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Étude des Grades Intermédiaires du 5e au 13e degré
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Introduction
La loge de perfection au R∴E∴A∴A∴ est destinée à la formation des
Maîtres Maçons. Elle confère onze degrés successifs numérotés de quatre à
quatorze.
Du 4e au 8e degré le thème de la construction du Temple est
développé. L’enseignement concerne la formation du maître maçon qui participe
aux travaux interrompus par le mort de Hiram Abi et cela jusqu’à la dédicace du
temple. Ces cinq premiers degrés de la loge de Perfection constituent la classe
des MAITRESLe 4e degré est celui de Maître Secret.
Le 5e degré est celui de Maître Parfait.
Le 6e degré est celui de Secrétaire Intime.
Le 7e degré est celui de Prévôt et juge.
Le 8e degré est celui d’Intendant des bâtiments.
Du 9e au 11e le thème de la construction du temple est
provisoirement suspendu. Ces trois degrés des Elus concernent les épreuves
initiatiques sous la forme de sacrifices rituels. Ces trois degrés forment un
tout homogène. Ils forment ce qu’on appelle la classe des ELUS.
Le 9e degré est celui du Maître Elu des neuf.
Le 10e degré est celui de l’Illustre Elu des quinze.
Le 11e degré est celui du Maître Elu des douze.
Du 12e au 14e degré comprend les degrés de CONSECRATION.
Le 12e degré est celui du Grand Maître architecte
Le 13e degré est celui du Royal Arche
Le 14e degré est celui de Grand Elu de la Voûte Sacrée, parfait et sublime
Maçon.
Pour ce travail nous nous référons au mémento des grades de perfection d’Edmond GLOTON qui développe les rituels que nous pratiquons dans notre loge. Nous compléterons notre information avec le Tuileur de VUILLAUME et la symbolique des loges de perfection de Raoul BERTEAUX.
Il s'agit de simples planches, ici synthétisées comme aide
mémoire et non reproduites dans la totalité de leur contenu.
Étude du 5e degré dit du Maître Parfait
La décoration du temple
Selon le mémento des grades de perfection d’Edmond GLOTON :
Le temple est tendu de tentures noires avec dans chacun des quatre coins, une
colonne blanche indiquant les quatre points cardinaux.
La loge est éclairée par soixante quatre lumières, c’est à dire seize dans
chaque angle du temple que l’on peut ramener à seize fois quatre dans chaque
angle.
Devant le fauteuil de l’orateur est disposée une table tendue de noir piqué
de larmes blanches.
La décoration du temple nous incite à méditer sur la symbolique : de la
couleur noire et de la couleur blanche, du nombre quatre (4 coins, 4 colonnes, 4
fois 16 lumières ou 4 fois 4 et 4 points cardinaux), de la table et des larmes.
Si l’on prend le tuileur de VUILLAUME qui se réfère à des
rituels plus anciens, la décoration du temple diffère sensiblement à ce grade.
Le temple n’est plus tendu de couleur noire mais de tentures de couleur
verte.
Nous n’avons plus une seule colonne blanche dans chaque coin mais 4 soit 16
colonnes au lieu de 4.
On ne relève aucune différence pour ce qui concerne le nombre des lumières
qui éclairent la loge soit 64 c’est à dire 43 ou 16 soit 42.
Dans ce tuileur il n’est pas question de la table tendue de noir piqué de
larmes blanches.
La décoration du temple au 5e degré selon le tuileur de VUILLAUME demanderait que l’on médite sur la symbolique de la couleur verte et blanche et celle du nombre quatre.
A ce point de notre travail nous allons simplement aborder la symbolique du noir respectivement en relation avec le blanc.
Le noir absorbe la lumière, on l’associe donc aux ténèbres, à l’obscurité. En occident le noir est signe de deuil, c’est à dire à un départ sans retour, une perte définitive tandis que le blanc couleur de deuil évoque au contraire une absence provisoire destinée à être comblée.
Dans sa qualité symbolique de couleur de deuil le noir peut, du fait qu’il évoque un départ sans retour, laisser suggérer qu’il s’agit du départ du corps, de sa matérialité qui deviendra non présence. Le noir c’est l’irrémédiable absence du corps physique.
Dans sa qualité symbolique de couleur de deuil le blanc peut, du fait qu’il évoque une absence provisoire destinée à être comblée, laisser suggérer qu’en quelque sorte l’esprit du mort demeure en nous et que l’esprit prendra chair. Le blanc est alors une couleur d’annonce, elle annonce non pas la fin mais l’accomplissement.
N’oublions pas que le blanc au 5e degré n’est pas présent en tant que tache de couleur mais en tant que couleur des colonnes indiquant les quatre points cardinaux. Ce sont symboliquement des supports de connaissance en esprit qui marquent les limites du passage d’un monde à un autre monde. C’est en ce sens qu’elles sont aux quatre points cardinaux, c’est à dire dans toutes les directions.
Le noir et le blanc, si l’on se réfère au langage hermétique, nous suggèrent que l’initié doit accomplir l’oeuvre au noir avant d’aborder l’oeuvre au blanc. En fait, il s’agit d’une alternance car le retour au noir devra être réitéré afin de multiplier les opérations de régénération et ce dans toutes les directions, c'est-à-dire dans la totalité de l’être dans une recherche de perfectionnement de soi. On peut bien entendu sourire sur le nom de maître parfait, le noir et le blanc nous indiquent bien qu’il ne s’agit pas d’un état mais d’une potentialité qui suppose le passage incessant de l’oeuvre au noir à l’oeuvre au blanc … et vice versa… et ce dans toutes les dimensions de l’être…
Les titres des trois officiers participant au rituel d’ouverture et de fermeture des travaux de loge au 5e degré.
Le trois fois puissant respectable maître qui préside la loge
représente symboliquement ADONIRAM. Il est aidé par un surveillant appelé
F∴inspecteur qui représente symboliquement STOLKIN et par le F∴ Maître des
Cérémonies représentant symboliquement ZERBAL nom
présumé du capitaine des gardes de SAMOMON. Etablissons des liens entre le
collège des officiers au 4e et celui du 5e degré et dégageons le sens symbolique
notamment à propos d’Adoniram. Au 4e degré le T∴F∴P∴ représente Salomon et le F∴
surveillant ou F∴ inspecteur représente Adoniram.
Adoniram était le chef des lévites, c'est-à-dire des membres de
la tribu de Lévi qui étaient voués aux services du temple. Adoniram était
l’envoyé de Salomon pour faire couper et préparer le bois de cèdre devant servir
à la construction du temple. Hiram ayant été assassiné, il faut achever les
travaux du temple et construire le mausolée qui sera le tombeau d’Hiram. Salomon
confie cette
mission à une commission de sept membres et désigne Adoniram comme surveillant
et chef des travaux. C’est Adoniram désigné par le roi Salomon qui préside aux
travaux d’achèvement du Saint des Saints ainsi que le mausolée. Ainsi se
constitue la longue chaîne d’union qui vient du passé et tends vers l’avenir
sachant que de longs et pénibles efforts seront encore nécessaires avant que
notre tache soit achevée. Il est le premier maître parfait. On pourrait dire le
premier des maîtres parfaits qui eurent à achever l’oeuvre commencée par Hiram
et à construire son mausolée.
Le mémento du maître parfait
Nous avons à ce 5e degré :
Le signe d’admiration : lever les yeux et les mains vers le ciel, puis
laisser retomber les bras en les croisant sur le ventre et baisser les yeux vers
la terre.
Le signe de reconnaissance : se joindre par degré, la pointe des pieds puis
les genoux ; se porter réciproquement la main droite sur le coeur et la retirer
du coté droit en formant équerre,
Un attouchement : porter la main gauche sur l’épaule droite du frère, se
mettre les mains droites l’une dans l’autre, quatre doigts serrés, les pouces
levés pour former le triangle,
Le mot sacré : JEHOVAH,
Le mot de passe : ACACIA,
La marche : former un carré par quatre pas assemblés,
La batterie : quatre coups égaux,
Age : un an à l’ouverture des travaux, sept ans à la clôture,
Les insignes : un sautoir vert moiré avec un bijou (compas ouvert à 60 degré
sur un segment de cercle gradué) un tablier blanc avec bavette verte portant
trois cercles concentriques avec au centre une pierre carrée sur laquelle est
gravée la lettre J
Quelques réflexions
Le nombre quatre
C’est le nombre caractéristique du degré de maître parfait :
Quatre colonnes blanches disposées en carré aux quatre points cardinaux de la
loge,
Quatre rangs de quatre lumières formant un carré aux quatre points cardinaux,
Quatre coups réguliers espacés pour la batterie,
Quatre pas pour la marche en formant un carré.
Le nombre quatre serait le chiffre qui caractérise l’univers
dans sa totalité. Il symbolise, la totalité du créé et du révélé.
Le quatre est le premier carré 2² et en même temps ajouté aux trois nombres qui
le précédent
1+2+3+4=10 c'est-à-dire la tétrachtys pythagoricienne. Cette totalité du créé
est en même temps la totalité du périssable
La couleur verte
Le vert du sautoir et de la bavette du tablier est la couleur qui évoque le
règne végétal et plus particulièrement le printemps, il évoque donc une
renaissance. Il est donc le signe d’un retour, il est alors la couleur de
l’espérance. Il est la couleur de l’immortalité symbolisée par l’arbre vert, le
rameau vert : nous retrouvons la branche d’acacia réaffirmé d’ailleurs sans le
mot de passe de ce
grade. Je n’irai pas plus avant sauf à rappeler la Table d’émeraude attribuée à
HERMES TRISMEGISTE contient les préceptes de l’Hermétisme qui permettent
d’aboutir au Grand OEuvre.
L’émeraude, pierre verte et translucide est la pierre de lumière qui, selon les alchimistes, transmet la lumière verte qui perce les plus grands secrets.
Le Synthème géométrique
Le maître parfait connaît le cercle et sa quadrature « au milieu du tablier sont trois cercles concentriques, à égales distances, au centre desquels est une pierre carrée sur laquelle est gravée la lettre J ». Le synthème du 5e degré est un mandala formé de deux figures géométriques associées à un centre : le cercle et le carré.
Ce mandala nous induit à méditer sur le cercle, le carré ou plutôt le cube et le centre.
Le cercle est à la fois la figure la plus simple et la pièce
maîtresse de la symbolique géométrique. Il se confond avec le centre lorsqu’il
se réduit à un point et il peut s’étendre à l’infini.
Les propriétés liées à l’image du cercle sont : l’homogénéité, la perfection, la
non distinction, la non discrimination, la non division. Il est le signe de
l’unité
Le cube : si le carré est la figure de base de l’espace, il est le symbole de
l’univers créé complémentaire de l’univers incréé. Il est attaché à l’idée de
matière, de corps : c’est l’antithèse du transcendant. Le cube, plus encore que
le carré est symbole de stabilité. La pierre cubique symbole important en
maçonnerie comporte la notion d’achèvement et de perfection.
Le mandala constitué par l’association du cercle et du cube nous conduit à
associer dans nos méditations les concepts de terre, d’espace, de limites, de
stable avec les concepts de ciel, de temps, d’illimité, de mouvement. Il peut
devenir, ce synthème, une base de méditation sur les processus relationnels pour
tous les niveaux que ce soit.
La morale de ce grade
Nous sommes tributaires de tous nos frères et nous leur devons le respect que mérite leur mémoire
Étude du 6e degré dit de Secrétaire Intime ou Maître par curiosité.
Avant toute chose et pour mieux comprendre, c'est-à-dire prendre avec nous et en nous, ce qui viendra ensuite voyons l’argument sur lequel repose le rituel d‘initiation au 6e degré. Cet argument est extrait du livre des Rois (chapitre 9 versets 11 à 13)
Voici ce qu’en rapporte le livre de Raoul BERTEAUX.
« La réunion se tient dans un appartement privé du palais du roi salomon. Ce
dernier se prépare à transférer à Hiram, roi de Tyr, les vingt cités de Galilée
promises en reconnaissance de l’assistance reçue de Hiram Abi pendant la
construction du temple. Cependant Hiram, roi de Tyr, sous la conduite d’Adoniram
(c'est-à-dire le Trois Fois puissant respectable maître qui préside la loge des
maîtres parfaits) a déjà fait un tour d’inspection et a trouvé que les cités
étaient en mauvaises conditions et que les terres avoisinantes étaient
désertiques.
Il se précipite à Jérusalem et sans être annoncé, entre dans la pièce où Salomon
est seul, en méditation au sujet des problèmes posés par la mort du maître Hiram
Abi. Hiram roi de Tyr en colère formule des reproches violents à Salomon qu’il
accuse d’avoir trahi sa promesse.
