suffira de respecter 
		leur religion et leurs coutumes, de les laisser s’administrer selon les 
		usages antérieurs en intervenant très peu dans leurs affaires ».... En 
		1926 le Congrès Inter Fédéral Socialiste de l’Afrique du Nord, tenu en 
		France, adopte la résolution selon laquelle « la 
		colonisation est légitime en soi » à condition de rechercher 
		l’égalité sociale.
 
		- 
		 
 
		- 
		Plus précisément, au nom des radicaux, Albert Sarraut lance dès 
		1923 un programme d’autarcie, de 
		la France et de son Empire, dont l’influence se sent dans les 
		conclusions du Convent GODF de la même année : Les colonies sont des 
		créations d’humanité, des conquêtes morales dont l’économie serait 
		complémentaire de celle de la métropole. Les droits politiques seront 
		développés avec une certaine autonomie administrative. La sagesse des 
		colonisés les écartera d’une indépendance qui ne serait qu’impuissance. 
		La colonisation c’est le droit du plus fort à aider le plus faible : 
		c’est la politique d’association.
 
		- 
		 
 
		- 
		Au milieu de ces incertitudes où assimilation et 
		association interfèrent grandement, la F.M. du Maroc, à l’image 
		de l’ensemble maçonnique colonial cherche sa voie avec difficulté. Une 
		circulaire envoyée par la loge d’Hanoï «Fraternité Tonkinoise » résume 
		ces hésitations, dont  les FF. du Maroc analysent d’autant mieux les 
		contradictions qu’ils les ressentent : « Sa théorie de l’émancipation a 
		peu de conviction ; elle évolue de l’assimilation à l’association... En 
		résumé toutes les questions ont été examinées, mais aucune de façon 
		approfondie. C’est une question de longue haleine ».
 
		-  
 
		- 
		Pourtant à partir de 1934  la 
		montée du nationalisme marocain inquiète de plus en plus les Maçons, de 
		mouvement que les Européens même les moins avertis ne peuvent plus 
		ignorer, malgré les mesures prises par le du Résident Général Noguès 
		pour juguler le mouvement. La société européenne consciemment ou non 
		reste sur ses gardes et le Protectorat devient un pays sous 
		surveillance. Les FF\ 
		continuent, en ce qui les concerne, à porter le même intérêt « aux 
		populations indigènes dont l’immense immensité vit dans des conditions 
		matérielles lamentables. Malheureusement si nous sommes riches de 
		pensées, si nous sommes généreux dans nos sentiments, nous ne légiférons 
		pas.. C’est pour cette raison que les musulmans évolués nous accusent de 
		ne rien faire .. Ne soyez donc pas étonnés si vous ne rencontrez sur nos 
		colonnes qu’un petit nombre d’indigènes.. » Mais après  cette analyse 
		pertinente, la proposition reste très prudente, focalisée sur un seul 
		aspect du problème, au risque d’être décevante pour les Nationalistes : 
		«  Nous devons continuer à lutter contre leur ignorance, leurs préjugés 
		par l’école ». Ces réponses sont celles que l’on retrouve dans 
		l’ensemble des Francs-maçons dans les colonies et protectorats de la 
		France, à quelques variantes près.
 
		-  
 
		- 
		I-b-4  Présence des « indigènes » sous les 
		colonnes.                                            
 
		-  
 
		- Dans un tel flou 
		doctrinal, un moyen d’évaluer les principes au-delà des propos est de 
		faire le point sur la présence « d’indigènes » dans les loges. Le 
		constat est clair : il y a peu ou pas 
		« d’indigènes » sous les colonnes du GO et de la GL, tant en Afrique du 
		Nord qu’en Afrique subsaharienne.
 
		-  
 
		- Pour expliquer ce 
		constat, la première raison qui vient à l’esprit tant elle est logique 
		est celui de la langue.
 
		-  
 
		- En effet les 
		réunions sont ouvertes à des intervenants parlant la langue française. 
		Il faudra donc attendre les effets de la scolarisation pour avoir des 
		indigènes formés à cette langue et à la culture qui l’accompagne. 
		L’évolution  sera historiquement affaire de deux générations au moins. 
		Donc après cinquante ans de présence cet argument n’est plus recevable 
		et le bilan objectivement recevable. Or en Algérie, après ce laps de 
		temps les indigènes sont peu nombreux, pratiquement inconnus en Tunisie 
		et totalement absents au Maroc. Si l’on passe en Afrique subsaharienne 
		le bilan est aussi maigre.
 
		-  
 
		- Il faut donc 
		prendre en compte la donnée religieuse.
		
 
		-  
 
		- Il faut ici ouvrir 
		une courte parenthèse concernant la communauté 
		juive d’A.F.N. considérée comme appartenant à l’indigénat. 
		L’obstacle religieux ne joue pas et même une « prophétie » avait cours 
		selon laquelle la venue des Français était prévue. De plus les juifs 
		métropolitains incitaient leurs coreligionnaires à s’identifier avec la 
		France. Le décret Crémieux sera la plus sûre réponse à ces aspirations. 
		Aussi n’est-il pas étonnant de voir cette communauté frapper aux portes 
		des temples maçonniques qui s’ouvrent lentement.
 
		-   
 
		- Pour
		les catholiques subsahariens, la très 
		vive opposition du Vatican et le poids de la hiérarchie sont à prendre 
		en compte. Pour les protestants, le même argument ne se décline 
		évidemment pas de la même façon mais il faut admettre que la hiérarchie 
		joue un rôle de frein puissant. Dans les deux cas l’encadrement 
		religieux a tout le poids de l’autorité spirituelle appuyée par les 
		autorités administratives.
 
		-  
 
		- Pour
		les Musulmans, il a  été avancé que la 
		souveraineté est une sanction divine du comportement de la société à un 
		moment donné donc  que si la communauté ou 'umma pèche elle est 
		soumise à des catastrophes dont la plus importante est la domination 
		politique par des Non -  Musulmans.  Par ailleurs, l'assimilation à la 
		société des non-croyants, en l'occurrence la société française, 
		représentait une grave faute.  C'est ainsi que le Musulman  peut, 
		théologiquement parlant, entrer dans une société initiatique 
		sous-tendant une possible amélioration de la révélation muhammadienne, 
		cette dernière étant parfaite. C'est donc à un interdit théologique 
		opposé par la religion musulmane que se trouvent confronter les Maçons. 
		Et pourtant, la Franc-Maçonnerie va réussir à appeler l'attention de 
		l'Emir ABD-EL-KADER sur la similitude de convictions entre les 
		Francs-Maçons et les Musulmans et suggérer à l'Emir de faire partie de 
		cette union pour œuvrer à la plus grande gloire de DIEU et aussi de la 
		fraternité.
 
		-  
 
		- Une fois analyser 
		succinctement les explications possibles à donner à la faiblesse du 
		nombre de FF\ indigènes il est 
		nécessaire de s’interroger sur l’attitude des Francs-Maçons eux-mêmes. 
		Même si, une fois passée la période de formation de deux générations 
		scolarisées, les Francs-Maçons déplorent toujours leur absence et en 
		rejettent la responsabilité sur les indigènes.
 
		-  
 
		- Apparaît aussitôt  
		le positionnement européocentriste des Maçons 
		qui attendent  des candidats qu’ils soient d’un profil parfaitement 
		identique au leur. Cette méfiance s’exerce d’abord à l’encontre 
		des juifs, mais aussi des Arabes musulmans et des Noirs chrétiens. Il 
		faut voir là l’effet d’un anti cléricalisme profond.
 
		-  
 
		- C’est au X° Congrès 
		Régional en 1903 à Tizi Ouzou que le problème est abordé pour la 
		première fois de façon générale. Il y est dit que «  les indigènes 
		Maçons ont une mentalité spéciale. Nous ne comptons dans nos loges que 
		des instituteurs ou des interprètes qui, par leur contact journalier 
		avec nous, ont dépouillé toutes les habitudes et préjugés pour devenir 
		de véritables Français. Mais le nombre trop restreint des indigènes 
		venus à nous ne nous permet pas d’espérer  jouer, pour le moment, un 
		rôle important au point de vue de l’assimilation. »
 
		-  
 
		- Cette déclaration  
		est un aveu de l’abandon du mandat, favorable à l’assimilation, que 
		s’étaient attribué les fondateurs des premières loges en Algérie. Il en 
		va de même en Afrique subsaharienne où l’emporte le paternalisme à 
		l’égard des indigènes    «  ces grands enfants » dont il faut s’occuper 
		et qui n’ont pas le profil requis pour entrer dans les loges. Même s’ils 
		ont le droit de vote comme au Sénégal, on ne les retrouve pas dans les 
		loges : le député Blaise Diagne  n’a pas été pas initié par une loge du 
		Sénégal !
 
		-  
 
		- Au total, au-delà 
		des interventions sincères et continues des FF \ 
		coloniaux pour l’amélioration de la condition indigène dans tous les 
		domaines,  il y a en fait une profonde coupure entre la Maçonnerie 
		européenne et la société indigène.
 
		-  
 
		-             
		I-b-5  Face 
		au Nationalisme montant après la 2° guerre mondiale
 
		- 
		                                                                                  
		
 
		- Après la seconde 
		guerre mondiale, les loges réouvrent leur portes. Cette fois la 
		question de l’avenir des colonies se pose avec de plus en plus d’acuité 
		mais les Francs-Maçons restent fermement campés sur leur positions. Aux 
		aspirations d’indépendance ils opposent leurs valeurs humanistes : paix 
		et rassemblement des hommes, promotion de l’individu. De plus il faut 
		bien comprendre que les FF. de Métropole, au-delà de l’émotion créée par 
		Dien Bien Phu, ne se passionnent pas pour les colonies et l’Union 
		Française. 
 
		-  
 
		- En 
		1954 au GODF, le rapporteur de la 
		commission des études politiques est navré que la question « Action de 
		la métropole pour sauvegarder l’Union Française » n’ait guère soulever 
		d’enthousiasme dans les loges de province. Et au moment du vote un 
		délégué va refuser de voter pour protester « contre l’absence de 
		nombreux FF. qui ont couvert le temple sans assister à la discussion ». 
		Il faut dire qu’à cet instant seuls 80 votants sont dans la salle.
 
		-  
 
		- Lors du convent de 
		la GL, cette même année 1954, un F\ 
		pense que « il serait peut-être bon que les loges de province soient 
		tenues au courant des renseignements les plus intéressants qui peuvent 
		parvenir à la commission des loges d’outre mer ». Auquel F\ 
		le GM répond « Puisque vous parlez de l’Afrique du Nord vous devez 
		savoir que les renseignements sont bien souvent contradictoires… ». 
 
		-  
 
		- Ce qui n’est pas 
		pour surprendre car au moment des indépendances la contradiction - entre 
		l’amélioration des conditions générales, la formation d’élites locales, 
		l’imprégnation des esprits par nos valeurs républicaines d’une part  et 
		d’autre part la volonté des populations d’accéder à leur émancipation – 
		jette le trouble dans l’ensemble des ateliers. Les FF\ 
		d’Algérie balancent entre le « Algérie française » et « statut spécial » 
		alors que dans les autres colonies et protectorats les nuances vont du 
		« statut d’association » pour les uns, au « C’est trop tôt » pour les 
		autres, et à «L’indépendance est un droit » pour un tout petit nombre. 
		La Franc-Maçonnerie coloniale constituée essentiellement d’Européens 
		est prise de cours par le mouvement des indépendances, expression 
		des aspirations « indigènes ». De plus, seules les loges des colonies 
		se passionnent pour des problèmes vécus au quotidien par les FF\ 
		Et ces loges restent attachées dans leur généralité à des solutions 
		permettant une charte d’Union Fédérale…. L’indépendance n’est pas à 
		l’ordre du jour !
 
		-  
 
		- 
		De plus, leur implication dans la colonisation, leur attachement à 
		l'idée d'une France exportatrice des principes républicains, la pression 
		des loges d'Outre mer, sont autant de facteurs les conduisant à refuser 
		la légitimité des idéaux nationalistes.  Les 
		francs-maçons acceptent le fait colonial, non pas dans sa légitimité 
		définitive, mais comme une nécessité provisoire liée aux impératifs du 
		progrès humain.
 
		- 
		 
 
		- 
		D'autre part, s'ils ont une conception de l'U.F. finalement très 
		ambitieuse, les solutions proposées pour chaque territoire le sont 
		beaucoup moins.  On a le sentiment que les 
		francs-maçons ne sentent la nécessité de mettre en place des réformes 
		qu'à partir du moment où il y a une exigence pressante.  
		Ainsi la hardiesse des propositions est souvent fonction de la force des 
		mouvements de revendication.  De ce fait, les 
		francs-maçons, sont sans cesse en retard sur l'évènement.  Ils 
		sont, comme beaucoup, surpris par l'ampleur du phénomène.  Enfin, ils 
		ont une vision très hexagonale des problèmes, qu'ils refusent de 
		replacer dans un contexte plus large, s'obstinant à ne voir dans les 
		troubles qui naissent peu à peu dans les colonies que les conséquences 
		d'une mauvaise politique et l'influence néfaste des puissances 
		étrangères.
 
		-  
 
		- Cette vision 
		hexagonale s'explique par leur idéalisation de la République française, 
		qui se confond avec des valeurs universelles de progrès et de justice, 
		celle-ci ayant pour mission de "civiliser" et "éduquer" les autres : de 
		montrer le chemin !
 
		-  
 
		- Cependant, les 
		francs-maçons n'ont pas une attitude figée dans le sens où ils ont une 
		vision évolutive de la situation, où ils prennent conscience rapidement 
		de la nécessité de changements profonds, impliquant un nouveau type de 
		rapports entre la France et ses colonies. Leur réflexion sur l'Union 
		Française dès 1952, en témoigne.    
		
 
		- 
		 
 
		- 
		En 
		1958 tout change brusquement. 
		On a le sentiment que plus que l’affaire algérienne en elle-même, c’est 
		le choc du 13 mai qui contribue  à la volonté de défendre la République 
		et ses valeurs dans le cadre non plus d’une Algérie Française mais d’une 
		Algérie algérienne en association avec la France. 
 
		-  
 
		- Les francs-maçons 
		algériens se rallient, dès 1959,. à la politique d'autodétermination de 
		De Gaulle, condamnant énergiquement l'intégration.  Selon une enquête 
		dans le journal "Le Monde" du 7 juin 1960, le Grand Orient d'Alger 
		serait un véritable centre de "libéraux".  D'ailleurs, de nombreux 
		francs-maçons sont victimes de l'O.A.S. Ainsi, il n'y a pas au sein du 
		Grand Orient un phénomène de radicalisation.  La cohésion du groupe, 
		malgré de vives tensions, est préservée autour de la  dénonciation des 
		"ultras.
 
		-  
 
		- Mais surtout, 
		les problèmes de décolonisation se trouvent posés autrement pour les 
		Francs-Maçons. En effet, les Francs-Maçons se posent la même 
		question que l’Eglise catholique : c’est de 
		maintenir son influence au moment où la France est mise dehors. 
		Pour cela il lui semble nécessaire d’avoir comme interlocuteurs des 
		Africains
 
		-  
 
		- L'acceptation par 
		les francs-maçons du G.O. d'un vaste mouvement de décolonisation en 
		1958, se traduit, trois ans plus tard, par la reconnaissance de 
		l'émergence d'une nouvelle donne sur la scène internationale : les 
		pays du tiers-monde. 
 
		-  
 
		-             
		I-b-6  en 
		présence des Indépendances.                   
 
		-  
 
		-             La question mise à l'étude 
		des loges pendant l'année 1960-1961, "Rechercher les moyens qui 
		pourraient, par un rapprochement fraternel des individus, améliorer les 
		rapports entre les peuples et éviter que l'aide aux pays sous-développés 
		n'aboutisse à une force nouvelle de colonisation et de vassalisation 
		(1).  Dans leur conclusion, les francs-maçons préconisent une aide 
		multilatérale contrôlée par un organisme international, afin d'éviter 
		toute subordination des pays aidés. 
 
		-  
 
		-           Leur souci de combattre toute 
		forme de néo-colonialisme traduit un changement d'état d'esprit 
		considérable. 1960, année des indépendances, marque un
		tournant dans l’histoire de l’obédience, le 
		Grand  Orient de France, lors de son convent décide d’étudier et 
		d’encourager  la création des obédiences locales.
 
		-  
 
		- En 1962 paraît une 
		circulaire du GODF avec le rapport du F.  Mitterand. Celui-ci vient 
		lever le doute sur la volonté du GODF de voir enfin créer ces 
		maçonneries locales qu’il aurait « souhaité voir s’établir plus tôt »
		Le Convent de 1962 en témoigne : "il ne faut plus, selon le 
		rapporteur de la commission des loges hors métropole, penser en termes 
		étroits d'hexagone métropolitain mais en fonction du rôle que peuvent et 
		doivent jouer sur la scène internationale les pays du tiers-monde.  Et 
		la franc-maçonnerie, par son esprit, par ses principes, doit être 
		partout présente Outre-mer". 
 
		-  
 
		-  En 1963, dès 
		l'ouverture des travaux, la commission unanime forme le vœu de 
		substituer à l'expression "loges hors métropole", l'appellation "loge de 
		l'extérieur".  Ceci afin de recouvrir l'ensemble des ateliers hors de 
		l'hexagone, tout en abandonnant le terme de "métropole", "qu'une 
		décolonisation générale et profonde doit enterrer définitivement". (3).
 
		- 
		 
 
		- Cette appréhension 
		des rapports de force mondiaux, va se traduire pour le G.O., par la mise 
		en place d'une nouvelle stratégie.  Le convent de 1962, s'interroge sur 
		les moyens de se maintenir dans les anciennes colonies françaises 
		devenues indépendantes.  Deux problèmes majeurs sont posés : celui des 
		obédiences nationales et d'autre part celui des rapports entre la 
		Franc-Maçonnerie et les nouveaux pouvoirs.
 
		-  
 
		- Le Convent se 
		déclare, en ce qui concerne le premier point, favorable à la création 
		d'obédience nationale, avec une restriction cependant celles-ci ne 
		pourront voir le jour sans l'accord des loges du G.O. Ainsi, les 
		francs-maçons d'Outre mer continuent de jouer leur rôle d'éducateur 
		auprès des autochtones.
 
		-  
 
		- En ce qui concerne 
		leur attitude vis à vis des pouvoirs en place, celle-ci doit être 
		conforme aux principes de stricte neutralité : la Franc-Maçonnerie ne 
		doit pas apparaître comme une organisation chargée de déstabiliser le 
		pouvoir.
 
		-  
 
		- Pour les 
		francs-maçons, la décolonisation, bien qu'ayant menacé leur présence 
		dans les territoires d'Outre mer, n'a jamais véritablement ébranlé leurs 
		institutions.  Au contraire, en fin de compte, elle leur ouvre de 
		nouvelles perspectives d'avenir.
 
		-  
 
		- En effet, sans 
		avoir à proprement parler une attitude opportuniste, les francs-maçons 
		essaient, sans vouloir éluder les tenants et les aboutissements du 
		problème, de jouer néanmoins sur le tableau qui leur permettra de sauver 
		leurs intérêts.   
 
		-  
 
		- Dans cet esprit, le 
		GODF a transmis un questionnaire aux loges d’outre mer, les interrogeant 
		sur les rapports qu’elles entretiennent avec leur pays d’accueil. Ce 
		questionnaire vise tout particulièrement à évaluer le nombre 
		d’autochtones initiés. Le résultat navre le rapporteur au convent qui 
		découvre qu’il y en a peu.
 
		-  
 
		- 
		                                                           
		*                      
		*                                                                    
		
 
		- 
		                                                                       *
 
		-  
 
		- II – 
		Franc-Maçonnerie Africaine après 1960 :
 
		-             
 
		- 
		Les indépendances reconnues, deux schémas majeurs vont prévaloir dans 
		l’évolution de la Franc-Maçonnerie en Afrique : 
 
		-  
 
		- 
		-         En 
		A.F.N. les loges du GO et de la GL vont s’éliminer de façons 
		différentes, mais sans laisser d’héritage  repris par les bourgeoisies 
		locales.
 
		-  
 
		- 
		-         en 
		Afrique sub-saharienne les loges vont se maintenir sous des formes 
		diverses et voir venir s’implanter des obédiences diverses.
 
		- 
		-          
 
		- II-a  en Afrique du Nord
 
		- 
		 
 
		-             
		1I-a-1 
		en
		Tunisie.
 
		- 
		 
 
		- 
		En Tunisie, les loges en place vont s’étioler assez rapidement et 
		laisser place à la réapparition sporadique de triangles reconstitués par 
		des coopérants de passage. Mais aucun relais ne se fait jour venant de 
		la bourgeoisie locale.
 
		-             
		1I-a-2
		 en Algérie.
 
		- 
		 
 
		- 
		En Algérie la rupture est brutale : les FF\ 
		massivement se replient, souvent dans les pires conditions, vers la 
		Métropole. Les temples deviennent biens vacants, la Maçonnerie a vécu et 
		tous les essais de relance ont les uns après les autres échoué. 
 