JHAOBEN (qui signifie en hébreu fils de Dieu) un assistant du roi Salomon a vu
entrer Hiram roi de Tyr et est devenu inquiet concernant la sécurité de son
maître. Il se place derrière la porte entr’ouverte pour écouter ce qui se trame.
Hiram le démasque et demande qu’il soit exécuté immédiatement comme espion.
Jhaoben est arrêté.
Salomon explique à Hiram qu’il entre dans ses intentions de rebâtir les cités et
d’envoyer des cultivateurs pour aménager les terres. La confiance et l’amitié
sont rétablies ; les deux rois conviennent de signer un nouveau traité
d’alliance. Jhaoben est rappelé, pour sa défense, il explique les raisons de son
inquiétude au sujet de la sécurité de son maître. Sa plaidoirie est acceptée et
Hiram suggère de le nommer Secrétaire Intime des deux rois et de le charger de
rédiger le nouveau traité d’alliance »
Il est clair qu’il faut entendre secrétaire au sens étymologique
à savoir confident rattaché à une personne de haut rang : le dépositaire des
secrets. L’épithète qui lui est associé à savoir intime vient du latin intimus
qui signifie qui est le plus en dedans, qui est au coeur.
Le secrétaire intime est donc le dépositaire des secrets les plus vitaux, les
plus imprenables, les plus inviolables.
Mais le rituel ajoute afin de nous monter que nous sommes
toujours dans le cadre de l’enseignement des maîtres maçons qui participent aux
travaux interrompus par la mort d’Hiram Abi du 4e au 8e degré, que le 6e degré
du secrétaire intime est aussi appelé le degré du maître par curiosité parce que
Jhaoben a su se monter curieux à bon escient afin de veiller à la sécurité de
son roi. Il écoutait non pas pour espionner, pour en tirer un bénéfice personnel
ou pour une autorité autre mais par crainte de quelque chose de préjudiciable à
la sécurité de son roi. Et par cette curiosité à valeur positive, il a été mis
dans le secret des choses et élevé au grade de secrétaire
intime c'est-à-dire de dépositaire des secrets les plus inviolables.
Symboliquement ce 6e degré nous indique que seule une curiosité
maîtrisée peut nous conduire à prendre conscience que nous sommes tous
dépositaires des secrets les plus inviolables. Il ne s’agit pas de secrets
exotériques qui requièrent pour l’essentiel de la discrétion et du silence mais
de secrets ésotériques, signes d’une alliance profonde en nous-mêmes et avec
nous-mêmes et intransmissibles.
La décoration de la loge
Cette loge représente la salle d’audience des maîtres dans le palais de Salomon. Cette loge a deux maîtres SALOMON roi d’Israël et HIRAM roi de Tyr. Elle a aussi deux officiers : un capitaine des gardes et un lieutenant.
Selon le mémento d’Edmond GLOTON :
La loge est tendue de noir avec des larmes blanches,
Elle est éclairée par trois chandeliers à neuf branches soit vingt sept
lumières,
Il y a une table sur laquelle sont posés deux épées nues et un rouleau de
parchemin. Dans les réceptions, il n’y a que les deux rois, les autres FF∴
restent dans le premier appartement et figurent les gardes de Salomon et
s’appellent maîtres parfaits. Salomon et Hiram
portent une longue robe bleue avec un manteau royal de la même couleur doublé
d’hermine, ils ont la tête ceinte d’un bandeau royal.
Les gardes portent un sautoir cramoisi auquel sont suspendus trois triangles
entrelacés. Ils portent aussi un tablier blanc doublé et bordé de rouge avec sur
la bavette un triangle d’or.
Première remarque :
Nous ne sommes plus dans le temple, nous sommes dans le palais de Salomon dans une salle d’audience et cette salle est tendue de noir avec des larmes blanches traduisant le deuil profond dans lequel la mort d’Hiram Abi a mis Salomon. Nous sommes donc dans un lieu royal mais non sacré.
Deuxième remarque :
La loge est présidée par deux chefs. L’un représente Salomon,
l’autre Hiram roi de Tyr. Ils sont seuls. Symboliquement, le nombre deux est ici
présent : symbole d’opposition, de conflit, il est le chiffre des ambivalences,
du dualisme, des antagonismes. Deux est aussi le principe moteur sur la voie de
l’individualisation. Les symboles binaires dans toutes les traditions sont à
l’origine de tout
mouvement.
Troisième remarque :
Les deux rois sont habillés de façon identique. Le manteau fait
partie des attributs royaux, revêtir le manteau c’est indiquer le choix de la
SAGESSE, confère le manteau du philosophe. C’est indiquer que l’on assume une
dignité, une fonction dont le manteau est l’emblème.
Ils portent tous les deux un bandeau royal autour de la tête. Le bandeau
traditionnellement et pas seulement en maçonnerie, lorsqu’il est placé sur les
yeux est un symbole d’aveuglement ou sur un plan ésotérique de retrait en soi
même. Ici le bandeau est autour de la tête en qualité de symbole royal
signifiant qu’ils ont reçu la lumière et qu’ils sont aptes à regarder le monde
avec SAGESSE et AMOUR sans préjugés. Le bandeau ainsi placé symbolise en quelque
sorte la couronne qui est l’emblème d’un pouvoir, d’une dignité, d’une royauté
mais il s’agit d’un bandeau royal et non d’une couronne qui elle, affirme une
souveraineté absolue par le fait qu’elle repose sur le sommet de la tête. Ce
n’est pas le cas ici, le bandeau est autour de la tête. L’un comme l’autre doit
progresser.
La couleur bleue, de leur robe et de leur manteau royal bordé d’hermine, est la plus profonde des couleurs, le regard s’y perd à l’infini. Il en est ainsi pour le bleu du ciel, de l’eau. Il est associé à l’idée de transparence.
En transposant au plan métaphysique, le bleu n’est pas de ce monde, il suggère l’idée d’éternité, hors des choses humaines. Le bleu n’est pas seul ici, il est associé au blanc et forme de ce fait un symbole associatif. Le bleu et le blanc sont des couleurs mariales, elles expriment la pureté par le détachement de valeurs de ce monde. Il s’agit ici du blanc de l’hermine ; ce carnassier au poil blanc immaculé dont la robe symbolise la pureté dans la conduite, dans l’enseignement et la justice, signifie la pureté morale. Continuons notre méditation sur la symbolique des couleurs. Les gardes portent un sautoir cramoisi auquel sont suspendus trois triangles enlacés et un tablier blanc doublé et bordé de rouge avec sur la bavette un triangle d’or.
Le rouge est ici le rouge solaire diurne. C’est un rouge clair,
mâle, incitant à l’action. Il est l’image de l’ardeur, de la forme impulsive et
généreuse de l’Eros libre et triomphant. C’est le rouge guerrier, le rouge de la
conquête. Il symbolise la force combattante et triomphante contre les forces du
mal. Il signifie toute l’ardeur que nous devons déployer pour aller de l’avant
vers la
connaissance.
Le rouge est ici associé au blanc du tablier, ces deux couleurs associées réaffirment qu’il s’agit du rouge solaire exprimant avec éclat voire avec violence l’ardeur, la force impulsive, la générosité, le triomphe, la beauté. Par cette association du rouge et du blanc en termes de symbolique hermétiste ce 6e degré évoque le passage de l’oeuvre au noir à l’oeuvre au rouge. En effet, nous le verrons, c’est à partir de ce degré que le rouge solaire devient la couleur principale jusqu’au 8e degré.
Sur la table sont déposées deux épées nues et un rouleau de parchemin. Ces deux épées, symbole de la puissance et de la sagesse de ces deux rois ne sont pas au fourreau c'est-à-dire remisées dans les ténèbres de l’IGNORANCE. Ces deux épées sont l’image d’un caractère bien trempé, capable de traverser toutes les situations. Le fourreau dont on ne parle pas, puisque les épées sont nues, c’est un segment de vide sur lequel la matière n’a pas de prise et la lame de l’épée qui par homophonie est l’âme (lame) de celui qui la porte est à nu devant nos yeux.
Ces deux épées sont un symbole associé à l’idée de lumière, de luminosité donc à la connaissance. Elles sont visibles et déposées aux yeux de tous symbolisant l’état de paix auquel conduit la connaissance.
Le rouleau de parchemin est une peau d’animal préparée spécialement pour l’écriture. L’animal, en tant qu’archétype représente les couches profondes de l’inconscient et de l’instinct.
C’est l’ensemble des forces profondes qui nous animent et en
premier lieu la libido. Le parchemin symboliserait ici les couches secrètes et
profondes de l’inconscient. Et cet inconscient est préparé pour l’écriture,
c'est-à-dire pour une forme dégradée de la
parole. L’écriture n’existe que depuis 6000 ans, elle symbolise en fait une
perte de présence. Elle est un symbole de la parole absente comme un effort pour
se réapproprier symboliquement la présence.
Le fait qu’il s’agisse d’un rouleau qui peut donc être roulé ou déroulé correspond aux deux mouvements d’involution et d’évolution, aux deux aspects ésotériques et exotériques de la connaissance, à l’alternance du secret et de la révélation, du non manifesté et du manifesté. Il s’agit donc symboliquement d’un engagement à se réapproprier la parole absente, la parole perdue.
Nous venons très rapidement de présenter le lieu des travaux qui n’est plus un temple mais une salle d’audience. A l’ouverture des travaux les rois sont deux. Le triangle est rompu par la mort d’Hiram Abi. Il est donc dit que « le mot est perdu ». Ce n’est pas un mot, comme un objet qui serait perdu mais un processus qui est interrompu qui a cessé de fonctionner. Le triangle est rompu, cette rupture signifie la fin de la créativité. La salle est donc tendue de noir.
L’enseignement symbolique du 6e degré concerne la restructuration du modèle ternaire. A cet effet le néophyte élevé au grade de secrétaire intime prend le rôle du troisième personnage Jhaoben et devient le troisième pôle du ternaire reconstitué. Le processus relationnel interrompu peut à nouveau fonctionner.
Le synthème géométrique du grade est formé par un groupe concentrique de trois triangles équilatéraux. La salle d’audience de Salomon est éclairée par vingt sept lumières, par trois chandeliers à neuf branches, vingt sept est la puissance trois de trois. Le nombre trois étant le nombre créateur par excellence, son carré représente la création multipliée c'est-à-dire l’universalité des êtres et des choses, c’est les sens du novénaire qui est ainsi affirmé par trois fois.
Le mémento du grade
le signe : la main droite à l’épaule gauche, la descendre
ensuite sur la hanche droite,
la réponse au signe : croiser les bras horizontalement à la hauteur de la
poitrine puis la laisser tomber à la poignée de l’épée, en levant les yeux au
ciel,
l’attouchement : se prendre mutuellement la main droite, le premier en la
retournant dit BERITH (c’est à dire alliance) , le second la retourne et dit
NEDER (c'est-à-dire promesse) , le premier la retourne encore et dit SCHELEMOTH
(c'est-à-dire protection). Ce synthème dans notre rituel est offert à la
méditation du néophyte.
le mot sacré : JEHOVAH,
les mots de passe : JOHABEN nom donné au récipiendaire ou JHAOBEN et ZERBAL
le nom du capitaine d’Hiram,
la batterie : vingt sept coups c'est-à-dire trois fois neuf.
La morale du grade
Respectons les secrets de nos frères en évitant qu’on les découvre, qu’on les divulgue.
En conclusion
Le titre de Secrétaire Intime signifie que nous devons être
intimement convaincus que nous sommes chacun pour nous-mêmes, le dépositaire de
secrets qui sont au coeur de nous-mêmes et à ce titre est associé de deuxième
titre celui de Maître par curiosité qui signifie que nous devons passer maîtres
de nous-mêmes par l’exercice de notre curiosité à l’égard de nous-mêmes.
Ces titres de secrétaire intime ou maître par curiosité ne font qu’un.
Étude du 7e degré dit du Prévôt et Juge ou Maître Irlandais
Avant d’aborder la symbolique de ce 7e degré, voyons l’argument sur lequel repose le rituel d’initiation au 7e degré dit du Prévôt et Juge ou maître irlandais. Nous sommes toujours jusqu’au 8e degré sur le thème de la construction du temple et l’enseignement qui est développé jusqu’à ce grade est celui de la formation des maîtres maçons qui participent aux travaux interrompus par la mort d’Hiram Abi et jusqu’à la dédicace du temple.
Le récit historico mythique évoque les dispositions prises pour
assurer la reprise des travaux (cf. Raoul BERTEAUX page 187) ; « le maître Hiram
dirigeait un grand nombre d’ouvriers engagés pour la construction du temple et
administrait la Justice parmi eux. Après sa mort,
Salomon nomma sept prévôts et juges pour assumer ces fonctions. Les juges
étaient chargés d’examiner les demandes des ouvriers, d’entendre leurs plaintes
et d’aplanir toutes disputes et tous différends qui surgissaient entre eux. Les
prévôts étaient chargés d’examiner les plans élaborés par les architectes et de
vérifier s’ils étaient conformes aux projets conçus par les grands maîtres. Les
réunions se tenaient dans la chambre du milieu du temple. Les plans des
bâtiments et les comptes rendus des jugements étaient conservés dans une boite
d’ébène dont les prévôts et juges avaient la clé. ».
Les noms des personnages de légendes varient selon les sources d’information. Pour ce qui nous concerne, nous appliquons le rituel d’Edmond GLOTON. Le président de la loge est TITO, prince des Harodim. Le mot TITO n’est pas d’origine hébraïque ; l’écriture ne le nomme pas, ce serait une corruption linguistique d’un mot hébreu. Ce qui est important, c’est la fonction de Prince des Harodim : signifiant président ou gouverneur. C’est ainsi que l’on nommait les trois mille six cents chefs ou préfets que Salomon avait établi sur les ouvriers du temple.
Prince n’est pas roi mais la fonction de prince symbolise la promesse d’un pouvoir suprême, la primauté parmi ses pairs, quel que soit le domaine envisagé. Il exprime les vertus royales à l’état d’adolescence, non encore maîtrisées ni exercées. C’est l’idéalisation de l’homme. En sa qualité de prince des Harodim et donc de président des présidents, il est qualifié de TROIS FOIS ILLUSTRE et les deux surveillants de la loge se nomment illustres frères.
Est dit illustre celui dont le renom est éclatant du fait d’un
mérite ou de qualités extraordinaires. Il y a dans « illustre » comme une dérive
de lux et lucis qui signifie LUMIERE. Donc le prince des Harodim et les deux
surveillants seraient par le renom de leurs qualités des
générateurs de lumière.
Lors de l’initiation au 7e grade, le candidat est reçu au parvis. Il est admis dans la loge, arrêté par les surveillants. Il fait sept fois le tour de la loge ; pendant ces voyages il écoute des commentaires sur l’exercice de la JUSTICE. Il est interrogé au sujet de ses aptitudes à exercer la justice. Il prête l’engagement du grade, orienté principalement sur des notions de justice.
Si l’initié au 7e degré est appelé Prévôt et juge, c’est que le
thème fondamental à ce grade est la JUSTICE. La fonction du juge amène le maître
maçon, non seulement à porter un jugement équitable sur autrui, mais aussi à se
situer lui-même dans une quête vers plus de perfection.
La fonction de prévôt consiste à examiner les plans élaborés par les architectes
et à vérifier si ils sont conformes aux projets conçus. Symboliquement, nous
sommes amenés à réfléchir sur les relations entre la conception et la
réalisation entre les pensées et les actes.
Il s’agit donc d’une double fonction à exercer sur deux plans ; la fonction de
justice sur le plan des autres et de nous-mêmes et la fonction de contrôle de
l’adéquation entre nos pensées et nos actes pour autrui et pour nous-mêmes pour
ce qui concerne la construction du temple de l’univers et de notre temple
intérieur.
Ayant ainsi abordé la signification globale de ce 7e degré, approfondissons notre approche symbolique.
La décoration du temple
Le temple est décoré de tentures rouges et de cinq bougies, une dans chaque angle et une au milieu. Les frères portent un sautoir cramoisi, un tablier blanc, bordé de rouge, une poche au milieu avec une rosette rouge et blanche ; sur la bavette, une clé et un bijou : une clé d’or.
La batterie du grade est de cinq coups.
Ceci nous conduit à aborder : la symbolique des couleurs, celle du nombre cinq associé au synthème géométrique quinaire ou « carré pointé » et le symbole de la clé et de la boite d’ébène.
Je ne reviendrai pas sur la symbolique du rouge et du blanc que
nous avons abordée pour le 6e degré. Je rappellerai que l’association du rouge
et du blanc indique qu’il s’agit du rouge solaire qui incarne l’ardeur, la
jeunesse, la force impulsive et généreuse. Pour l’alchimie le rouge est la
couleur de la pierre philosophale, la pierre qui porte le signe du soleil. Si le
grand oeuvre commence
par l’oeuvre au noir et culmine par l’oeuvre au blanc, le néophyte qui parcourt
les étapes de passage est dénommé l’homme vert et l’homme rouge.
La clé à ce 7e degré retrouve la place qu’elle avait au 4e
degré. Elle est à la fois sur la bavette du tablier et accrochée en bijou au
sautoir ? A ce niveau il s’agit d’une clé d’or et non d’une clé d’ivoire.
Faut-il rappeler le double rôle d’ouverture et de fermeture de la clé, c’est à
la fois un rôle d’initiation et de discrimination. Le pouvoir des clés permet de
lier et de délier, d’ouvrir et de fermer, c’est selon la terminologie
alchimique, le pouvoir de coaguler et celui de dissoudre.
Les armoiries du pape comportent deux clés, l’une d’or, l’autre d’argent qui
furent aussi les emblèmes de JANUS marquant le pouvoir diurne d’une part et
nocturne d’autre part.
Au plan ésotérique posséder la clé signifie aussi être initié. Elle traduit l’accès à un état, à un degré initiatique sur le chemin de la Purification et de l’initiation. Et cette clé est une clé d’or, la tradition considère l’or comme le métal le plus précieux, symbole d’absolue perfection.
Le coffre qu’est sensé ouvrir ou fermer cette clé d’or est un
coffre d’ébène. L’ébène est à associer à la symbolique du NOIR et sa symbolique
est donc liée à celle du passage par les ténèbres, par les enfers.
On ne peut passer outre la symbolique du coffre qui s’appuie sur deux éléments :
le fait qu’on y dépose un trésor matériel ou spirituel, le fait que l’ouverture
du coffre soit considérée comme une révélation. Mais ce coffre ne peut être
ouvert que par celui qui en détient la clé. Car en lui est le trésor de la
tradition et donc de sa transmission et de son secret. Et ce n’est que la clé
d’or, la clé de perfection qui peut ouvrir le coffre afin que son contenu soit à
la fois gardé au secret et révélé à ceux qui en ont la clé. Son contenu est à la
fois celui de la justice des hommes et de l’idéal à construire que symbolise le
plan du temple. Mais cette clé d’or n’appartient pas qu’à un seul. Sept en ont
un exemplaire. Ce qui signifie que le chemin du Perfectionnement est ouvert à
tous ceux qui veulent se mettre en chemin. Là est la dimension optimiste de la
tradition maçonnique.
Abordons maintenant la symbolique numérique de ce 7e degré qui
est toute dans le nombre cinq. Je rappelle les cinq lumières qui éclairent le
temple : une dans chaque coin et une au centre et les cinq coups de maillet de
la batterie (quatre plus un).
La disposition des lumières constitue un synthème géométrique important.
Les quatre lumières d’angle forment un carré ou un rectangle dont la lumière centrale est le « centre de la figure ». Il s’agit d’une disposition symbolique traditionnelle, de caractère quinaire, associant deux figures symbolisant la quaternité et l’unité.
Ce symbole associatif quinaire malgré sa simplicité de
présentation offre des possibilités de développement conceptuel très complexe
que nous ne pouvons qu’effleurer dans cette planche. Il s’agit de l’association
de la quaternité et de l’unité qui renvoie par exemple :
Au système cosmogonique spatial :
Nord
Ouest Centre Est
Sud
Au système symbolique des éléments
Air
Terre Ether Eau
Feu
Au système symbolique architectural
Cube
Cylindre Axe parasol
Pyramide
l’axe vertical étant l’axis mindi.
A cela s’ajoutent les yantras hindous, les mandalas bouddhiques et tantriques, les systèmes symboliques quinaires, d’animaux archétypes, le système symbolique de la tradition chrétienne, etc.
Le Mémento
Signe. - Porter les deux premiers doigts de la main droite à
côté du nez.
Réponse. - Porter le premier doigt de la main -droite sur le bout du nez et le
pouce sous le menton.
Attouchement. - On s'entrelace les petits doigts de la main droite et l'on se
donne mutuellement sept coups dans la paume de la main.
Mot sacré. - JAKINAI
Mot de passe TITO
Batterie. - Cinq coups
Age. - Quatre fois seize.
Insignes. - -Sautoir cramoisi, tablier blanc bordé rouge, une poche au milieu
avec rosette rouge et blanche, sur la bavette, une clef ; bijou : une clef d'or.
Bien des éléments symboliques pourraient être médités. Nous en
retiendrons deux.
Le premier concerne la réponse du 1er Ill∴F∴ à la question du T∴F∴Ill∴dans le
rituel d’ouverture
T∴F∴Ill∴ : Où réside votre Maître ?
1er Ill∴F∴ répond « Partout »
Et dans le rituel de fermeture des travaux de loge
T∴F∴Ill∴ D’où venez vous ?
1er Ill∴F∴ répond « je viens de partout »
Il est clair qu’à ce 7e degré le Prévôt et juge se doit être partout. Rien dans
l’espace ne doit lui échapper. : les quatre points cardinaux et le centre de
notre synthème géométrique quinaire. Rien ne doit échapper à sa quête intérieure
et extérieure. Il vient et va partout pour inspecter, surveiller et rendre une
justice impartiale à chacun
Le deuxième élément symbolique que je retiens est celle de la
réponse du 2e Ill∴F∴à la question du T∴F∴Ill∴
T∴F∴Ill∴ dit « Quelle heure est-il ? »,
2e Ill∴F∴répond « C’est le commencement du jour les huit, deux et sept heures.
Il en est de même au rituel de fermeture des travaux
T∴F∴Ill∴ dit « Quelle heure est-il 2e Ill∴F∴? »,
2e Ill∴F∴répond la même phrase : « C’est le commencement du jour les huit, deux
et sept heures ».
C’est au 7e degré que nous relevons une heure de début et de fin
des travaux qui soit exprimée de façon identique et en apparence quelque peu
irrationnelle.
« C’est le commencement du jour du début à la fin des travaux et c’est les huit,
deux et sept heures »
Cette symbolique temporelle semble suspendre la durée. Le temps ici n’est pas. Il suspend son vol. Il ne peut être compté. Il ne doit pas être compté par le Prévôt et Juge. Il doit en permanence à toute heure être prêt à rendre la justice.
Ainsi donc dans l’espace et le temps le Prévôt et Juge doit
agir. Il ne doit ni limiter son espace d’action, ni le temps à accorder.
La justice qu’il doit ainsi rendre ne connaît pas de limites. Elle s’exerce
partout et dans tous les temps.
Toute planche est inachevée et un grade nouveau ne peut qu’être effleuré.
La morale du grade
Nous devons la Justice, égale à tous les Hommes.
Étude du 8e degré dit de l’intendant des bâtiments ou Maître en Israël.
Avant d’aborder la symbolique du 8e degré voyons rapidement l’argument sur lequel repose le rituel d’initiation au 8e degré dit de l’intendant des bâtiments ou maître en Israël. Je rappelle que jusqu’au 8e degré nous sommes toujours sur le thème de la construction du temple et l’enseignement qui est développé jusqu’à ce grade est celui de la formation des maîtres maçons qui participent aux travaux interrompus par la mort d’Hiram Abi et cela jusqu’à la dédicace du temple.
Le récit historico mythique évoque les dispositions prises pour
assurer la reprise des travaux du temple (cf. page 199 du livre de Raoul
BERTEAUX) :
« Selon la légende de ce grade, la décoration du saint des saints avait été
entreprise personnellement par Hiram Abi, qui n’avait pu terminer ce travail
avant sa mort.
Salomon décida de ne pas confier le travail à un seul maître, mais bien aux
chefs des cinq ordres d’architectures, qui devaient agi conjointement, sous la
direction de sept maîtres secrets, chacun des chefs étant responsable pour la
part qui concernait son domaine de compétences.
Adoniram, à qui Hiram Abi avait déjà confié la super intendance des travaux, est
désigné pour diriger le groupe des cinq. Les quatre autres membres du groupe
sont respectivement les chefs des artistes du bronze, le chef des charpentiers,
le chef des tailleurs de pierre, le chef des graveurs et orfèvres ».