		- 
		 
 
		- 
		            1I-a-3
		 au Maroc
 
		- 
		 
 
		- 
		Au Maroc, ce mouvement de repliement sur soi s’opère progressivement 
		depuis Oujda, en passant par Fez pour se regrouper dans un premier temps 
		à Rabat, Casablanca, Marrakech et travailler régulièrement,  bien que 
		non reconnues par les autorités marocaines, jusqu’en 1979 où prenant 
		acte de l’existence d’une obédience marocaine les FF\ 
		du GO décident de ne plus être représentés au Convent. L’obédience 
		marocaine en question « la Grande Loge du Maroc » 
		n’est pas un prolongement des obédiences françaises mais une réalisation 
		de « Alpina ». Aux yeux des Marocains un parrainage Suisse était 
		préférable à celui d’une obédience française. Constituée d’une majorité 
		de musulmans, d’israélites et d’Européens l’obédience, forte de ses 
		quatre loges, mènera en langue françaises des travaux intéressants 
		jusqu’en 1985 où d’elle-même, sans intervention du Roi comme on aurait 
		tendance à le penser, elle fermera ses portes. Par contre la poussée 
		islamiste que connaît le pays, même canalisé par le pouvoir, inquiète 
		les FF\ qui préfèrent se 
		disperser plutôt que d’être tracassés pour raison de judéo-maçonnisme. 
		Malgré leur prudence qui était allée jusqu’à ne pas allumer les feux de 
		leur  chapitre en raison d’un rituel jugé trop marqué.
 
		- 
		 
 
		- Le bilan est donc à ce jour négatif en 
		ce qui concerne les trois pays musulmans d’Afrique du Nord. Cependant la 
		tentative marocaine laisse place à l’hypothèse que l’islam n’est pas en 
		lui-même un obstacle insurmontable mais que par contre la pression 
		intégriste ou fondamentaliste est apte à  totalement dissuader. 
 
		-  
 
		-             En Afrique sub-Saharienne 
		les loges du GODF vont voir leur composition interne s’africaniser plus 
		ou moins rapidement et par ailleurs adopter deux types de structures : 
		les unes vont rester attachées à l’obédience jusqu’à nos jours, les 
		autres vont servir de tremplin à des obédiences nationales.
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-             
		II-b    En 
		Afrique sub-Saharienne :
 
		- 
		 
 
		- 
		            
		Dans la zone sub-Saharienne les indépendances 
		en 1960 vont surprendre des loges où les Européens sont entre eux. Le 
		choix possible en cet instant propose trois grandes options : 
		
 
		- 
		 
 
		- 
		1/  La disparition en raison des conditions 
		politiques locales.
 
		- 
		2/  Le maintien des structures en place en 
		acceptant progressivement des Africains.
 
		- 
		3/  La reconversion en obédiences nationales.
 
		-  
 
		- 
		II-b-1  La 
		disparition  liée aux conditions politiques
		
 
		- 
		 
 
		- 
		----------Le Congo Kinshasa, durant la I° République (1960-1965) 
		a de tels problèmes à régler (rebellions et sécessions) que 
		l’interdiction décidée en 1945, notamment en raison de l’influence 
		considérable exercée par l’église catholique auprès du Gouvernement 
		Général de la colonie, est maintenue.
 
		-  
 
		- 
		----------La Guinée, le Mali et le Bénin vont découvrir pour leur part 
		cette interdiction au moment des indépendances. En effet l’avènement des 
		régimes marxistes ou marxisants – en Guinée sous Sékou Touré, au
		Mali sous Modibo Keita entraînera aussi l’interdiction, de la F\M\ 
		dans ces pays. Tout comme au  Bénin, où à peine mise en 
		place en 1962 à Porto-Novo sous le nom « « Unité n°784», la loge de la 
		GLDF suspend ses travaux  essentiellement par crainte des réactions du 
		président Mathieu Kérékou.
 
		- 
		Fily Dabo Cissoko et Hammadou Dicko au 
		Mali, Barry Diawandou et Barry III en Guinée, FF\MM\ 
		et opposants aux régimes en place, furent arrêtés et moururent en 
		détention.. 
 
		- 
		 
 
		- ---------Au 
		Congo Brazzaville, l’atelier du  GODF 
		« l’Aurore du Congo », 
		composé depuis 1906 uniquement d’Européens, est dans l’expectative quand 
		l’indépendance arrive. D’autant plus que cette loge très engagée dans la 
		lutte anti cléricale tout au long de son existence, se retrouve avec 
		comme interlocuteur, Président de la République, l’abbé Fulbert Youlou. 
		Mais quand celui-ci est renversé en 1963 la situation devient encore 
		plus délicate avec son successeur Massambat Debatet et son jeune premier 
		ministre Lissouba. Au point que losque les tensions dans la rue 
		s’intensifie sous l’emprise de la « Jeunesse du Mouvement National de la 
		Révolution », la loge se met en sommeil (1966). 
 
		-  
 
		- 
		---------La Côte d’Ivoire, pourtant non marxisante, va 
		faire traverser la même épreuve à la  Franc-Maçonnerie. En 
		1961, G\O
		\et 
		G\L\ 
		accordent leur patente à la « Grande Loge de 
		Côte d’Ivoire », fusion de ‘’Frat’Af’’ et de deux At\ 
		de la G\L\. 
		Son existence est aussi éphémère que tumultueuse puisque sa dissolution 
		interviendra : en 1963 le président Félix Houphouët-Boigny imagine une 
		série de complots qui lui fournissent l'occasion d'éliminer de la scène 
		politique les dirigeants de l'aile gauche du Parti démocratique de la 
		Côte-d'Ivoire - parti unique à l'époque - soupçonnés de sympathies 
		communistes. Plusieurs des accusés de ces complots sont francs-maçons, 
		la plupart du Grand Orient, notamment Jean-Baptiste Mockey, Jean Konan 
		Banny, Amadou Thiam et Ernest Boka. Ils sont humiliés, battus, torturés, 
		parfois en présence du président lui-même, à Yamoussoukro. Ernest Boka 
		meurt en détention. La franc-maçonnerie est interdite. ( En 1971, le 
		président ivoirien lui-même a reconnu solennellement en public que les 
		complots de 1963 n'étaient qu'une affabulation, dont il accusa un obscur 
		commissaire de police, et les accusés furent réhabilités. Certains 
		furent même nommés à nouveaux ministres, comme Jean-Baptiste Mockey).
		
 
		-  
 
		- 
		II-b-2  Le maintien des structures en 
		place en acceptant progressivement des Africains.
		
 
		- 
		 
 
		- 
		                 Concerne le Sénégal, le Togo, le Cameroun dans des 
		conditions différentes qui imposent aux moins avertis des observateurs 
		le principe fondamental qu’ il n’y a pas une Afrique mais des 
		Afriques, même en matière de Franc-Maçonnerie. 
 
		-  
 
		- ---------Au Sénégal,
		le GODF est resté à la demande des FF. qui pour les 
		uns ont vu dans le statu quo une garantie face aux pressions extérieures 
		et pour les autres la prise en compte en 1973 d’une suggestion de ce 
		même pouvoir qui préférait conserver dans le pays un  pôle laïque.
 
		- 
		 
 
		- 
		Dans ces 
		structures maintenues, le contexte local explique certainement la lente 
		montée de FF. Africains. Parmi ces causes il ne faut donc pas voir à 
		l’époque de Senghor une opposition du pouvoir quand on sait que
		Senghor, catholique pratiquant, a, en première 
		noce, été marié à l’une de nos SS\, 
		fille de notre F\ 
		Félix Eboué. De plus étudiant à Paris, il y avait noué  des rapports 
		solides avec le F\Blaise Diagne dont les parents au 
		demeurant avaient été, à Gorée, au service de sa famille. Il connaissait 
		donc la Maç\ 
		libérale, l’appréciait et s’entourait de FF\ D’ailleurs il est bon de rappeler  
		l’accueil réservé au GM Fred Zeller en 1972 avec un protocole dévolu à 
		un chef d’Etat.
 
		- 
		 
 
		- 
		Cette 
		extériorisation de 1972 suscite bien des vocations. Soudain les demandes 
		affluent, les enquêtes s’accumulent et le cycle des augmentations de 
		salaires peut s’amorcer… En 1976, ayant doublé ses effectifs, la loge « Etoile 
		Occidentale » 
		essaime sous l’impulsion de  FF. qui allument les feux d’un second 
		atelier à Dakar au nom de  « Blaise 
		Diagne », 
		puis en 1984 la loge « Abd el Kader » à l’orient de Rufisque. Les noms choisis sont révélateurs d’une 
		évolution sociologique interne et d’un souci de recentrer ces ateliers 
		dans une vision plus Sénégalaise.
 
		- 
		 
 
		- 
		Cet 
		essor des loges bleues permet de constituer un atelier de Perfection, de 
		relancer le Chapitre exsangue, de le compléter rapidement d’un Conseil 
		Philosophique dont les FF. les plus chevronnés accèdent enfin au 
		Consistoire « Afrique démocratique » siégeant à Lomé et couvrant 
		l’ensemble des ateliers de l’Afrique.
 
		- 
		 
 
		- 
		En 
		réaction sans doute à cette extériorisation, même prudente, et à cette 
		réussite nouvelle auprès des Sénégalais, la Franc-maçonnerie devient la 
		cible de l’intégrisme musulman. La prudence et la discrétion redoublée 
		et les principes de laïcité garantis par les pouvoirs publics ont eu 
		finalement raison de ces attaques. Sans que la condamnation morale de la 
		Franc-Maçonnerie ne soit pour autant levée, en sachant que l’église 
		catholique s’y met également si l’on en juge par les déclarations de
		Mgr 
		Hyacinthe  Thiadoum ces derniers mois.
 
		- 
		 
 
		- 
		
		Aujourd’hui l’ensemble GODF / GCR au Sénégal, retrouve une progression 
		plus lente même si des profanes continuent à venir frapper à la porte du 
		Temple. 
 
		- 
		 
 
		- 
		
		---------Au 
		
		Togo,
		le GODF s’est également maintenu à la demande des FF. Africains. 
		Mais ici essentiellement par crainte d’un pouvoir dictatorial dangereux 
		à plus d’un titre. Les mêmes raisons ont les mêmes effets encore 
		aujourd’hui puisque Eyadema est toujours là.
 
		- 
		 
 
		- 
		La 
		configuration de l’allumage des feux de « La Fraternité du Bénin » est particulière dans la mesure où cet allumage se fait, en 
		1953, à une époque où les luttes pour l’indépendance du pays prennent de 
		l’acuité. Les FF. Togolais qui se lancent dans cette aventure le font 
		pour rassembler ce qui est épars et ramener un climat de tolérance dans 
		l’intelligentsia togolaise partagée en courants politiques durement 
		opposés les uns aux autres. Autre particularité : les trois FF. togolais 
		concernés ( Kponton, Kpodar, Akpokli) bien que de la GLNF optent pour le 
		GODF parce que, déclarent-ils : « nous trouvions que le GODF n’imposant 
		aucun livre sacré, faisait montre de plus de tolérance » donc présentait 
		le terrain le plus apte à rassembler les Togolais de bonne volonté qui 
		s’ignoraient et s’affrontaient.
 