Selon notre rituel : celui d’Edmond GLOTON ;
les réunions se tiennent dans un appartement du palais du roi Salomon,
le président de la loge représente Salomon et porte le titre de trois fois
puissant,
le 1er surveillant représente TITO, prince des HARODIM, je rappelle que TITO
était le président au 7e degré et que HARODIM signifie président ou gouverneur,
c’est ainsi que l’on nommait les trois mille six cents chefs ou préfets que
Salomon avait établi sur les ouvriers du temple. Je rappelle que prince n’est
pas roi, la fonction de prince symbolise la promesse d’accès à un pouvoir
suprême. Il s’appelle Trois Fois Illustre Inspecteur. Je rappelle qui est
illustre celui dont le renom est éclatant du fait d’un mérite ou de qualité
extraordinaire. Il y a dans illustre comme un dérivé de LUX et LUCIS signifie
LUMIERE. C’est donc symboliquement un générateur de
lumières.
Le second surveillant représente ADONIRAM, il est appelé INTRODUCTEUR
Le récipiendaire est appelé JOHABEN : il a les pieds nus (ou JHAOBEN) qui
signifierait fils de Dieu, enfant de Dieu
L ‘essentiel de la cérémonie de réception du candidat réside dans l’incorporation du néophyte dans le groupe des cinq membres chargé de la décoration du saint des saints.
Le 8e degré met en oeuvre un groupe de cinq personnages conforme
au modèle symbolique du 7e degré soit quatre plus un. (Cf. page 203 de BERTEAUX)
« Il leur est demandé s’ils acceptent en tant que disciple d’Hiram Abi de
consacrer leur temps et leur talent à la grande oeuvre commencée par Hiram Abi,
leur réponse étant affirmative, ils sont invités à se retirer dans la chambre de
préparation. Le récipiendaire est interrogé sur les enseignements des degrés
antérieurs de la loge de perfection. Il lui est conseillé d’être indulgent sur
le travail mais exigeant sur les principes. Les cinq participants se
débarrassent de leurs décors de maître parfait et endossent une robe blanche.
Ils effectuent cinq voyages au cours desquels ils entendent des propos sur la
bienfaisance et la charité. Ensuite le candidat prête serment, reçoit
communication des mots, signes et attouchements. Enfin il ceint le tablier et
est revêtu du cordon du grade. L’orateur récapitule les enseignements des degrés
antérieurs depuis le premier degré et attire l’attention du néophyte sur les
enseignements cachés des grades. »
L’initié au 8e degré est donc appelé Intendant des bâtiments ou
Maître en Israël. Intendant vient du latin « superinteden », c’est à dire de
surveiller, être capable d’étendre au loin de diriger sa vue. C’est un haut
fonctionnaire, agent du pouvoir royal, investi d’attributions illimitées quant
aux services généraux de son administration. Historiquement ils étaient les
véritables maîtres du royaume.
La définition du mot intendant et ses commentaires historiques nous font saisir
ce qui justifie pleinement le second nom attribué au 8e degré à savoir Maître en
Israël. Il n’est pas maître d’Israël mais en Israël, désignant ainsi le lieu où
s’exerce son pouvoir de surveillance. Ce qui signifie que si le pouvoir est
illimité dans son principe, dans l’exercice de sa fonction, il est limité en un
lieu où ce pouvoir doit s’exercer et pour la tâche à accomplir et qu’en sa
qualité de maître, il doit s’efforcer de maîtriser son pouvoir donc se
maîtriser.
Ayant ainsi abordé la signification globale de ce 8e degré, approfondissons
notre approche symbolique.
La décoration du temple :
Le temple est tendu de rouge, il est éclairé par vingt sept
lumières en trois groupes.
Cinq devant le second surveillant : l’Introducteur,
Sept devant le premier surveillant : le Trois Fois Illustre Inspecteur,
Quinze devant le Trois Fois Puissant.
Il y a en plus cinq autres lumières autour de l’autel disposées
comme les cinq points d’un dés (quatre formant le carré et une plus grande au
milieu).
A l’orient, un cercle inscrit dans un triangle équilatéral avec au centre J∴ ,
J∴, J∴ signifiant les épithètes de Dieu ; JAH, JACHINAI et JEHOUDA. Il y aussi
une étoile flamboyante de cinq pointes avec au centre la lettre J∴ les cinq
pointes représentent les cinq ordres architecturaux et la lettre J∴ au centre au
lieu de la lettre G∴ au grade de compagnon signifie que nous passons du plan
opératif au plan spirituel.
J∴ pouvant signifier tout ce qui concerne Dieu donc l’idéal de spiritualité,
alors que la lettre G∴ nous incitait à développer nos connaissances dans la
géométrie, la gravitation, le génie, la génération, la gnose. L’étoile
flamboyante, symbole de l’idéal de perfection est un symbole clé du thésaurus
maçonnique, qui réapparaît au 8e degré. Elle signifie que par cet idéal nous
sommes
appelés à poursuivre encore et plus loin notre quête vers plus de spiritualité.
Mais le nombre cinq est ici signe d’union, il est le nombre du centre, de
l’harmonie et de l’équilibre. Il est égal à la somme du premier pair et du
premier nombre impair. Il est le chiffre des hiérogamies c’est à dire du mariage
du principe céleste et du principe terrestre.
Il est le symbole de l’homme bras et jambes écartés. Il est aussi symbole de
l’univers deux axes, l’un vertical, l’autre horizontal passant par un même
centre. Il est de ce fait symbole de l’Ordre et de la Perfection.
Si le nombre cinq était déjà le nombre du 7e degré, il est au centre du 8e degré
en tant que nombre à mettre en oeuvre. En effet si la batterie au 7e degré était
de cinq coups (quatre plus un), au 8e degré il s’agit de cinq coups également
espacés. Il s’agit d’un cinq mis en oeuvre et réalisé dans sa totalité
harmonieuse.
Comme je vous l’ai déjà exprimé lors des planches précédentes, on ne peut tout voir, tout présenter, tout analyser. Chaque degré est une totalité symbolique en soi.
Le mémento.
Les signes, il y en a trois :
Signe de surprise ; porter les deux pouces aux tempes les mains étendues en
équerre, reculer puis avancer de deux pas et mettre les mains sur les yeux en
disant BENKHRIN (fils d’hommes libres)
Signe d’admiration ; entrelacer les doigts des deux mains les paumes en haut,
les laisser retomber sur la ceinture en regardant le ciel et en prononçant HAKAR
c’est le nom de Dieu. Il signifie le seul de son espèce ; c’est à dire l’UN : la
source de TOUT.
Signe de douleur ; mettre la main droite sur le coeur et la gauche sur la
hanche puis se balancer trois fois sur les genoux en disant le premier HHAI (vie
vivante) et le second JAH (Dieu)
Un attouchement : se frapper mutuellement le coeur avec la main droite puis la
passer sous le bras gauche, ensuite prendre l’épaule droite de la main gauche en
disant le premier JACHINAI, le second répond JUDA.
Le mot sacré et le mot de passe sont ceux de l’attouchement.
La marche ; cinq pas égaux ; L’intendant monte les sept marches d’exactitudes et
connaît les cinq points de fidélité.
La batterie : cinq coups égaux.
L’âge : trois fois neuf ( vingt sept ans).
Les décors : un tablier blanc bordé de vert et doublé de rouge, un cordon rouge
moiré porté en écharpe de droite à gauche et comme bijou un triangle où sont
gravés le mot sacré et le mot de passe.
Evoquons la symbolique des couleurs au 8e grade
Le blanc de la robe que revêt l’initié au 8e grade et le blanc du tablier,
c’est le signe d’inaccompli qui annonce l’accomplissement. Il est associé aux
rites de passage. C’est aussi le blanc qui consacre ceux qui ont pu s’élever
jusqu’à une certaine hauteur.
Le vert qui borde le tablier blanc, ce vert végétal qui réapparaît
périodiquement à chaque printemps est évocateur d’une renaissance dans la
tradition chrétienne, il est couleur de l’espérance. Pour l’islam, il est
couleur de la connaissance. Pour nous l’association du blanc et du vert évoque
la justice et l’innocence.
Le rouge qui double le tablier et qui est la couleur du cordon. Le rouge du
tablier est la couleur du coeur et de l’âme, la couleur symbole de la science
ésotérique de la concentration. Et le rouge visible du cordon est un rouge
solaire, signe de l’ardeur, de la
jeunesse et de l’amour. Il est le symbole de la force d’expansion.
La morale du grade
Nous devons nous consacrer avec zèle et constance aux travaux
susceptibles de donner la plus grande splendeur à notre Temple.
Étude du 9e degré dit de l’Elu des neuf
Le récit historico mythique évoque la recherche des meurtriers
d’Hiram (cf. page 209 et 210de Raoul BERTEAUX)
« Salomon publia un édit pour faire rechercher les criminels dans tout le
royaume, promettant de grandes récompenses a celui qui les amènerait devant lui.
Quelque temps après, Salomon était dans son palais, s'entretenant avec plus de
90 Maîtres, quand le Capitaine de ses Gardes lui annonça qu'un « inconnu »
demandait à lui révéler un secret important. Les Maîtres furent alarmés de la
facilité avec laquelle Salomon accueillit l'« inconnu ».
La conversation ne fut pas longue.
Salomon rassura les Maîtres en leur apprenant que l'« inconnu » connaissait la
retraite des assassins et qu'il s'offrait à y conduire ceux qui voudraient
l'accompagner.
Tous les Maîtres montrèrent un égal empressement. Le roi déclara que le sort
déciderait de ceux qui iraient saisir les meurtriers. Pour que le nombre ne fut
pas trop grand, il le fixa à 9 et fit mettre le nom des Maîtres présents dans
une urne. Les 9 Maîtres dont les noms sortirent de l'urne furent désignés.
Les 9 Elus reçurent l'ordre de Salomon de suivre l'« inconnu » jusqu'à la
caverne où les traîtres s'étaient réfugiés.
L'un d'eux, nommé Jhaoben, trouva la marche trop lente et précipita ses pas. Il
arriva le premier à la caverne, située dans la montagne, au bord de la mer, près
de Joppa. L'entrée de la caverne était cachée par un buisson.
L'Elu pénétra dans la caverne. Tandis qu'il y séjournait et se familiarisait
avec la pénombre, il but de l'«eau vive » contenue dans un broc placé sur une
table. A la lueur d'une lampe il aperçut un corps endormi. Considérant qu'il
s'agissait d'un des meurtriers recherchés, il saisit un poignard et le frappa à
la tête, puis au coeur. Le meurtrier de Hiram se leva furieux, mais ses
blessures le firent chanceler. Il aperçut Jhaoben et s'écroula en criant avec
rage « Nekam », ce qui signifie vengeance.
Les autres Elus arrivèrent dans la caverne et virent Jhaoben et la dépouille du
meurtrier, dont le nom était Ab-Hiram. Ils représentèrent à leur compagnon qu'il
avait transgressé les ordres de Salomon en dérobant ce traître au jugement
auquel il devait être soumis. Ils pensaient que le roi ne laisserait pas impunie
cette désobéissance, mais ils lui promirent d'invoquer sa clémence.
Ensemble, ils reprirent le chemin de Jérusalem.
Jhaoben se présenta devant le roi Salomon qui lui reprocha d'avoir outrepassé sa
mission, mais qui lui pardonna, estimant que son zèle était une excuse ».
Commentaires
1 - Salomon après avoir fait face aux problèmes de la continuation des travaux du temple publie un édit pour faire rechercher les criminels moyennant une récompense pour qui les ramènerait. C’est une oeuvre de justice qui est ici souhaitée.
2 - Le thème de l’ « inconnu » qui demande à être introduit requiert à mon sens quelques mots de réflexion. Que signifie symboliquement « l’inconnu » : révélateur d’un secret.
Il s’agit certes dans ce récit mythique d’un personnage étranger à cette communauté de connaissants. L’inconnu vient à nous pour nous révéler un secret. C’est ce qui est inconnu de nous, qui nous fait sortir de l’ignorance, même si cet inconnu fait peur, épouvante. Et Salomon montre dans ce récit mythique qu’il faut savoir accueillir parmi nous, en nous donc l’inconnu.
Baudelaire dans son poème « la mort » dans les Fleurs du mal
écrivait : « Plonger au fond du gouffre. Enfer ou ciel, qu’importe ?
Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ! »
Et Victor Hugo dans postcriptum de ma vie écrivait « ..Toute la haute puissance
intellectuelle vient de ce souffle, l’inconnu. »
En clair, c’est l’inconnu qui guide les pas des neuf élus et de Jhaoben vers la
caverne… c’est ce qui est inconnu de nous et en nous qui doit nous guider.
3 – la symbolique du nombre 9
Dans la mythologie grecque ce nombre a valeur rituelle. A titre d’exemples les
neuf muses sont nées de Zeus lors de neuf nuits d’amour. Léto souffre pendant
neuf jours et neuf nuits les douleurs de l’enfantement. Déméter parcourt le
monde pendant neuf jours à la recherche de sa fille Perséphone.
Neuf semble être la mesure des gestations, des recherches fructueuses et
symbolise le couronnement des efforts, l’achèvement d’une création (cf. le
dictionnaire des symboles).
Dans la symbolique maçonnique ; le nombre neuf représente dans son graphisme une
germination vers le bas donc matérielle, tandis que le chiffre six représente au
contraire une germination vers le haut donc spirituelle. Le nombre neuf ne
serait-il pas le nombre symbolisant les recherches fructueuses dans le monde
matériel, à savoir cette recherche des assassins d’Hiram.
4 - Le maître élu des neuf : Jhaoben
Jhaoben n’est pas pour nous un inconnu. Il était apparu en qualité de simple
intendant de Salomon au 6e degré. En fait au 6e degré ; voulant toujours trop
bien faire concernant la sécurité de son maître Salomon il écoute ce qu’il ne
doit pas écouter. Il est alors perçu comme un espion mais il peut plaider sa
cause et sa bonne foi. Et les deux rois Hiram roi de Tyr et Salomon le nomment
secrétaire intime ou maître par curiosité et il est chargé de rédiger le nouveau
traité d’alliance.
Jhaoben est maintenant devenu un maître élu des neuf. Mais là encore, il
précipite ses pas, il arrive avant les autres et au lieu de faire prisonnier le
meurtrier d’Hiram ou tout au moins le présumé meurtrier il le tue de deux coups
de poignards. L’un à la tête, l’autre au coeur. Celui-ci meurt en criant « NEKAM
» ce qui signifie vengeance.
Jhaoben a outrepassé sa mission, substituant par excès de zèle, la vengeance à
l’esprit de justice.
5 - Le nom du premier meurtrier d’Hiram-Abi a pour nom Ab-hiram ce qui signifierait « qui rejette le père » ou qui immole le père (le préfixe ab en français indique au propre comme au figuré l’écart ou la séparation).
6 – La symbolique de la caverne.
Le passage dans la terre est un thème fréquemment utilisé dans l’enseignement
initiatique de la FM. Je ne retiendrai pour le 9e degré de la symbolique de la
caverne que celui du complexe de TROPHONIUS (cf. le dictionnaire des symboles).
Car il y a plus d’un point commun avec le récit historico mythique du 9e degré.
En effet la caverne est un symbole de l’inconscient et de ses dangers, souvent
inattendus. L’antre de Trophonius peut être considéré comme l’un des plus
parfaits symboles de l’inconscient.
Voici le mythe grec :
« Trophonius, roi d’une petite province et illustre architecte, construisit avec
son frère, Agomède, le temple d’Apollon à Delphes. Le roi Hyrius les ayant
ensuite chargés de construire un édifice pour ses trésors, ils ouvrirent un
passage secret pou voler ses richesses ; s’en étant aperçu, Hyrius tendit un
piège et Agomède fut pris. Ne pouvant le dégager et ne voulant pas être reconnu
par les traits du visage de son frère, Trophonius lui trancha la tête pour
l’emporter avec lui. Mais il fut aussitôt engloutit dans les entrailles de la
terre. Dix ans plus tard, la Pythie, consultée pour mettre fin à une terrible
sécheresse recommande de s’adresser à Trophonius dont elle indique le séjour
dans un antre au fond des bois… Mais on ne pouvait le consulter qu’à travers
d’effroyables épreuves. Une suite de vestibules souterrains et de grottes
conduisait à l’entrée d’une caverne, qui s’ouvrait comme un trou froid, béant et
noir. Le consultant y descendait par une échelle, qui aboutissait à un autre
trou, d’une ouverture plus étroite. Il y introduisait les pieds, le corps y
passait à grand peine ; ensuite c’était la chute rapide et précipitée au fond de
l’antre. Il en revenait la tête en bas, les pieds en l’air, remonté très
rapidement aussi par une machine invisible. Pendant toute la course, il tenait
en main des gâteaux de miel qui l’empêchaient de toucher à la machine et et une
nuit. Les incrédules ne revoyaient plus le jour. Les croyants entendaient
parfois l’oracle ; revenus à la surface, ils étaient assis sur un siège nommé «
Mnémosyne » (déesse de la mémoire) ils évoquaient les terribles impressions
ressenties, dont ils seraient frappés toute leur vie. On disait couramment des
personnes graves et tristes : elle a consulté l’oracle de Trophonius ».
«Le complexe de Trophonius, qui tua son frère pour ne pas être reconnu coupable,
est celui des personnes qui renient les réalités de leur passé, pour étouffer en
elle le sentiment de culpabilité.
Mais le passé inscrit au fond de leur tête ne disparaît pas pour autant. Il
continue de les tourmenter, pour toutes sortes de métamorphoses (serpents, etc.)
jusqu’au moment où elles acceptent de la ramener à la lumière du jour, de le
sortir de l’antre et de le reconnaître comme leur appartenant. La caverne
symbolise l’exploration du moi primitif, refoulé dans les profondeurs de
l’inconscient »
Ainsi donc à ce degré, l’image de la caverne est à considérer
comme un modèle symbolique composé d’un ensemble d’images :
1 - Un buisson cache l’entrée de la caverne. C’est l’image de l’arbre qui plonge
ses racines dans les ténèbres de la terre et déploie son feuillage vers le ciel,
dans la lumière. Point n’est besoin d’insister sur ce symbole du lien vivant
entre le ciel et la terre, entre la matière et l’esprit, l’inconscient et le
conscient.
2 – Une bougie est allumée, c’est l’image du feu qui brûle en nous, dans les
profondeurs des ténèbres inconscientes. Ce feu qui nous éclairera peut être en
nous-mêmes.
3 – Un broc contient de l’ « eau vive », image de l’eau de source proche de
toute caverne sacrée. L’eau vive, c’est l’eau de la vie, c’est ici en quelque
sorte le symbole de l ‘eau naissante de la terre, symbole de la fécondation par
absorption afin que la germination future se fasse vers la lumière. Ainsi la
bougie et l’eau vive, au coeur des ténèbres de la caverne symbolisent la dualité
fondamentale des ténèbres et de la lumière qui signifie qu’au coeur des ténèbres
se trouvent des sources de lumière.
4 – Un poignard : il ne s’agit pas d’une épée arme symbolique du combat loyal
mais d’un poignard. Cette arme est un symbole important du 9e degré en sa
qualité d’arme de pénétration mais qui n’a pas la qualité symbolique de l’épée
qui sépare le bien du mal. Elle pénètre ici l’esprit et le coeur dans la ténèbre
et le sommeil. N’est-ce point le symbole de l’intuition fulgurante,
incontrôlée, qui soudain nous pénètre au plus profond de nous-mêmes jusqu’à la
faire mourir à son existence inconsciente en l’amenant à la lumière. Le poignard
est bi-métallique : il symbolise aussi la dualité. Sa lame est d’argent et son
manche est d’or figurant les valeurs femelle et mâle, la lune et le soleil, le
passif et l’actif, le yin et le yang, ici la connaissance indirecte et directe.
Le tout en une seule arme de pénétration.
Il est donc clair que la « pénétration » est à considérer comme fondamentale au
9e degré, comme un « acte primordial », à la fois pénétration de le « terre-mère
» qu’est la caverne et la pénétration du poignard dans la tête et le coeur. Nous
verrons d’ailleurs que la réponse au mot sacré sera NEKAN qui signifie « a
pénétré ».
La pénétration n’est-elle pas l’action de l’esprit par laquelle on accède à la
compréhension, par laquelle on CONNAIT….
Voyons brièvement les aspects du rituel GLOTON qui est celui de notre atelier de
perfection.
« Le récipiendaire est introduit dans le temple, il prend
connaissance des raisons par lesquelles Salomon a pris la décision de poursuivre
les meurtriers d’Hiram Abi. La légende du grade lui est communiquée.
Le récipiendaire est conduit dans la chambre aménagée en caverne. Il porte un
bandeau sur les yeux. Selon un jeu scénique qui comporte des variantes ; il
enlève le bandeau et regarde autour de lui et voit le gisant ; il boit de l’eau
vive ; il saisit le poignard et frappe le gisant. Le récipiendaire est ramené
dans le temple, il pénètre à pas précipités, en brandissant son poignard et en
disant : justice est faite. Il lui est reproché d’avoir outrepassé sa mission,
mais il est excusé en raison de son zèle. Il est procédé à la prestation de
serment, puis à l’instruction du grade et à la communication des mots, signes et
attouchements »
La morale du grade :
En aucun cas, la vengeance n’est permise.
Décoration du temple
Le Temple représente la salle d'audience du palais de Salomon ;
il est tendu de noir -semé de flammes rouges, et soutenu par des colonnes
alternativement rouges et blanches.
Il est éclairé par neuf lumières, huit en octogone autour de l'Autel, une entre
l'autel et l'orient.
L'autel est tendu de noir avec deux épées croisées et un poignard.
Les FF∴ont tous les jambes croisées, le coude droit sur le genou, les mains
devant la tête, qui est appuyée sur l'épaule droite.
La Loge prend le nom de Chapitre ; le Président, qui représente Salomon, Très
Souverain. Il y a un député de Salomon, qui est le roi Hiram et un seul
surveillant, prenant la titre d'Inspecteur, représentant Stolkin. Le
récipiendaire figure Johaben, chef des neuf Elus envoyés à la recherche des
assassins d'Hiram.
Mémento
Signe.
Faire le simulacre de frapper au front le Tuileur, avec un poignard ; la réponse
est de passer la main droite sur le front, comme pour s'assurer qu'il est
ensanglanté ; Faire le simulacre de plonger le poignard dans le coeur du Tuileur
en disant MAKEN (vengeance), la réponse est de porter la main au coeur en disant
HAHCEN.
Attouchement. –
Présenter la main droite fermée, le pouce levé, au tuileur qui saisit le pouce
avec la main droite le pouce levé. (l’on voit ainsi huit doigts et un levé, qui
représentent les neuf Elus.)
Mots sacrés. - Ceux du 2e signe
Mot de Passe. - LOK, LAHOGEB ou LAKTUGAB, nom du chef du Tabernacle, favori
de Salomon.
Marche. - Il n'y a pas
Batterie. – Huit et un
Age - huit et un ans accomplis.
Insignes – Tablier blanc taché de rouge, doublé et bordé de noir, sur la
bavette, un bras tenant un poignard ; cordon noir de gauche à droite, à la
pointe, neuf rosettes ; bijou.- un poignard. - Salomon et Hiram sont vêtus de
tuniques royales, avec une couronne sur la tête et un sceptre en main.
Morale du grade
Étude de 10e grade dit de l’élu des Quinze ou de l’illustre élu des Quinze
L’argumentation sur laquelle repose le rituel d’initiation au
10e degré Ceci est le récit résumé par Raoul BERTEAUX pages 229
« Deux meurtriers de Hiram Abi quittèrent la montagne à l’est de JOPPA et
s’enfuirent à GATH, cité des philistins. Ben-Gabel, un des élus fit reconnaître
leur retraite. Salomon, envoya 15 élus, avec une lettre à Maakah, roi tributaire
de Gath. Cette lettre fut confiée à Zerbal qui prit le commandement des quinze
élus.
Zerbal, Stolkin et Jhaoben pénétrèrent dans la carrière où s’étaient réfugiés
les deux meurtriers et les capturèrent. Les meurtriers furent ramenés à
Jérusalem pour y être jugés. Ils furent emprisonnés dans une tour dénommée
Achizar. Ils furent condamnés, pendus, décapités, tandis que leurs corps furent
ouverts de haut en bas, leurs têtes avec celle du troisième meurtrier furent
exposés aux portes du sud, de l’ouest et de l’est de la cité »
Tentons maintenant un commentaire sur le contenu symbolique de
ce récit historico mythique.
Le 10e degré est le deuxième acte d’une pièce en trois actes. Le premier acte
fut un acte de vengeance accompli dans la précipitation, le souci de bien faire.
Jhaoben est allé au-delà de ce qui lui était demandé. Alors qu’un acte de
justice était requis, il
a accompli un acte de vengeance. Mais en fin de compte, il bénéficie de la
clémence de Salomon. C’est la deuxième fois que Jhaoben s’abandonne à ses
pulsions et bénéficie de la clémence de Salomon. Cela ne signifie-t-il pas que
Jhaoben n’est pas considéré comme pleinement et consciemment responsable de ses
actes ?