		- 
		 
 
		- 
		Le 
		succès auprès de l’élite Togolaise est au rendez-vous au point qu’en  
		janvier 1972 un second atelier du GODF voit le jour sous le nom de « Tolérance et Fraternité » dont les critères de recrutements reposent également sur une 
		recherche de la qualité. Malgré la sévérité dans leur sélection lors de 
		l’admission de nouveaux impétrants, les FF. doivent admettre en 1993 la 
		nécessité d’ouvrir un troisième atelier « Les Fidèles du Serment ».
 
		- 
		 
 
		- 
		Ce 
		succès n’est pas sans conséquence. L’hostilité du clergé s’accroît et 
		l’église se lance dans des campagnes de dénigrements et de menaces. Des 
		lettres pastorales présentent la Franc-Maçonnerie comme une assemblée du 
		Diable en brandissant l’excommunication à l’encontre des chrétiens qui 
		deviendraient Franc-Maçon.
 
		- 
		 
 
		- 
		Ce 
		secteur de tensions n’est pas le seul. Les conditions générales 
		entraînent des turbulences politiques où les loges sont régulièrement 
		rangées parmi les forces obscures et séditieuses. Ainsi par deux fois le 
		temple a été l’objet de visites domiciliaires :
 
		- 
		 
 
		- 
		En 
		1961, une descente des forces de sécurité a lieu alors que les FF. sont 
		en pleins travaux, d’où un demi - sommeil jusqu’en 1963. 
 
		- 
		 
 
		- 
		En 
		1986, une seconde alerte survient quand les évènements du 23 septembre 
		1986 livre Lomé à des affrontements très durs. Un couvre-feu s’ensuit 
		pendant quelques mois. 
 
		- 
		 
 
		- 
		Cette 
		insécurité, que l’histoire des années 90 perpétue, est surmontée grâce à 
		la qualité des FF. en place. Leur constance et leur volonté de 
		rassembler ce qui est épars est exemplaire même aux yeux des FF. des 
		autres obédiences en place : GLDF , GLNF, GLFF, DH, Memphis Misraïm sans 
		compter les ateliers dépendant de la GL d’Angleterre, de la GL d’Ecosse, 
		de la GL d’Irlande, de la GL d’Allemagne. 
 
		- 
		 
 
		- 
		Il 
		n’est donc pas étonnant de constater que le GCR anime à Lomé un Atelier 
		de Perfection très étoffé de même que le Chapitre, le Conseil 
		Philosophique et qu’il y ait installé son Consistoire pour toute 
		l’Afrique. Marquant au demeurant sa volonté de renforcer la présence 
		maçonnique dans un pays où le pouvoir politique n’a rien de 
		démocratique.
 
		- 
		 
 
		- 
		
		----------Au
		
		
		Cameroun.
		Le maintien du GODF le met en présence d’une Obédience Nationale : 
		le    
 
		- 
		
		                                               GOLUC.
 
		- 
		 
 
		- 
		C'est en 1933 que 
		la première Loge reçoit patente du Grand Orient de France (GODF).  Elle 
		est fondée à Douala sous le titre distinctif : "Lumière 
		du Cameroun ". 
 
		- 
		 
 
		- 
		Le   22 Mars 1958, 
		sous la patente de GODF une seconde Loge " 
		Vérité et Persévérance "  voit le jour à l'Orient de  
		Yaoundé. Enfin. Les frères membres de cette Loge sont d'horizons 
		divers et variés, ils sont surtout français, grecs, arméniens, 
		catholiques, coptes, protestants initiés au GO et à la G.L. Le 
		cosmopolitisme est le caractère  dominant de cette période : en 1960 il 
		y a 29 membres de six nationalités dont deux camerounais seulement.
		
 
		-        
 
		-        1960, année des indépendances, 
		marque un tournant dans l’histoire maçonnique du Cameroun, le Grand  
		Orient de France ayant décidé lors de son convent d’encourager  
		la création des obédiences locales. Cette information parvient 
		aux FF. du GODF au Cameroun. En novembre de la même année ce principe de 
		la création d’une obédience nationale est adopté au sein de « la Lumière 
		du Cameroun » à Douala à une très forte majorité. Un projet de 
		constitution établi a Douala est envoyé à Yaoundé pour étude ; mais tous 
		les esprits ne sont pas prêts et le doute s’installe : « Indépendance, 
		obédience nationale » sont des concepts qui provoquent  beaucoup 
		d'interrogations et de remous dans le monde maçonnique local. Certains 
		Frères hésitent à franchir le pas et finalement, quoique l’obédience 
		nationale se réalise, les loges du GODF se maintiennent. Les relations 
		entre ces loges et le GOLUC va devenir une préoccupation première et 
		permanente pour les FF.  sur place.
 
		-  
 
		-        En effet en 1962 forte de la 
		circulaire du GODF et du rapport du F. Mitterand, la loge « La Lumière 
		du Cameroun »   reprend son projet de constitution, l’envoie de nouveau 
		à Yaoundé pour étude et décide de convoquer le convent de tous les 
		francs-maçons du Sud - Cameroun à Douala pour décider de la création 
		d'une obédience nationale. Ce convent régional décide, à l'unanimité des 
		membres présents ou représentés, la création de l'obédience et 
		l'adoption de la constitution proposée.  Les Vénérables Maîtres Niarchos 
		et Chebroux parlant chacun au nom de sa Loge, " Lumière du Cameroun " 
		(GODF) et « Sincérité Africaine " (GLDF) apportent l'adhésion de ces 
		dernières.  La Respectable Loge . « Vérité et Persévérance » à l'Orient 
		de Yaoundé refuse de se joindre au mouvement. Finalement l’obédience 
		Nationale « Les GOLUC » est créée au cours du 
		convent national réuni à Yaoundé le 22 Mars 1962, cette obédience est 
		aussitôt reconnue par le Grand Orient de France et plus tard par la 
		Grande Loge de France.
 
		-  
 
		-        Dés lors le GODF se trouve face à 
		une contradiction à gérer : Paris pousse aux obédiences nationales 
		tandis que sur place des FF. maintiennent la structure de leurs loges 
		face à l’obédience nationale des GOLUC.
 
		-  
 
		-        Le Convent du GODF en 1976 pense 
		trancher le débat par le vote d’une convention, régissant les relations 
		avec le GOLUC. Au contraire une période de relations tendues s’ouvre car 
		l’article 18 de cette convention interdit désormais toute initiation par 
		les loges du GODF ; dispositions que les loges récusent car elles ne 
		veulent toujours  pas disparaître, même progressivement. Cette 
		résistance mène à un nouvel accord GODF / GOLUC du 26 novembre 1979 qui 
		met un terme à l’article 18 et prévoit de reprendre les termes de cette 
		nouvelle convention chaque année. 
 
		-  
 
		-        Et depuis lors les relations 
		entre le GODF et le GOLUC ont pour objet une discussion chaque fois 
		reprise autour de cette convention plus ou moins appréciée des uns et 
		des autres et surtout de l’article 18.
 
		-      
 
		- 
		                        II-b-3  La montée 
		en puissance de nouvelles obédiences.
 
		-  
 
		-             Ce maintien direct du GODF  
		( que la GLDF a fait sien également au Congo, Sénégal et Togo) s’appuie 
		sur une large présence de FF. Africains sous les colonnes quand elle 
		n’est pas quasi totale. Cet intérêt pour la Franc-Maçonnerie explique la 
		montée en puissance d’autres obédiences. 
 
		-  
 
		- ---------Le 
		DH, International de par ses statuts, possède  son siège à 
		Paris mais comprend des Fédérations nationales, des juridictions et des 
		loges pionnières sur tous les continents et en particulier en Afrique : 
		Burundi, Rwanda, Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Tchad, 
		Sénégal, Togo.
 
		-  
 
		- ---------La
		GLFF est apparue au fil des années 
		au Bénin, au Cameroun, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Togo. 
		Des triangles souchés sur la loge « La Rose des Vents » à l’Orient de 
		Paris ont été installés et progressivement ces triangles initiaux sont 
		devenus des loges : « Fleur des Temps n°115 » 
		à Lomé, « Fako- Triangle de Lumière n°179 » 
		à Douala, « Rose d’Harmonie n°237 » à 
		Abidjan, « Torche de l’Equateur n° 267 » 
		à Okoumé, « Tanawa n° 318 » à 
		Brazzaville, « Phare des Amazones n° 338 » 
		à Cotonou. 
 
		- 
		 
 
		- 
		Que ce soit au DH ou à la GLDF la 
		présence sous les colonnes de ces sœurs, dont 
		le nombre est en augmentation, témoigne des progrès de la présence 
		féminine dans la société civile africaine. Avocates, médecins, 
		pharmaciennes, journalistes, ces sœurs révèlent en général de fortes 
		personnalités.
 
		- 
		
		 
 
		- 
		
		----------Il n’est pas jusqu’à 
		Memphis Misraïm qui depuis peu se 
		positionne en force avec une Fédération autonome, la GLYSMA, laquelle  
		regroupe des loges au Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Togo.
 
		-             
 
		- ----------Mais c’est 
		la GLNF qui opère la montée en 
		puissance la plus marquée en Afrique ces dernières années. Tout commence 
		au Maroc, en 1953, quand dans le 
		cadre des accords franco-américains, des centaines d'américains 
		arrivent, parmi lesquels de nombreux maçons désireux de poursuivre la 
		pratique de la maçonnerie. Le commandant de la base Nouasseur, maçon 
		lui-même, offre aux frères une tente pour leurs réunions. Puis trois 
		autres Loges sont créées, une sur la base navale de Port Lyautey, les 
		autres sur les bases aériennes de Sidi Slimane et de Ben Guerir. Dans la 
		foulée, la Grande Loge de District du Maroc est créée en 1957, et le F\ 
		André Coquard en devient le 1er Grand Maître. En 1963, les bases seront 
		nationalisées par le gouvernement marocain, les loges mises en sommeil 
		mais pas le F\ Coquard qui va 
		participer à l’essaimage de la GLNF en Afrique.
 
		-  
 
		- 
		
		----------C’est au 
		Sénégal que l’on retrouve un ami de 
		Coquard, initié au Maroc dans la loge Concorde 42 : le F. 
		Charles Pidoux. 
		En effet il est donné à ce 
		F. Pidoux (nommé à 
		la tête du département d'anthropologie psychiatrique des Nations Unies à 
		Niamey) de rencontrer le Dr. Doudou Gueye au Niger et de l’initier  Lequel 
		F. Doudou Gueye, ami du président Senghor obtient l’autorisation de la 
		création d’un atelier de la Grande Loge Nationale Française, au Sénégal. 
		Il arrange dans cette intention une rencontre entre le Président et le 
		Grand Maître Ernest Van Ecke. Le 
		30 mai 1968, Van Ecke, avec l'assistance de Pidoux, consacre à Dakar, 
		la première Loge régulière du continent Africain Noir. 
 
		- 
		La 
		GLNF, aujourd’hui dans les allées du pouvoir et  proche du président 
		Abou Diouf, a pris en fait son essor à partir de 
		1980 
		en devenant 
		Grande 
		Loge du Sénégal 
		avec comme Grand Maître Armand Agbogba. 
		Ayant dégradé unilatéralement le climat œcuménique qui prévalait 
		jusqu’alors, elle radicalise la scission entre libéraux et réguliers qui 
		n’était pas jusque là le souci majeur sur le plan local.
 
		-  
 
		- ----------En 
		Côte d’Ivoire la première loge « régulière » de la GLNF est 
		implantée dès 1975 « Nucleus » 
		sous le n° 178 de son registre. Elle porte aujourd’hui le n°1 sur le 
		tableau des loges de la GLCI. La consécration du grand district de Côte 
		d’Ivoire de la GLNF intervient en 1982 et c’est en 
		1989 que la 
		GLCI est consacrée.
 
		- Pour apprécier son dynamisme il faut 
		savoir que : elle compte aujourd’hui, sous l’autorité du F. Clotaire 
		Magloire, 19 loges regroupant 600 FF. implantés sur l ‘ensemble du 
		territoire. Ses loges travaillent au rite émulation, RER et Français 
		1801 ; elles sont regroupées dans trois grandes loges provinciales  qui 
		se prolongent d’un district au Mali réunissant les loges qui  
		fonctionnent dans ce pays voisin. La GLCI dispose depuis peu d’un 
		imposant bâtiment à Abidjan avec un grand temple et deux temples moyens. 
		Une politique immobilière active est également menée dans les provinces.
 
		- 
		 
 
		- ---------Au 
		Gabon
		le 
		Président de ce pays ainsi que son 1er vice-premier ministre Georges 
		Rawiri, ont été initiés dans une Loge du Grand Orient. Considérant la 
		position de la maçonnerie régulière dans le monde, ils décidèrent de 
		demander leur régularisation à la Grande Loge Nationale Française. Leur 
		demande fut examinée et ils furent régularisés de la même manière que 
		les F.F. qui étaient déjà passés par la même démarche. Ceci fut réalisé 
		par le Grand Maître Derosière, qui après plusieurs voyages à Libreville, 
		consacra le District de la Grande Loge du Gabon 
		en 
		1980.
 
		-            
		Le 12 
		novembre 1983, le Grand Maître Jean Mons consacrait la Grande Loge du 
		Gabon et installait le président Omar Bongo comme Grand Maître. 
		Le Frère Georges Rawiri fut nommé et investi comme Député Grand 
		Maître. Pratiquement une forte partie des décideurs économiques du Pays 
		et les dirigeants font partie de cette Grande Loge.
 
		-  
 
		- --------Au 
		Togo. 
		Sous l’impulsion du F. Pidoux, malgré la distance, de nombreux Togolais 
		furent initiés dans les Loges dépendantes de la Grande Loge de District 
		du Sénégal  et ce n’est que par la suite que des Loges furent consacrées 
		en avril 1973 à Lomé, sous la tutelle du Frère E.K.K. Nathaniels : 
		« Franchise 
		n° 148 » 
		et « Jephté 
		n° 161 ». 
		Cette double implantation, à laquelle s’ajoute celle d’une loge 
		béninoise sise à Lomé, permet de créer « la Grande Loge de district du 
		golfe du Bénin » en avril 1974.
 
		- 
		« La 
		Grande Loge de District du Togo », proprement dite, fut consacrée à Lomé 
		en 
		1983 
		par le Grand Maître Jean Mons. Le F\ 
		Nathaniels étant installé en tant que Grand Maître de District.
 
		- Ce District comprend maintenant dix Loges parmi lesquelles des 
		membres ou d’ex membres du gouvernement, y compris à un moment le 
		Premier ministre Kofigo et plusieurs ministres de son cabinet.
 
		-  
 
		- ---------Au 
		Bénin,
		la loge « Africanité n° 160 » 
		ouvre la voie en août 1973, mais
		compte tenu du climat politique elle s’installe à Lomé dans 
		le cadre du district du golfe du Bénin. En octobre 1985, la loge 
		« Africanité     n°160 » opère son transfert à Cotonou et dès avril  
		1991 se renforce par la création de deux nouvelles loges : « La 
		symbolique universelle n°667 » au ite émulation et « Omo Ifé  n° 668 » 
		au REAA. Ce qui permet en mai 1993 de créer le district du Bénin sous 
		l’autorité du SGM Vincent K. Nicoué, et en janvier 1995 « La Grande Loge 
		Régulière du Bénin » forte de ses sept 
		loges.                                                             
 
		-  
 
		- 
		            II-b-4  Expansion des 
		Obédiences Nationales
 
		-  
 
		-             Dans ce mouvement général 
		d’expansion de la Franc-Maçonnerie en Afrique, des obédiences nationales 
		sont nées de patentes du GODF ou de la GLDF.
 
		-  
 
		- ----------Au Cameroun, l’obédience nationale prend forme
		lors du convent national réuni à Yaoundé le 22 
		Mars 1962. Cette obédience est aussitôt reconnue par le Grand 
		Orient de France et plus tard par la Grande Loge de France. Sur le plan 
		profane, elle doit attendre 1971 pour qu’un arrêté ministériel lui donne 
		droit à l'existence administrative. Les Grand Orient et Loge Unis du 
		Cameroun (GOLUC) sont donc nés de la fusion des Loges du G.. O.. D.'. 
		F.'. et des Loges de la GLDF et  se veulent le creuset de la maçonnerie 
		masculine au Cameroun avec le REAA comme rite. Les  GOLUC comptent 
		aujourd’hui 5 (cinq) loges dont une en sommeil. Son essor est lent 
		parfois sujet à des périodes de stagnations.
 
		-  
 
		- ---------Au 
		Bénin, les FF\ 
		présents à Cotonou décident la réouverture en 1966 de la 
		Franc-Maçonnerie interdite jusque là. La loge « Unité » se conforte 
		alors par la présence de deux autres loges « Solidarité » et 
		« Fraternité- Justice- Travail » qui se regroupe au sein du « club du 
		Bénin ».  Le « Grand Bénin »  obédience nationale peut prendre en
		1967 son essor avec pour SGM Augustin de Campos et SGM d’honneur 
		Théodore Hazoumé. L’évènement a lieu sous l’égide conjointe G\O\ 
		- G\L\D\F\, 
		la patente délivrée par la GLDF étant remise par le SGM du GODF Paul 
		Anxionnaz.
 
		-  Après quelques 
		perturbations internes, l’obédience reprend en 1970 son départ sous le 
		nom choisi par le F\ Hazoumé :  
		« Grand Bénin du Dahomey, Grand Orient et Grande Loge du 
		Dahomey ». Reprise de courte durée car le coup d’état d’octobre 1972 
		oblige à nouveau les FF\ à 
		fermer les portes de leurs temples.
 
		-             Une intervention du F\ 
		Guy Penne, alors conseiller du Pt Mitterrand, facilite en avril 1983 le 
		réallumage des feux sous l’autorité du F\ 
		Euloge Rey, même si la prudence reste de circonstance. En 1989 lorsque 
		le pays s’interroge sur son devenir lors des séances de la Conférence 
		Nationale, l’obédience n’hésite pas à intervenir entre autre par la 
		diffusion d’une plaquette en janvier 1990 « Réflexions des Francs-Maçons 
		du Grand Bénin de la République Populaire du Bénin sur la situation 
		nationale ». Publication qui entraîne une vive réaction de Mgr Robert 
		Sastre, évêque de Lokossa, dans un article traitant de l’évangile et des 
		forces occultes ; réaction révélatrice de la suspicion ambiante.
 
		-  
 
		- ----------En Côte d’Ivoire, les 
		feux des loges ivoiriennes furent rallumés le 15 juin 1972 grâce 
		à une intervention auprès d'Houphouët de notre F\ 
		Pierre Biarnès (à l'époque correspondant du Monde en Afrique de 
		l'Ouest)  qui était mandaté, pour ce faire, par le Grand Maître d'alors 
		de cette obédience, Fred Zeller. Mais il faut attendre 1978 pour 
		qu’après avoir un temps erré dans les locaux d’une boîte de nuit, la R\L\ 
		« Fraternité Africaine », communément dénommée ‘’Frat’Af’’, regagne son 
		temple de l’Avenue Chardy : dans les sous-sols d’un immeuble 
		résidentiel, ses locaux spacieux sont la propriété de la sté immobilière 
		du G\O\. 
		Elle les partage avec les At\ 
		du D\H\ 
		et de la G\L\.
		
 
		-            
		En 1984 le conseiller de l’ordre le F. 
		Anghui, avec l’approbation du GM, lance des journées d’étude à Abidjan 
		sur la question d’un retour à une obédience nationale, tout le monde 
		tombant d’accord sur cet objectif. 
 
		-  
 
		- [ Dans 
		cette affaire, décontenancés par les pas de clerc et tergiversations du 
		G\O\, 
		les FF\ 
		ivoiriens qui, en majorité, n’avaient pas cautionné l’initiative GRITAO 
		prenaient la décision, mûrement réfléchie par trois années de 
		concertation, de demander une patente au G\O\. 
		Les FF\ 
		de la G\L\ 
		associés à cette réflexion, étaient pour l’essentiel prêts à collaborer 
		à cette création en sollicitant leur Ob\. 
		Le Suprême Conseil de la G\L\ 
		leur coupa l’herbe sous les pieds en créant un Suprême Conseil de 
		l’Afrique de l’Ouest associant Cotonou, Lomé et Abidjan.]
 
		-  
 
		-             Dès lors en 
		1986, fort de ces conclusions, le 
		F. Anghui fonde le GRITAO, mais dans des 
		conditions de réalisation qui sèment le trouble chez les FF. du GODF. 
		Ceux d’entre eux qui, avec le F. Kebe et de Neef, n’avaient pas apprécié 
		la précipitation fondent eux-mêmes le 12 décembre 
		1989 la 
		Grande Eburnie, avec l’appui du GODF. Finalement le GRITAO 
		rejoindra la Grande Eburnie en 1995. Et en
		1998 
		le GCR transmet la Grande Patente au Grand Collège de la Grande Eburnie, 
		au terme de plusieurs années d’un travail en commun fructueux.                       
		