Il y serait poussé par des forces intérieures, ses pulsions inconscientes le
dominent. Il faut qu’il apprenne à les reconnaître et à les dominer. S’il
bénéficie, lui, de la clémence de Salomon c’est que cette clémence est en
quelque sorte un acte de justice car elle témoigne d’une compréhension en
profondeur de la motivation réelle de l’autre.
Le deuxième acte mis en oeuvre au cours du 10e de gré est un acte de justice
dont la cruauté peut et doit nous interroger. Certes les deux meurtriers sont
jugés. Ils sont attachés à un poteau, on les étripe, on les expose ventre
ouvert, on les décapite. C’est-à-dire on sépare la tête du corps non seulement
par pitié mais aussi afin de séparer la tête du corps afin de montrer que la
tête est le lieu de la pensée qui a conduit le corps à commettre ces actes. On
expose les têtes aux diverses portes de la cité afin que tout le monde le sache,
en signe d’exemplarité. Que peut bien vouloir signifier ce récit quelque peu
barbare ? Faut-il que nous en restions à l’apparence du récit ou que nous
allions voir ce que symboliquement il veut nous signifier d’accomplir par
nous-mêmes, en nous-mêmes ?
Là est la problématique de l’initiation.
Nous aborderons en six points le contenu symbolique de ce récit.
1 - Nous savons que depuis notre initiation au grade de maître
les trois meurtriers d’Hiram Abi sont symboliquement trois de nos vices
redoutables à savoir : l’ignorance, le fanatisme et l’hypocrisie. Trois vices
contre lesquels nous sommes amenés à lutter depuis le 3e degré afin de nous en
préserver et/ou de nous en défaire. Si cette lutte semble au cours du 4e au 8e
degré avoir été mise en sommeil, les 9e et 10e degrés rappellent ces trois vices
violemment à notre attention.
La violence du récit historico mythique est là pour nous choquer, nous
bouleverser quelque peu afin de nous remettre au travail. Le rituel signifie en
quelque sorte que rien n’est peut-être jamais acquis définitivement. La violence
ici est d’ordre psycho-pédagogique pour nous remettre, voire pour nous mettre en
EVEIL.
2 - Au premier acte, le premier meurtrier s’était caché dans une
caverne. La caverne est l’un des symboles de l’Inconscient.
C’est le lieu du refoulement. Le sentiment de culpabilité est lui-même refoulé,
le meurtrier dort tranquillement au fond de la caverne. La symbolique de la
caverne et de sa pénétration représente l’exploration du moi primitif,
archaïque, refoulé dans les profondeurs de l’être.
Et la violence des faits relatés au cours du premier acte traduit ce qui nous
attend aussi dans ce combat que nous devons opérer pour ramener ces motivations
inconscientes à notre conscience.
Il y a des motivations inconscientes et terribles qui sont à la source de ces
trois vices qui sont l’ignorance, le fanatisme et l’hypocrisie.
Et les symboles tels que l’eau vive qui vient des profondeurs de la terre et la
bougie allumée dans les ténèbres de la caverne sont au 9e degré des symboles
signifiant la dualité fondamentale des ténèbres et de la lumière. Cela signifie
qu’au coeur des ténèbres, au coeur de la terre se trouvent les sources de la
lumière. Au coeur de l’inconscient se trouvent les racines d’espérer pour peu
que nous
nous efforcions de boire à la source ou qu’une petite lumière s’allume au fond
de nous et nous éclaire sur nous mêmes
3 – Au deuxième acte c’est à dire au 10e degré, les deux
meurtriers survivants ont trouvé refuge dans une carrière. Il ne s’agit plus
d’une caverne, ce lieu naturel dans les profondeurs de la terre. Ce lieu, creusé
par les forces telluriques et intemporelles en regard de la vie d’un homme,
symbolise le lieu même de la nature humaine, profonde et archétypale dont nous
n’avons pas conscience.
Au 10e degré il ne s’agit plus d’une caverne mais d’une carrière, c’est à dire
d’un lieu de la terre où l’on extrait de la pierre à ciel ouvert. Nous ne
sommes plus dans les profondeurs de le terre, dans les ténèbres de
l’inconscient, nous sommes à la surface de la terre, ce que les profondeurs de
la terre ont porté à sa surface. Ce qui est donc à la surface de l’inconscient
et qui est de ce fait apparent et visible. Nous sommes donc au niveau du
conscient, de ce qui n’est pas tout à fait caché.. Nous sommes en un lieu où
l’on travaille, un lieu où l’on creuse à ciel ouvert, dans la lumière. Un lieu
d’accès facile et au regard de tous. Symboliquement, c’est l’image que nous
voulons donner de nous-mêmes aux autres. Et c’est cette image qui peut être
aussi un refuge.
Qu’est ce qui se réfugie derrière le masque de nos apparences ? Le mythe
développé par le 10e degré nous invite à débusquer ce qui pourrait se cacher
derrière l’image que nous voulons donner de nous-mêmes.
C’est donc dans une carrière que deux des trois meurtriers ont trouvé refuge.
Ils sont là apparemment cachés mais le récit historico mythique nous fait
comprendre qu’ils peuvent être facilement débusqués. Car se cacher au fond d’une
caverne comme le fit le premier meurtrier nous conduit aussi au mythe de Caïn
qui ayant tué Abel pense trouver la paix de sa conscience au fond
de la terre mais comme l’écrit Victor Hugo « l’oeil était dans la tombe et
regardait Caïn ».
Mais ici le meurtrier dans sa caverne dort paisiblement. Il se cache non pas de
sa conscience mais de la justice des hommes. Mais se cacher dans une carrière
c’est autre chose. Peut être que ces deux meurtriers ne se sont cachés là que
pour donner le change, qu’ils sont revenus sur un lieu de travail comme pour
être vus à un moment ou à un autre ?
Il y aurait là, le faire semblant, se cacher avec le désir secret et inconscient
d’être pris. N’y aurait-il là chez ces deux meurtriers d’Hiram, comme un
sentiment ténu et inconscient de culpabilité qui fait qu’au fond de la nature
humaine la plus noire se trouverait une petite lumière susceptible de conduire
l’être à sa propre rédemption en attendant qu’une oeuvre de justice
s’accomplisse. Cela ne signifierait-il pas sur un plan philosophique et moral
que nous ne devons pas désespérer de l’homme ?
Ainsi donc, derrière le masque de nos apparences, peuvent se cacher quelques
travers qui peuvent en conscience être facilement débusqués afin de les éliminer
alors que d’autres seraient bien plus profondément enfouis. Mais il y faut, nous
fait comprendre le récit, une expédition, un travail avec ses frères, c’est à
dire un travail en loge de perfection qui consiste à développer des actes de
pénétration en soi par soi. C’est ce qui fait au 9e et 10e degré du poignard
bi-métallique à lame d’argent et manche d’or, le symbole fondamental.
En effet, le poignard est une arme de pénétration. Cette arme au 9e degré est le
symbole de l’intuition fulgurante, incontrôlée qui pénètre au plus profond de
nous-mêmes jusqu’à réveiller dans les douleurs les forces primitives qui dorment
en nous, jusqu’à les frapper dans le noir de l’inconscient en les amenant mortes
à la lumière de la conscience et cela indépendamment d’un acte
de conscience réflexive et contrôlée.
Cette arme est au 10e degré, fort de l’expérience acquise au 9e degré ou
l’erreur d’avoir frappé les forces primitives fut reconnue et pardonnée, cette
arme symbolise donc au 10e degré l’acte réflexif, mesuré, contrôlé qui amène ces
forces primitives dans la pleine lumière de la conscience pour y être analysées,
jugés et frappées. La pénétration est devenue au 10e degré un acte de l’esprit
par lequel on accède à la compréhension et à la connaissance libératrice.
Cela signifie que l’on reconnaît cette réalité psychologique en nous, qu’on
l’accepte, qu’on la ramène au niveau conscient, dans la pleine lumière, voire
mêmes sous le regard de ses frères surmontant ainsi le complexe de culpabilité.
Souvenons-nous du complexe de Trophonius que nous avons abordé au 9e degré.
Après le complexe d’Oedipe, c’est peut être l’un des plus important et peut être
des moins connus. Et pourtant il nous habite.
4 – Le récit historico mythique met en oeuvre une justice qui
nous apparaît bien barbare.
Nous sommes ici symboliquement ramenés en un temps mythique où la tradition
voulait que les puissances vaincues fussent cruellement punies.
Cela signifie qu’il nous faut violemment lutter contre ces forces en nous.
Symboliquement ce mythe est un mythe de Libération de Soi par accès à la
Connaissance de Soi. Mais il est vrai que cette libération de soi peut être
douloureuse et nous faire souffrir. Mais si au 9e degré cette libération de soi
semble accomplie dans la solitude de l’être et par l’être lui-même, au 10e degré
cette libération de soi s’accomplit avec les autres. Deux frères dans le récit
accompagnent Jhaoben et c’est à trois qu’ils arrêtent les deux meurtriers et
douze autres membres les accompagnent. C’est donc par soi et en communion avec
les autres que l’on peut le mieux accéder à la connaissance de soi et surmonter
le complexe de culpabilité de ne pas avoir fait ce que l’on devait faire en son
temps et d’être ainsi libéré de ce qui entravait jusqu’alors notre progression
sur le chemin de l’initiation, sur le chemin du perfectionnement de soi,
quittant ainsi la classe des maîtres pour la classe des élus et la récompense
qui nous attend symboliquement au 11e degré.
5 – Arrivés à ce point de notre commentaire nous pourrions
méditer sur le terme d’Elu d’autant qu’il ne s’agit ni au 9e degré ni au 10e
degré d’une véritable Election mais d’un tirage au sort.
Elu vient du latin eligere qui veut dire choisir, qui vient lui-même de elegere
qui veut dire lire.
En fait, le choix des frères devant accomplir cette tâche, est soumis à une
lecture du hasard comme s’il y avait une prédestination à l’accomplissement de
ce devoir. Il n’y a pas acte de candidature, il n’y a pas élection, il n’y a pas
vote, il n’y a pas plébiscite. Il n’y ni boule blanche ni boule noire. Il y
tirage au sort. Ce groupe de frères au 9e et 10e degrés et nous verrons aussi au
11e degré, est élu par la force des choses, par la force du destin en quelque
sorte.
Cela signifie que tous ces maîtres qui sont 90 et plus, que Salomon avait réunis
et qui participent au tirage au sort, tous ces maîtres sont en droit aptes à
remplir cette tâche et leur désignation ne s’opère pas par cooptation. Ils sont
de ce fait tous à égalité en regard de la tâche à accomplir et devant le hasard
qui a la responsabilité de la désignation qui n’est pas formellement
un choix.
On est élu des neuf ou des quinze, parce que le hasard nous désigne, pour que,
par cette tâche nous nous accomplissions et si c’est par tirage au sort c’est
pour que nous sentions moins l’effet d’une élection qui pourrait flatter notre
ego, que l’effet d’une volonté qui s’impose à nous, d’une volonté qui n’est pas
incarnée, d’une volonté qui quelque part peut être, préfigure celle
supposée du Nom Ineffable d’un grade à venir en loge de perfection. En d’autres
termes c’est promouvoir l’humilité comme une valeur fondamentale de la classe
des élus.
6 - La présence de Jhaoben, au 6e degré et au 9e degré
personnifie à mon sens le lien symbolique que nous devons gérer entre les
nombres 9 et 6.
Symboliquement l’ajout aux neuf frères composant le groupe des élus des neuf de
six nouveaux frères tirés au sort pour former le groupes des élus des quinze
nous fait penser à la germination par le bas (le nombre 9) à la germination par
le haut (le nombre 6) puisque la somme des chiffres composant 15 est égal à 6.
Une nouvelle épreuve va donc s’ajouter à la première, un passage va s’opérer en
Jhaoben parce que va germer en lui, avec l’aide des autres, le grain de l’esprit
après que celui de la matérialité la plus brute se soit exprimée au 9e grade.
C’est cette réalisation que nous devons opérer en nous, assurer ce passage de
l’équerre au compas, de la matière à l’esprit. L’initiation au grade des élus
des quinze n’est-elle pas une nouvelle possibilité offerte de germination par le
haut ?
Voici rapidement approché le contenu symbolique du récit historico mythique du
10e degré que nous avons ici et là relié à celui du 9e, car ces deux grades sont
intimement interdépendants.
Voyons brièvement les aspects du rituel GLOTON qui est celui de
notre atelier de perfection.