 
		-  
 
		-            
		Parallèlement la GLDF donne naissance 
		en 1989 à la GLUCI dont les Hauts Grades 
		sont gérés au sein d’un Suprême Conseil couvrant à la fois la Côte 
		d’Ivoire, le Togo et le Bénin : le Suprême Conseil de l’Afrique de 
		l’Ouest  « SCAO »
 
		-  
 
		- 
		 
 
		- 
		---------Au Congo Kinshasa, diverses interventions, 
		notamment celle du GM Pierre Burton du GODB, amène le chef de l’état à 
		supprimer la FM de la liste des associations interdites. Aussi, le 7 
		février 1973 la loge « Action 
		et Progrès », 
		à l’orient de Kolwezi, tient une tenue solennelle de relèvement de ses 
		colonnes. Le 12 février c’est au tour de la RL « l’Ere Nouvelle » à l’orient de Kinshasa suivie de près par la RL 
		« Labor 
		et Libertas » 
		à l’orient de Lubumbashi. 
 
		- 
		La RL «  L’Ere Nouvelle » de Kinshasa, agissant par mandat des loges 
		sœurs, demande au GODB ses lettres de patentes pour la création du GO du 
		Zaïre. Le 18 avril 1973  le GOZ se constitue, reconnue aussitôt 
		par le GODB en mai 1973, suivi du GODF le 1° janvier 1974.  
 
		- 
		 
 
		- 
		Aussitôt il est 
		évident, pour les FF. en charge de cette nouvelle obédience, que le GO 
		ne serait réellement Zaïrois que dans la mesure où un plus grand nombre 
		de nationaux seraient présents sous les colonnes;  d’où un effort 
		sensible en ce sens. Fort de sa patentes et de ses patentes, le GOZ se 
		développe mais sans qu’un Convent n’ait été convoqué. L’éloignement des 
		loge les unes par rapport aux autres (plus de 1.400 km entre Kinshasa et 
		Lubumbashi) les différences de conception comme les problèmes de 
		recrutement rendent pratiquement impossible la réunion de délégués de 
		loges durant près de trente mois. Le 27 décembre 1975, le SGM signe un 
		décret portant convocation et organisation d’un convent extraordinaire à 
		Kinshasa pour les 14 et 15 février 1976. Comme prévu, le convent de 
		février 1976 vote : la constitution (sans référence ni à Dieu ni au 
		GADLU), le règlement général (faisant du GOZ une obédience unitaire 
		loges symboliques / Hauts grades), un rite propre au Zaïre( 7 degrés 
		dont 3 en loges bleus puis un 4° « M° des forêts = 4° REAA, 5° M° de la 
		parole = 18° REAA, 6° M° de la sagesse = 30° REAA, 7°M° de la lumière = 
		33° REAA).
 
		- 
		Le 29 février 1976 
		le SGM signe le décret organisant les hauts grades du GOZ ayant autorité 
		sur les trois derniers grades.. Le 27 octobre 1977 s’ouvre le premier 
		atelier capitulaire sous le nom de « Myoto » qui travaille au 18° du 
		REAA. Un courrier de 1985  nous apprend que jusque là les hauts grades 
		ont surtout travaillé sans éclat et qu’il serait désireux de recevoir 
		une délégation des GCR de Belgique et de France pour relancer leur 
		Suprême Conseil ; voyage organisé en juin 1985.
 
		- 
		En fait les 
		difficultés mêmes du pays n’ont jamais facilité l’essor de cette 
		obédience.
 
		-  
 
		- ---------Au 
		Congo Brazzaville, en 1986 la GLNF montre les possibilités d’une vie 
		maçonnique sans opposition du gouvernement Sassou Nguesso. Cette 
		intrusion maçonnique pousse aussitôt ces FF. du GODF à une reprise de 
		leurs travaux, d’autant plus que pendant les vingt ans qui viennent de 
		s’écouler de jeunes Congolais ont été initiés en France. Après les 
		interventions des GM Leray et Gourdot l’autorisation est obtenue, en 
		avril 1987, de créer l’obédience nationale « GOLAC » Grands 
		Orient et Loge Associés du Congo ». 
 
		- Forte de 4 LL\, 
		les GOLAC : ‘’Grand Orient et Loges Associés du Congo’’ travaille aux Or\\ 
		de Brazzaville et Pointe-Noire avec des patentes et/ou conventions G\O\ 
		et G\L\. 
		A Brazzaville, « Union et Concorde » 
		travaille au Rite Français, « Union Parfaite » 
		au REAA et « L’Egalité » au Rite Mixte 
		Français & REAA de même que la L\ 
		« Liberté-Egalité-Fraternité » de Pointe-Noire. En mars 1990 la 
		structure de la jeune obédience se complète d’un Grand Collège Suprême 
		Conseil, une délégation menée par le F. Mourgues s’étant déplacée pour 
		cette installation seulement masculine.
 
		-             
		Les évènements de la décennie en cours ont rendu difficile, c’est le 
		moins que l’on peut dire, la vie des Francs-Maçons au Congo au milieu 
		d’un drame national ou les morts et les exilés ne se comptent plus. Sans 
		compter que les derniers affrontements entre Lissouba et Nguesso ont 
		donné le sentiment dans les populations locales qu’elles étaient 
		victimes d’une « guerre de loges entre Maçons » dans la mesure où 
		Lissouba a été initié par le GODF à Besançon et Nguesso par la GLNF à 
		Dakar. Des francs-maçons français et africains  ont joint leurs 
		efforts pour rétablir la paix, sans succès jusqu'ici. Cet exemple ne 
		fait que renforcer ce sentiment sur l'influence des francs-maçons en 
		Afrique francophone. 
 
		-  
 
		-  
 
		- ---------Au Gabon, succédant au Pt Léon MBA, le F\ 
		Bongo unifie la Maç\ gabonaise 
		masculine en créant en 1978 le « Grand Rite Equatorial » reconnu 
		par le GODF et la GLDF. Cette Ob\ 
		possède une douzaine d’At\, 
		travaillant exclusivement au R\E\A\A\ 
		et implantés dans quatre Or\ 
		dont particulièrement Libreville et Port-Gentil. Très proche de la GLDF, 
		après en avoir reçu patente du Suprême Conseil, elle se fait remarquer 
		par l’intérêt qu’elle porte à dynamiser le mouvement africain sous son 
		impulsion. Ces adversaires parlent de « pensées expansionnistes, voire 
		hégémoniques dans la région » (Après 
		l’expérience d’un allumage qui a fait long feu à Bangui -R.C.A.- elle 
		installe en Guinée un At\ 
		à l’Or\ 
		de Conakry). L’organisation 
		exemplaire en 1996 et 1998 des REHFRAM, avec l’appui financier du 
		gouvernement, peut renforcer cette impression.
 
		-  
 
		-                                     
		II-b-5  REHFRAM des Obédiences Nationales
 
		- 
		                                                           
 
		-             Les 
		REHFRAM, ou Rencontres Humanitaires et Fraternelles Africaines 
		Malgaches, en question prennent forme en 1992 à Dakar avec une poignée 
		de délégués des obédiences africaines qui s’interrogent sur « le rôle 
		que peut jouer la Franc-Maçonnerie contre le sous développement ? ».
		
 
		-  
 
		-              La 
		série des thèmes proposés depuis lors à l’ensemble des loges de ces 
		obédiences, et de celles de France qui le désirent, donne un aperçu des 
		préoccupations des Frères africains :
 
		-  
 
		- 
		- 1993 à Douala          - « Hors du temple qui es-tu Franc-Maçon ? »
 
		- 
		- 1995 à Abidjan         - « Le 3° millénaire, comment les Francs-maçons 
		d’Afrique le préparent-ils ? »
 
		- 
		- 1996 à Libreville        - « Quel sens donner au message et à la 
		pratique maçonnique en Afrique ? »
 
		- 
		- 1997 à Cotonou        - « Comment organiser la formation et 
		l’éducation de l’Homme pour l’évolution            
 
		- 
		                              de l’Afrique ? »
 
		-             - 1998 
		à Libreville       - « La pauvreté et ses conséquences sur la Démocratie 
		en Afrique. Quelles           
 
		- 
		                                                      perspectives 
		suggérez-vous ? »
 
		-             - 1999 
		à Lomé            - « Comment assurer la création et le juste partage de 
		la richesse en Afrique ? »
 
		-  
 
		-             Comme les Africains l’écrivent eux-mêmes dans leur 
		dernière synthèse de 1999 :
 
		-  
 
		- « L'avenir de 
		l'Afrique est au centre des préoccupations et réflexions des Maçons, 
		filles et fils du vieux Continent…. L'Afrique doit prendre son destin à 
		bras le corps.  
 
		-  
 
		- L'avenir de 
		l'Afrique n'est pas dans la pseudo- générosité des pays riches, mais 
		dans la volonté réelle de tous les pays de ce continent de s'assumer en 
		totale indépendance sur la base de démocraties réelles.
		Par ailleurs, il est à craindre que la 
		corruption de ceux qui seront chargés de "partager la richesse" du pays, 
		ne continue à creuser le fossé entre riches et pauvres d'une même nation.
 
		-  
 
		- Que les 
		Africains soient chrétiens, musulmans, animistes, athées ou 
		accessoirement francs-maçons, ils doivent tous arriver un jour au fait 
		que les Droits de l'Homme sur le plan de l'Humanité tout entière 
		subordonnent les particularismes et préférences claniques pour le mieux 
		être de tous dans le cadre d'un "juste partage" des richesses 
		africaines.
 
		-  
 
		- Pour que les 
		propositions et les rencontres dans le cadre des REHFRAM aient une 
		action effective,  ne serait-il pas utile que nous, Maçons puissions 
		nous investir davantage dans la cité ?
 
		-  
 
		-             Ces 
		journées de travail ne regroupaient que quelques FF. à leur début, il y 
		en a plus de six cents dorénavant. C’est dire la représentativité de 
		telles déclarations. D’autant plus que la presse locale s’intéresse à 
		cet événement, les Présidents des pays - hôtes reçoivent la délégation 
		REHFRAM. 
 
		-  
 
		-             Après 
		une longue histoire de la Franc-Maçonnerie en Afrique le temps est venu 
		de prendre en considération la Franc-Maçonnerie Africaine, à la fois 
		soucieuse d’universalité et d’auto-centrage.
 
		-  
 
		- 
		                                                                                                                      
		Odo  Georges
 
		- 
		                                                                                                                      
		   juin   1999
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		 
 
		- 
		
		                                                       ANNEXE :
 
		-  
 
		- Rapport moral du GM  pour 1996 –1997   
		(Lafouge)     « Les affaires 
		extérieures »
 
		-  
 
		-             3.1. Les principes
 
		-  
 
		- Au cours de cette année qui a vu la Constitution de l'A.M.I.L.  
		après le mandat reçu du Convent 1996 - il a fallu reprendre une ligne 
		directrice.
 
		- Trop souvent, la politique extérieure 
		de l'Obédience paraît être guidée par la succession d'élections 
		affectives qui conduisent à la priver, sur le long terme, d'une réelle 
		lisibilité.  L'analyse des conventions qui, au fil du temps, sont 
		venues sanctionner le choix de coopérations bilatérales le démontre.  
		Aucune réappréciation de leur pertinence dans la durée, aucun débat sur 
		leur maintien, leur modification ou, éventuellement leur dénonciation, 
		n'a été engagée.  Elles sont les jalons d'une histoire qu'elles n'ont 
		jamais réellement infléchie.
 
		-  
 
		- Une politique extérieure efficace se doit d'être, sinon plus modeste 
		dans son expression formelle, du moins plus constante dans sa conduite.
 
		- En premier lieu, une telle politique 
		exige la formulation de priorités.  Celles-ci ne doivent pas être 
		laissées au hasard, mais résulter d'une analyse de la situation des 
		diverses ères géographiques au regard du potentiel de développement de 
		la Franc-Maçonnerie libérale et progressiste.  
 
		- L'Europe, 
		et d'abord celle de l'union européenne doit requérir notre attention 
		vigilante.  Elle est notre lieu historique de développement, notre 
		message y a déjà reçu écho, nous y disposons de partenaires identifiés 
		et sûrs.  Mais, à l'inverse, nous commençons à mesurer les effets 
		dévastateurs de la logique incluse dans les traités communautaires sur 
		les principes qui nous animent.  Les contacts pris avec les diverses 
		organisations amies qui travaillent auprès des autorités communautaires 
		nous ont démontré que notre engagement était attendu et nos propositions 
		écoutées.  L'implication de notre Obédience dans l'espace de l'union 
		européenne correspond à une exigence de sauvegarde de nos principes et 
		d'approfondissement de leur diffusion.
 
		-  
 
		-  
 
		- 
		PAR CLAUDE WAUTHIER
 
		-  
 
		- ----------Les francs-maçons français 
		continuent, bien sûr, à s'intéresser à l'Afrique : sous la Ve 
		République, deux francs- maçons au moins ont été à la tête du ministère 
		de la coopération, le socialiste Christian Nucci, du GO, et le 
		gaulliste Jacques Godfrain, de la GLNF. M. Guy Penne, 
		l'ancien conseiller aux affaires africaines de François Mitterrand à 
		l'Elysée entre 1981 et 1986, est membre du GO. Et l'ambassadeur Fernand
		Wibaux, conseiller personnel pour les affaires africaines du 
		président Jacques Chirac (aux côtés de Jacques Foccart, récemment 
		décédé), a été initié au GO. 
 
		-  
 
		- ----------REHFRAM : Quoi qu'il en 
		soit, la plupart des obédiences plus ou moins liées au GO et à la GLDF 
		participent aux Rencontres humanistes et fraternelles africaines et 
		malgaches (Rehfram), qui se réunissent chaque année depuis 1992 dans une 
		capitale africaine, et auxquelles sont invitées ces loges françaises. 
		Les deux dernières réunions ont eu lieu en 1996 à Libreville, au Gabon 
		(avec 400 participants), et en 1997 à Cotonou, au Bénin (avec 600 
		personnes, dont des délégués de plusieurs pays d'Europe).
 
		- Aucune loge des anciennes colonies 
		britanniques n'est conviée aux Rehfram (elles sont aussi divisées entre 
		obédiences liées à la Grande Loge unie d'Angleterre, à celle d'Ecosse ou 
		celle d'Irlande, comme par exemple au Nigeria, au Zimbabwe, au Kenya et 
		en Ouganda). En revanche, le GO du Zaïre, une émanation du GO de 
		Belgique, prend part à ces réunions «humanistes et fraternelles» entre 
		loges d'Afrique francophone. 
 
		- Les récentes 
		Rehfram ont fait l'objet d'une large couverture dans la presse locale, 
		avec conférences de presse des grands maîtres africains et français. A 
		Cotonou, en 1997, ces derniers ont tenu une conférence de presse 
		conjointe, dont un quotidien béninois a rendu compte. L'un des 
		dignitaires francs-maçons minimise les «incompréhensions » qui 
		subsistent entre l'Eglise catholique et la franc-maçonnerie, tout en 
		ajoutant : « Avec les autres religions, protestante et musulmane par 
		exemple, il n'existe aucun  problème (11). »           
 
		- 
		Les Rehfram de 1997 donnèrent, par ailleurs, lieu à un affrontement 
		sévère entre le GO de France et les  obédiences africaines. La 
		délégation du GO y prêcha implicitement une laïcité agnostique à la 
		Française, ce qui déclencha une vive riposte de la Conférence des 
		puissances maçonniques africaines (CPMAF, qui regroupe la plupart des 
		loges africaines francophones). La CPMAF souligna, dans une déclaration, 
		que l'Afrique avait «trop souffert des ingérences de toutes sortes », 
		précisant que les Rehfram « ne sauraient être ni le théâtre de rivalités 
		(...), ni une tribune de joutes démagogiques, ni un enjeu des hégémonies 
		avouées ou non ».           
 
		- Le troisième terme de cette mise en 
		garde visait la tentative du Grand Orient d'amener les obédiences 
		africaines à abandonner le Centre de liaison et d'information des 
		puissances maçonniques signataires de l’appel de Strasbourg (Clipsas) 
		pour rejoindre l'Association maçonnique intercontinentale libérale 
		(AMIL), créée sur l’initiative du GO. Lors d'une réunion à Santiago du 
		Chili, en 1996, celui-ci a, en effet, quitté le Clipsas, qu'il accusait 
		de se comporter comme une super- obédience ». Fondé en 1961 (et 
		actuellement présidé par Mme Marie-France Coquard, ancienne grande 
		maîtresse de la Grande Loge féminine de France), le Clipsas laisse à 
		chaque obédience la liberté d'exiger ou non la croyance en Dieu, mais 
		critique la franc-maçonnerie anglo-saxonne (12), à laquelle il entend 
		plus ou moins faire contrepoids. Il regroupe près d'une cinquantaine 
		d'obédiences (européennes, africaines et sud-américaines). L'AMIL - qui 
		comptait, au départ, moins d'une dizaine d'obédiences - se veut encore 
		plus laïque que le Clipsas, et on peut sans doute inscrire la démarche 
		du GO à Cotonou dans le contexte plus général de la rivalité entre la 
		France et les Etats-Unis sur le continent africain. Mais cette démarche 
		(outre la réaction négative des obédiences africaines) a provoqué 
		quelques défections au sein de l'AMIL. D'autres loges françaises n'ont 
		pas caché, de leur côté, qu'elles partageaient la position de la CPMAF.
		
 
		- Sans doute des 
		sociologues verront-ils, dans la réaction de la CPMAF et dans son rejet 
		des propositions des laïcs du GO, la preuve que les sociétés africaines 
		restent profondément imprégnées de religiosité, que ce soit celle des 
		cultes ancestraux ou celle des confessions chrétiennes ou musulmanes. 
		Mais peut-être est-ce moins simple. La laïcité telle que l'entend le GO 
		n'exclut nullement la liberté de conscience, comme en atteste l'adhésion 
		de francs- maçons africains catholiques, protestants et musulmans à 
		cette obédience, illustration de l'attirance un peu étrange qu'exerce la 
		franc-maçonnerie sur le continent.
 
		-  
 
		- -----------FM et Interdiction : A
		Madagascar, lors de son premier mandat présidentiel, M. Didier 
		Ratsiraka, à l'époque marxisant mais marié à une catholique, avait 
		interdit la franc-maçonnerie - celle-ci est cependant redevenue très 
		active dans la Grande Ile depuis le tournant démocratique qui préluda à 
		l'élection du président Albert Zafy, en 1993. Une Grande Loge nationale 
		malgache, parrainée par la GLNF, a été créée en 1996, et concurrence le 
		Grand Rite malgache, proche du GO. 
 
		- C'est cependant au Liberia que 
		des francs-maçons ont été le plus férocement éliminés, lorsque le 
		sergent-chef Samuel Doe prit le pouvoir par un coup d’état en 1980. 
		Depuis des générations, la présidence de la République et le 
		gouvernement avaient été accaparés par des afro-américains, en général 
		affilié à la grande obédience noire de la franc-maçonnerie américaine, 
		dite de Prince Hall. Le  palais présidentiel arborait d'ailleurs des 
		armoiries maçonniques. Le président Tolbert (franc-maçon comme son 
		prédécesseur William Tubman) fut assassiné, et Samuel Doe fit ensuite 
		exécuter en public tous les membres du gouvernement. 
 
		-  
 
		- ------------FM 
		et Islam : Au Sénégal, on trouve des francs-maçons dans les sphères 
		du pouvoir, bien que la très grande majorité de la population soit de 
		confession musulmane. La franc-maçonnerie s'y heurte à la vive hostilité 
		d'une frange intégriste islamiste. « Non, un musulman ne peut pas être 
		franc-maçon », a titré la revue Etudes islamiques, tandis que le 
		périodique Wal Fadjiri reprenait un article de la revue égyptienne Al 
		Lewa' Al Islami affirmant que «la franc-maçonnerie et le mouvement Bahaï 
		ainsi que leurs clubs de services (Rotary, Lions, etc.) sont issus du 
		judaïsme et clairement incompatibles avec l'islam ». Cette hostilité 
		n'empêche pas différentes obédiences de faire du prosélytisme en pays 
		musulman - ainsi la GLNF, qui a récemment créé trois loges à Djibouti, 
		où l'on prête serment sur le Coran.
 
		-  
 
		- ----------Pourquoi la 
		franc-maçonnerie a-t-elle prospéré en Afrique noire ? On peut 
		avancer sans doute que les sociétés secrètes sont familières aux 
		africains : il en existe dans la plupart des communautés villageoises, 
		où, selon des ethnologues comme le Père Eric de Rosny, elles 
		représentent un contrepoids efficace à la puissance des chefs 
		traditionnels (8). Il est probable aussi que, à l'époque coloniale, les 
		Africains qui «entraient» en maçonnerie - et qui appartenaient, pour la 
		plupart, à l'intelligentsia - y voyaient un moyen de promotion sociale, 
		puisque leur admission dans une loge les plaçait à égalité avec les 
		Blancs au sein de l'obédience. 
 
		-           L'aspect ésotérique et 
		quasi-mystique de la franc-maçonnerie a aussi attiré des intellectuels, 
		tel le grand écrivain malien Hampaté Ba (musulman), qui y voyait 
		une école d’œcuménisme et de réconciliation entre les religions 
		monothéistes (9), mais qui ne resta pas longtemps franc- maçon. 
 