« Pour les réceptions, il ne peut y avoir plus de quinze élus dans le chapitre ;
le surplus se tient au dehors. Le candidat est conduit dans la loge après avoir
été interrogé sur le grade précédent. Ben Gabel vient annoncer qu’il a découvert
les traces des deux fugitifs. Il est procédé au tirage au sort pour désigner sis
élus qui de joindront aux neuf déjà désignés de façon à constituer un groupe de
quinze élus le maître des cérémonies représentant Zerbal, accompagné du candidat
et des autres membres du groupe, quittent le chapitre. Après un simulacre de
combat au cours duquel les deux meurtriers sont arrêtés, le groupe des quinze
revient. Les membres du groupe sont reçus au sein d’un ordre nouveau appelé Elus
des Quinze ».
Décoration du temple
Le Temple est tendu de noir semé de larmes rouges et blanches, 15 lumières
l'éclairent, 5 à l'Est devant le Président. 5 devant chaque Surv∴.
L'assemblée se nomme Chapitre. - Le Président se nomme Très Illustre Maître, le
1er Surv∴ , Inspecteur ; le 2e Surv∴, Introducteur.
Il ne peut y avoir plus de 15 Elus lors des réceptions, le surplus se tient en
dehors.
Le Chap∴ se tient dans le salon d'audience de Salomon.
Mémento
Signe. – Demande. - Se porter le poignard sous le menton et le descendre le long
du ventre
comme pour se l'ouvrir.
Réponse. - On fait le signe d'app∴ ayant le poing fermé le pouce levé.
Attouchement. – S’entrelacer réciproquement les doigts de la main droite.
Mots sacrés. - ZERBAL. - Réponse: BENAIAH.
Mot de passe. - ELIHAM.
Heure. - Pour ouvrir : cinq heures du matin ; pour fermer : six heures du soir.
Marche. - Quinze pas triangulaires.
Batterie. - Cinq coups égaux.
Insignes. - Tablier blanc doublé et bordé de noir ; au milieu, la ville de
Jérusalem avec trois
portes surmontées de trois tètes sur des piques ; cordon noir (de gauche à
droite, au bas trois têtes
brodées ; bijou : un poignard.
Étude au 11e degré dit l’Elu des douze ou sublime
chevalier Élu
C’est le dernier degré de la classe des Elus qui en comprend
trois : le 9e degré dit l’élu des neuf, le 10e degré dit l’élu des quinze et le
11e degré dit l’élu des douze. Ce dernier est un degré singulier sur le chemin
initiatique puisqu’il est un degré de RECOMPENSE.
Symboliquement la classe des élus correspond à ce qu’on appelle « la descente
aux enfers » ou Descente au noir ou encore l’oeuvre au noir. A ces trois degrés
est associé la couleur noire et la couleur rouge chtonienne sous la forme de
sang, de feu et nous le verrons d’un coeur rouge. Ces trois grades
symboliseraient en quelque sorte trois moments de l’oeuvre au noir. Au 9e, c’est
la descente aux enfers, au 10e la remontée à la conscience, à la lumière et au
11e, nous allons le voir, la récompense qui vient couronner cet ensemble
d’épreuves surmontées et dans laquelle si le mérite joue un rôle, le hasard joue
aussi le sien.
Voici le récit historico-mythique du 11e degré résumé par Raoul
BERTEAUX :
« Après avoir puni les meurtriers d’Hiram, Salomon est résolu de récompenser le
zèle et la constance des Elus des quinze en créant un nouveau grade, celui de
l’élu des douze. Il les fit désigner par le sort et les constitua en Chapitre.
Il leur donna le gouvernement des douze tribus et leur conféra le titre de
Nasiah Ameth (ou Emeth). Nasiah signifie Prince ou chef, Ameth signifierait
vérité ou homme fidèle.
Salomon leur montra les trésors ramenés de Gabaon, qu’il avait fait ramener dans
le nouveau temple. Parmi ces trésors figuraient les cinq choses précieuses :
l’arche d’alliance, la boite en or dans laquelle étaient conservése le coeur du
fidèle, le palmier, le chandelier à sept branches et le voile du saint des
saints qui était , maintenant, partiellement entr’ouvert ».
La réception du candidat au cours de la cérémonie d’élévation au 11e degré est
la suivante :
« En principe, pour les réceptions, la loge ne comprends que douze élus. Le
candidat est conduit dans le grand chapitre, où il apprend que justice est
faite, mais que des plaintes sont exprimées concernant la levée des impôts dans
le royaume. Il est proposé au roi Salomon de ne plus affermer les impôts, mais
de confier la gestion à des officiers du roi, agissant comme des représentants
dans chacune des provinces du royaume. Salomon décide que la désignation des
douze élus se fera par tirage au sort parmi les quinze. Le récipiendaire et les
onze FF∴ qui l’accompagnent se placent autour de l’autel. Le récipiendaire prête
le serment et est investi dans ses fonctions de Prince Elu ou Nasrah Emeth ».
Un commentaire sur le contenu initiatique s’impose. Il serait
présomptueux d’espérer en si peu de temps de rendre compte de toute la richesse
symbolique de ce grade. La classe des Elus forme un tout et le 11e degré apporte
une sorte de conclusion dont le fondement peut nous étonner.
En effet, par rapport à tous les grades depuis celui d’apprenti, le néophyte au
11e degré n’a pas de réelles épreuves à surmonter ou si seulement une seule
qu’il a subi par deux fois à savoir le tirage au sort, afin d’être parmi ceux
qui seront récompensés par rapport à tous ceux qui ont accompli le même devoir,
c’est à dire surmonter les dernières épreuves sacrificielles.
Ils ont tous accompli leur devoir conformément aux ordres reçus mais seulement
quelques uns seront choisis par le hasard pour être élevés au 11e degré que
Salomon créé spécifiquement pour eux.
A première vue, cet acte royal de récompense, porterait une part d’injustice
puisque parmi ceux qui en principe y auraient droit, tous ne seraient pas
directement concernés. C’est une récompense visible, palpable et matérielle qui
est donnée à quelques uns. Le roi
décide du principe de cette récompense mais n’est en rien l’acteur de celle-ci.
C’est le hasard qui décide. Donc quelques uns seront écartés par le hasard de la
récompense matérielle du roi. Le sont-ils en fait sur le plan spirituel ? Là est
peut être l’autre dimension initiatique de ce degré. Nous devons nous interroger
sur le sens profondément initiatique de cette épreuve qui touche l’Ego de ceux
qui par désobéissance ont accompli leur devoir et dégager le sens qu’elle peut
prendre à nos yeux, pour nous-mêmes, en nous-mêmes. Quel sens pour l’ego de ceux
qui bénéficient de cette récompense matérielle par l’effet du hasard ? Quel sens
pour l’ego de ceux qui peuvent ressentir cet effet du hasard comme une forme
d’injustice ? Ne pas être récompensé lors que l’on a accompli son
devoir comme les autres qui eux sont récompensés est une épreuve autrement
difficile qu’il faut apprendre à surmonter. Il nous importe de dégager le
positif et le négatif de ces deux situations à vivre, à surmonter. Car être
récompensé alors que d’autres FF∴ ne le sont pas est aussi une épreuve à vivre
et à surmonter.
Revenons en quelques mots sur chacun des trois actes de cette
pièce qui constitue la classe des élus.
Le premier acte qui correspond au 9e grade est un acte de vengeance accompli
dans la précipitation par excès de zèle et souci de trop bien et trop vite
faire. Il était demandé à JHAOBEN d’accomplir un acte de justice, par égarement
il accomplit un acte de vengeance. En revanche la clémence du roi Salomon à son
égard est un acte de justice qui témoigne de sa compréhension en
profondeur de la motivation réelle de l’autre.
Le deuxième acte qui correspond au 10e grade est un acte de justice dont la
cruauté nous interroge. La violence du récit historico mythique est d’ordre
psycho pédagogique pour nous remettre sur la voie de l’éveil et lutter à nouveau
et plus violemment contre ces trois vices : l’ignorance, le fanatisme et
l’hypocrisie. Il y a jugement et il y a mise à mort c'est-à-dire éradication
complète des ces trois vices et cet acte d’éradication est porté à la
connaissance de tous comme acte d’exemplarité.
Le troisième acte qui correspond au 11e grade est un acte de justice mais d’un
tout autre ordre. Un acte de justice qui semble porter en lui une dimension
d‘injustice. S’il est juste de récompenser tous ceux qui ont accompli par
obéissance leur devoir, est il juste de ne récompenser par tirage au sort que
quelques uns ? Est ce à dire qu’un acte de justice, quel qu’il soit, est
intrinsèquement toujours incomplet ? Est-ce à dire qu’aucune justice n’est
totalement juste et ne peut l’être soit que le principe sur lequel cette justice
s’appuie est imparfait, incomplet, insuffisant soit que le hasard peut aussi
jouer un rôle dont on ne peut à priori augurer des effets. En clair la justice
humaine ne peut en principe être pleine et entière, elle est parcellaire,
limitée et faillible. Il
est donc clair que ces trois degrés nous conduisent à méditer sur la notion de
justice.
La morale au 9e grade est : « En aucun cas, la vengeance n’est
permise ». Il n’y a pas de morale au 10e grade dans notre rituel d’Edmond GLOTON.
La morale au 11e grade est la suivante « Les FF∴ dignes, tôt ou tard reçoivent
leur juste récompense ». Cette morale qui semble clore l’enseignement rituélique
du 11e degré mériterait à elle seule une planche. En effet, que recouvre la
notion de « frères dignes », cette notion de temps suspendu de tôt ou tard, le
verbe de recevoir qui signifierait qu’il y aurait une instance intérieure ou
extérieure
qui accorderait ou n’accorderait pas et s’il y a récompense possible, de quelle
nature peut elle être ?
Par ailleurs que recouvre la notion de « juste récompense » pour un franc maçon
? Où l’on voit que cette phrase en apparence toute simple, mériterait une longue
méditation personnelle et collective.
Par ailleurs, à cette notion centrale de justice est associée pour l’ensemble
des ces trois degrés, la notion d’humilité. Ce qui signifie que justice et
humilité doivent être associées dans nos manières d’être et de penser.
En effet s’il y a mansuétude du roi Salomon au 9e degré, il y a aussi humilité
de sa part dans l’acte de pardonner à Jhaoben. En effet si la mansuétude est le
fait du prince, l’humilité dans le jugement qui conduit au pardon, place le roi
Salomon dans son humanité partagée avec les autres FF∴. Il est roi et il est
homme.
L’acceptation au 10e degré d’être tiré au sort, pour accomplir son devoir et non
d’être désigné par cooptation ou élection, ce qui pourrait flatter notre ego est
le signe que nous sommes tous égaux au regard du devoir à accomplir et que nous
devons promouvoir l’humilité comme valeur fondamentale de la classe des Élus. Le
tirage au sort associe dans son principe égalité, justice et humilité par des
liens très forts.
Et cette valeur est à nouveau affirmer au 11e degré car là, notre devoir est
d’accepter d’être tiré au sort pour être récompensé ou ne pas l’être alors que
nous avons accompli les mêmes épreuves avec succès. Nous nous éloignons ici de
la notion de mérite qui est dû et qui doit déboucher sur une reconnaissance
identique. Nous sommes ici sur le plan initiatique et non dans le monde profane.
Et l’on peut se demander où se situe la vraie récompense ? Ne va-t-elle pas à
ceux à qui aucune récompense matérielle n’est donnée, mais qui bénéficient d’une
épreuve supplémentaire pour progresser sur la voie initiatique par un travail
plus profond encore sur leur ego mis ici à rude épreuve.
Peut être est-ce cela la vraie récompense ?
On peut aussi retenir qu’ils sont trois FF∴, comme il y eut trois mauvais
compagnons. Ne seraient ils pas, ces trois FF∴ le symbole des trois vertus
opposées à ces trois vices ? A savoir : la connaissance opposée à l’ignorance,
la tolérance opposée au fanatisme, la franchise opposée à l’hypocrisie ?
Et s’ils sont tirés au sort parmi les quinze FF∴ pour ne pas participer au Grand
Chapitre des Elus des douze, c’est que chacun des quinze pouvait symboliquement
incarner l’une ou l’autre de ces vertus ?
Symboliquement la règle du tirage au sort, les place sous le niveau. Cette règle
c’est aussi, l’équité que symbolise l’équerre. Mais comme chacun de ces FF∴ est
passé de l’équerre au compas au 4e degré, ils savent tracer la courbe idéale de
leur comportement. Ils ont acquis la maîtrise d’eux-mêmes. , nous la verrons
tout à l’heure, elle est confirmée par l’autre titre du grade : Sublime
Chevalier Elu.