		-  
 
		- --------FM et Politique : Les 
		obédiences, tout en cultivant la spiritualité, n'en inscrivent pas moins 
		leur action dans le siècle. Comme sur les autres continents, les loges 
		d'Afrique entendent jouer un rôle dans les affaires de la nation et 
		interviennent à l'occasion sur la scène politique, souvent pour jouer 
		les médiateurs. Ce fut le cas, notamment, au Bénin, lors de la 
		conférence nationale de 1989 qui accompagna le rétablissement du 
		multipartisme. Le Grand Bénin publia à cette occasion un texte qui 
		appelait à la tolérance et contribua à éviter des affrontements 
		violents. 
 
		- Les francs-maçons 
		du Togo tentèrent également, en 1993, de réconcilier le 
		Rassemblement populaire du Togo du président Eyadema (qui fit fermer les 
		loges en 1972 avant de les ré-autoriser quelques années plus tard) et 
		ses opposants lors d'une rencontre organisée à Paris au siège du GO : le 
		dialogue ainsi instauré ne déboucha sur rien de concret. Ce fut à 
		nouveau le cas récemment, on l'a vu, au Congo- Brazzaville.
 
		- Ces interventions dans la vie politique 
		suscitent, bien entendu, de sérieuses rivalités, non seulement entre 
		obédiences plus ou moins concurrentes, mais aussi avec d'autres 
		organisations plus ou moins vaguement apparentées, du moins dans 
		l'esprit du public. C'est le cas au Cameroun, où s'est apparemment 
		développée une sourde lutte d'influence entre les maçons et les 
		rose-croix. 
 
		-         
 
		- 
		-----------Cameroun et Rosi Cruciens : 
		Longtemps, la rumeur publique a prétendu que le président Paul Biya 
		était rosicrucien, d'autant plus que le grand maître des rose-croix du 
		Cameroun, M. Titus Edzoa, ancien ministre, avait accédé au 
		poste de secrétaire général de la présidence. Un véritable coup de 
		théâtre s'est produit en 1996 lorsque le grand maître de la branche 
		française de l'Ancien et Mystique Ordre de la Rose- Croix (Amorc), M. 
		Serge Toussaint, venu à Douala en juin 1996 pour une visite de travail, 
		annonça que le nom du président camerounais ne figurait pas dans les 
		fichiers de l’ordre. Quelques mois plus tard, M. Titus Edzoa quittait 
		son poste à la présidence et, en juillet 1997, était arrêté pour une 
		affaire concernant la liquidation d'une banque. Entre-temps, le grand 
		maître des rose-croix avait annoncé sa candidature contre M. Paul Biya à 
		la prochaine élection présidentielle
 
		-  
 
		- Ces interventions dans la vie politique 
		suscitent, bien entendu, de sérieuses rivalités, non seulement entre 
		obédiences plus ou moins concurrentes, mais aussi avec d'autres 
		organisations plus ou moins vaguement apparentées, du moins dans 
		l'esprit du public. C'est le cas au Cameroun, où s'est apparemment 
		développée une sourde lutte d'influence entre les maçons et les 
		rose-croix. 
 
		-         
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
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		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
		-  
 
 
	
		
			
			
				
					 -  
 
				
			 
			 | 
			
			
				
					 - Or\
 
				
			 
			 | 
			
			
				
					 - R\L\
 
				
			 
			 | 
			
			
				
					 - All\
 
				
			 
			 | 
			
			
				
					 - Ob\ 
					nationales
 
				
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					SENEGAL
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Saint 
				Louis
 
				- Dakar
 
				-  
 
				- 
				Rufisque
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				(L’Avenir du Sénégal)
 
				- 
				L’Etoile Occidentale
 
				- Blaise 
				DIAGNE 
 
				- Abd 
				el-Kader 
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				1893-1965
 
				- 1899
 
				- 1976
 
				- 1984
 
			 
			 | 
			
			
				
					 -  
 
				
				
					 -  
 
				
			 
			 | 
			
			
				-  
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					MALI
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Bamako
 
				- Kayes
 
			 
			 | 
			
			
				- (Art 
				et Science)
 
				- (Les 
				Amis du Soudan)
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				1946-61
 
				- 
				1908-20
 
			 
			 | 
			
			
				
					 -  
 
				
			 
			 | 
			
			
				-  
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					GUINEE
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Conakry
 
			 
			 | 
			
			
				- (Les 
				Pionniers du Niger)
 
				- (Les 
				Amis Réunis)
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				1907-13
 
				- 1957
 
			 
			 | 
			
			
				
					 -  
 
				
			 
			 | 
			
			
				-  
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					RCI
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Abidjan
 
				-  
 
				-  
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				Fraternité Africaine
 
				- 
				Hospitalité Eburnéenne
 
				- PUS
 
			 
			 | 
			
			
				- 1930
 
				- 1989
 
				- 1990
 
			 
			 | 
			
			
				
					 - La 
					Grande Eburnie
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 1990
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					TOGO
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Lomé
 
				-  
 
				-  
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				Fraternité du Bénin
 
				- 
				Tolérance et Solidarité
 
				- Les 
				Fidèles du Serment
 
			 
			 | 
			
			
				- 1953
 
				- 1972
 
				- 1993
 
			 
			 | 
			
			
				
					 -  
 
				
			 
			 | 
			
			
				-  
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					BENIN
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Cotonou
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				(Union & Concorde)
 
			 
			 | 
			
			
				- 1907
 
			 
			 | 
			
			
				
					 - 
					GRAND BENIN
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 1966
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					CAMEROUN
 
				
			 
			 | 
			
			
				- Douala
 
				- Yaoundé
 
			 
			 | 
			
			
				- La 
				Lumière du Cameroun
 
				- Vérité 
				et Persévérance 
 
				- Africa 
				Nostra
 
			 
			 | 
			
			
				- 1931
 
				- 1958
 
				- 1970
 
			 
			 | 
			
			
				
					 - 
					GOLUC (Grands Orients et Loge Unis du Cameroun)
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 1962
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					GABON
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 
				Libreville
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				(L’Etoile du Gabon)
 
				- 
				Europafrique
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				1904-06
 
				- 1960
 
			 
			 | 
			
			
				
					 - 
					G.R.E.
 
				
				
					 - 
					(Grand Rite Equatorial)
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 1978
 
			 
			 | 
		 
		
			
			
				
					 - 
					·       
					CONGO
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 
				Brazzaville
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				(Etoile du Congo)
 
				-  
 
			 
			 | 
			
			
				- 
				1906-67
 
				-  
 
			 
			 | 
			
			
				
					 - 
					GOLAC (Grand Orient et Loges associés du Congo)
 
				
			 
			 | 
			
			
				- 1980
 
			 
			 | 
		 
	 
 
	- 
	 
 
	- 
	 
 
	- 
	 
 
	- 
	 
 
	-  
 
	-  
 
	- Sénégal - Catholiques
 
	-  
 
	-         
	Mgr Hyacinthe  Thiadoum  Propos recueillis à Dakar par Valérie  
	Thorin.
 
	-  
 
	- « Les vérités d’un cardinal »
 
	-  
 
	- ----------La franc-maçonnerie est très active au Sénégal.  
	Quelle est votre opinion sur ce phénomène ?
 
	-                       
	J'ai plusieurs amis francs-maçons, dont l'ancien gouverneur général, Pierre 
	Lamy.  Il y a énormément de gens qui appartiennent à cette organisation des 
	chefs d'État. des fonctionnaires, des grands patrons. la majeure partie de 
	ceux qui détiennent du pouvoir politique ou économique.  La franc-maçonnerie 
	est considérée comme un tremplin pour arriver ou se maintenir à certains 
	postes, pour obtenir certains avantages.  Que de gens je rencontre, y 
	compris des catholiques, qui me disent vouloir entrer en maçonnerie pour ces 
	raisons Je n'en ai jamais entendu dire que c'était pour une question de foi, 
	parce que ce que l'on propose dans le christianisme ou l'islam ne leur 
	convenait pas.  Le problème, c'est qu'une fois qu'on y est, on ne peut pas 
	en sortir.  C'est là le piège.
 
	-  
 
	- -----------Voulez-vous dire que c'est une secte ?
 
	- Oui.  Mais il ne faut pas leur dire cela Ils 
	préfèrent parler de société secrète.  De fait, ils noyautent de 
	nombreuses institutions.  Tous les grands organes de presse sont entre leurs 
	mains Nous essayons de vivre ensemble et de faire un effort de 
	compréhension. mais nous sommes spirituellement très éloignés
 
	-  
 
	- ----------Les francs-maçons sont-ils toujours 
	systématiquement  excommuniés ?
 
	- Oui, la formulation de 
	l'excommunication a changé, mais pas l’acte lui-même.  Autrefois, elle 
	frappait nommément les francs-maçons et tous le, membres des sociétés 
	occultes.  Depuis le concile de Vatican 11, elle porte sur l'ensemble de ces 
	sociétés, et non plus sur les individus.  En Afrique. néanmoins, la 
	maçonnerie continue à progresser parce que son idéal de fraternité garantit 
	le soutien et l'entraide entre les membres.
 
	-  
 
	- ----------Mais la fraternité est aussi ce que prône 
	l'Église...
 
	- 
	              Oui, et c'est pourquoi il ne faut pas envoyer tous les 
	francs-maçons en enfer.  Ils ont un certain 
 
	- 
	nombre de principes nobles et beaucoup sont des hommes de valeur.  C'est 
	l'orientation de l'ensemble qui 
 
	- 
	pose problème.
 
	-  
 
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	JEUNE AFRIQUE N' 1991 - DU 9 AU 15 MARS 1999
 
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	- MAROC
 
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	- Au 
	même moment un événement se produit au Maroc, anodin sur le moment mais 
	important dans ses conséquences futures :
	
 
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	- En 1953, dans le cadre des accords 
	franco-américains, des centaines d'américains arrivent, parmi lesquels de 
	nombreux maçons désireux de poursuivre la pratique de la maçonnerie. Le 
	commandant de la base Nouasseur, maçon lui-même, offre aux frères une tente 
	pour leurs réunions. Puis trois autres Loges sont créées, une sur la base 
	navale de Port Lyautey, les autres sur les bases aériennes de Sidi Slimane 
	et de Ben Guerir. Dans la foulée, la Grande Loge de District du Maroc est 
	créée en 1957, et le F\ André 
	Coquard en devient le 1er Grand Maître de District. En 1963, les bases 
	seront nationalisées par le gouvernement marocain et les loges mises en 
	sommeil mais pas le F\ Coquard qui 
	va participer à l’essaimage de la GLNF en Afrique.
 
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