Quant aux douze FF∴ choisis par le sort pour participer au grand chapitre, ils
sont appelés à d’autres tâches, notamment, non plus à continuer la construction
du temple interrompu au 9e mais à prélever l’impôt au nom de Salomon, ils ne
sont plus des constructeurs. Il s’agit, nous dit Raoul Berteaux d’une
modification complète qui est ainsi proposée au néophyte.
Ayant ainsi rapidement développé ce commentaire sur
l’enseignement initiatique du 11e degré, je voudrais dire quelques mots à propos
de sa seconde dénomination ; Sublime Chevalier élu
En effet c’est la première fois que le titre de chevalier est attribué et c’est
aussi la première fois que la qualité de sublime est associée. Il n’est pas
indifférent que nous en disions quelques mots.
On sait que l’idéal du chevalier peut se résumer à un accord de loyauté absolue
envers certaines croyances ou valeurs et des engagements sans faille auxquels il
soumet toute sa vie.
Le chevalier est maître de sa monture, mais il s’agit moins de son cheval que de
son propre moi. Il a acquis cette maîtrise qui lui permet d’adapter ses moyens
aux buts poursuivis. Le chevalier n’est pas un souverain mais un servant. Il se
réalise par l’action pour une grande cause.
Mais il est clair qu’ici, à notre niveau, le symbole du chevalier s’inscrit dans
le sens d’une spiritualisation du combat.
Au terme de chevalier est associé le qualificatif de sublime. Il n’est pas
indifférent de préciser que cet adjectif de sublime vient du terme sublimer qui
est un terme alchimique dont on a trouvé trace écrite vers 1314.
Sublime signifie qui est placé très haut, qui est au premier rang et qui mérite
admiration et dont le mérite est immense et qui fait preuve d’une vertu
exceptionnelle…
Avant d’achever ce rapide commentaire sur le sens initiatique de ce grade je
voudrais poser sans donner de réponse ces questions.
• Qui n’a jamais, éprouvé en lui cette pulsion de mort l’envahir en regard d’une
agression ?
• Qui n’a jamais eu envie de se venger ?
• Qui n’a jamais éprouvé le désir de punir de façon radicale des actes
délictueux, la mort seule pouvant rendre justice ?
• Qui n’a jamais éprouvé dans son ego, ce sentiment de fierté ou d’orgueil
d’avoir été élu, choisi ?
• Qui n’a jamais manqué d’esprit de justice et d’humilité ?
Je répondrai personnellement que ces sentiments me traversent et
qu’il me faut maîtriser ma monture, que rien n’est définitivement acquis même si
au niveau des apparences cela n’est pas directement visible. Ne nous arrive-t-il
pas de donner le change ?
Il est difficile d’atteindre le 11e degré de notre cheminement initiatique. On
tend vers le sublime chevalier élu.
Qui peut dire qu’il vit pleinement ce grade ?
Décoration du temple
Le Temple est tendu de noir parsemé de coeurs enflammés, il y a 12 lumières : 3
au Nord, 3 1 au Sud, 3 à l'Orient et 3 à l’Occident. (Certains rituels donnent
24, lumières.)
La Loge prend le titre de Grand Chapitre il ne peut y siéger que douze Elus. Le
Président, représente Salomon et s'appelle. Trois Fois Puissant. Au lieu de
Surveillants, il y a un Grand Inspecteur et un Maître des Cérémonies.
Mémento
Signe.
Croiser les bras sur la poitrine, les mains fermées, les pouces levés.
Attouchement.
Se présenter mutuellement le pouce de la main droite, les autres doigts fermés ;
l'un saisit le pouce de l'autre et lui renverse le poignet trois fois en disant
alternativement: BERITH NEDER EMOTH SCHEL. Prendre la main droite du Tuileur et
lui frapper trois coups avec le pouce sur la première phalange du médius.
Mot sacré. ADONAI
Mot de passe. STOLKIN.
Batterie. Douze coups égaux.
Age. Cube de 3, soit 27 ans.
Insignes. Cordon noir de gauche à droite ; on y brode trois coeurs enflammés ou
la devise : « Vincere aut mori « ,
Bijou : poignard d'or à lame d'argent ; tablier blanc doublé et bordé de noir,
une poche au milieu sur laquelle est une croix rouge.
Heure du travail. - Pour ouvrir 12 heures ; pour fermer : le point du jour.
Morale du grade
Les FF∴dignes, tôt ou tard reçoivent leur juste récompense.
Étude au 12e degré dit Grand Maître architecte
Au cours de cette tenue, nous allons brièvement aborder la symbolique du 12e degré dit du Grand Maître Architecte. C’est le premier degré de la troisième et dernière classe des 11 degrés de la loge de perfection.
Cette dernière classe comprend :
12e degré : Grand Maître Architecte
13e degré : Royal Arche
14e degré : Grand Elu de la Voûte Sacrée Parfait et Sublime Macon
Selon Raoul BERTEAUX le degré principal cette classe est celui
de Royal Arche encadré par deux degrés de consécration celui des maîtres sous le
titre de Grand Maître Architecte et celui des Élus, sous le titre de celui de
Grand Élu de la Voûte Sacrée Parfait et Sublime Macon
Avec les grades du 9e, 10e et 11e degrés nous avons vu se développer trois
thèmes qui concernaient :
la vengeance avec le 9e
la justice avec le 10e
la récompense avec le 11e Les trois mauvais compagnons ont été recherchés et
punis et les maîtres qui avaient participés à leur recherche et avaient
accomplis l’oeuvre de justice demandée par Salomon ont été récompensés.
La légende qui concerne le 12e degré se rapporte à la
désignation du successeur d’Hiram. Le roi Salomon aurait créé ce grade pour
récompenser ceux qui ont donc surmonté les épreuves de la classe des Elus et
nous avons vu que symboliquement ces épreuves étaient particulièrement
difficiles.
Salomon voulait former une école d’architecture pour ceux qui ayant surmonté les
épreuves de la classe des Elus conduiraient les travaux du temple, et aussi
encourageraient les vrais maçons dans le progrès de l’Art Royal. C’est ainsi
qu’il créa ce grade sous le titre de Grand maître Architecte.
Ce 12e degré est un degré de consécration, il définit la fin de la lignée des
maîtres, comme le 14e degré consacre la fin de la lignée des Elus.
La décoration du temple
le temple est tendu de blanc parsemé de flammes rouges
il y a trois lumières une à l’orient, une au sud et une à l’occident
Sur la table des trois premiers officiers est un étui de mathématiques
Au milieu du temple est une planche à dessin avec papier et instruments à
dessin ainsi qu’un siège devant la planche à dessin
On trouve au nord les sept étoiles formant la grande ourse et l’étoile
polaire
A l’est l’étoile de Jupiter représentant l’étoile du matin
D’après PIKE, on peut trouver à l’orient derrière le sublime grand maître une
représentation des cinq colonnes représentant un ordre différent d’architecture
: toscan, dorique, ionique, corinthien et composite
La loge et les officiers de loge
1 - L’atelier s’appelle l’archiloge de Boulomie
On peut comprendre archi loge comme l’école de l’architecture ou la loge des
sciences de l’architecte. Le second nom qui est donné à la loge est Boulomie qui
est traduit dans le rituel par « l’endroit où l’on veut » ; Mais comme au 4e
degré il nous est demandé » de ne pas prendre les mots pour des idées et de ne
prendre pour vrai que ce que l’on a reconnu comme tel ».
J’ai donc procédé à une petite recherche :
D’abord, je n’ai trouvé nulle part la trace de ce néologisme : Boulomie. J’ai
tout d’abord établi un rapprochement de structure avec boulimie qui signifie une
faim insatiable, un désir intense. Ne dit-on pas au sens figuré une boulimie
intellectuelle pour signifier une grade avidité intellectuelle.
Mais dans boulomie on trouve aussi boulo, par euphonie on peut établir un
lien entre bouleau et boulot. N’oublions pas que le bouleau est un arbre au bois
dur dont on faisait des sabots. C'est-à-dire du bouleau ! c'est-à-dire
travailler, a pu faire penser à la valeur de boulot donc de travail, d’effort,
de difficulté qui demande de la volonté
J’ai rapproché ensuite le mot boulomie du mot aboulie qui signifie, qui ne
manifeste aucune volonté. Le mot aboulie vient du verbe grec boulesthai qui
signifie vouloir et ce verbe repose sur la même racine ballein qui signifie «
atteindre par un trait » ; quand on sait qu’au milieu de la loge au 12e degré
est une planche à dessin avec les outils du dessinateur et que ce degré est
appelé grand maître architecte, on ne peut qu’être sensible à la traduction du
verbe ballein : atteindre par un trait. Donc nous sommes dans un atelier appelé
boulomie où nous devons être desboulimiques du vouloir et développer l’art du
trait.
2 – La place du président ou sublime grand maître est à l’orient ou MEROGENIE ce qui traduit dans notre rituel par (le coté de la naissance). Mérogénie viendrait du grec méro qui signifie partie et du suffixe génie qui signifie formation, production ce qui nous renvoie à genèse. La mérogénie qui est aussi un néologisme est le lieu de naissance. Quel est ce lieu ? Est ce un simple point dans l’espace cosmique ? L’est, d’où vient la lumière physique ou est ce le lieu où naît la lumière spirituelle, la matrice où elle se développe avant de naître ? Nous sommes peut être invités à dépasser cette notion liée aux points cardinaux, la dimension cosmique du phénomène, pour atteindre sa dimension humaine et spirituelle ainsi par rituélique.
3 – Les surveillants ou excellents gardiens siègent à l’occident
ou MERITHANATIE (ou côté de la mort) Méri, Mero signifie partie, coté et
thanatie vient de thanatos qui signifie mort. Ce nouveau néologisme se comprend
plus facilement. C’est le côté où le soleil se couche où la lumière s’éteint,
mais par ce néologisme nous nous éloignons de la notion cosmique pour atteindre
ainsi à la notion spirituelle.
Entre la Mérogénie, ce lieu de la naissance de la lumière spirituelle et le
Mérithanie, ce lieu de la mort de la lumière spirituelle se déroule la vie de la
lumière spirituelle qui resplendit sur la planche à dessin et les outils du
dessinateur au milieu de la loge et sur le siège de celui qui grand maître
architecte développe l’art du trait. Entre sa naissance et sa mort, la vie
spirituelle se développe au coeur de l’archi loge ou boulomie c'est-à-dire au
coeur du VOULOIR au coeur de la VOLONTE.
Cela signifie que nous devons nous élever au dessus des contraintes terrestres
et physiques pour pénétrer le monde des intelligibles par une quête de l’absolu
afin de construire le temple spirituel.
4 – Les autres officiers sont :
l’orateur appelé le Rhéteur c'est-à-dire le maître de la rhétorique ou
science du discours.
Le secrétaire est appelé l’Aporète ceci est un autre néologisme pouvant peut
être signifier le maître en scepticisme, un aporétique étant un sceptique
Le trésorier est l’économe
L’hospitalier est l’Evergite c'est-à-dire bienfaisant
Le maître des cérémonies est le Liturgiste.
5 - Les rangées des sièges (colonnes) sont appelées STYLES :
style du nord, style du midi. Il s’agit là aussi d’un néologisme qui viendrait
du grec stulos qui signifie colonne. N’oublions pas qu’un stylite était un
ascète vivant en haut d’une colonne. Ne serions nous pas quelque part des
ascètes non point en haut d’une colonne mais sur les colonnes ?
Sachant qu’une ascèse est une discipline que l’on s’impose pour tendre vers la
perfection morale, pour affranchir l’esprit dans le domaine religieux ou
intellectuel ou spirituel.
Où l’on voit que ces différents néologismes ont pour objectif de nous faire
sortir des mots habituels pour que s’éveille à nouveau notre réflexion. Il
importe d’introduire une rupture sémantique dans le déroulement rituélique afin
d’éveiller à nouveau notre attention, notre compréhension.
Le mémento du grade
Signe. Etant à l'ordre, feindre de tracer un plan, avec le pouce droit, sur la
paume de la main
gauche, tout en regardant le Sub∴G∴ M∴
Attouchement. Entrelacer les doigts de la main droite avec ceux de la main
gauche de l'autre F∴. Mettre ensuite l'autre main sur la hanche.
Mot sacré. ADONAI.
Mot de passe. HAMON
Marche. Trois pas en équerre, le premier lent, les deux autres précipités.
Batterie. 1+2+2+1+2+2
Age. L'âge de la Plénitude, 45 ans.
Insignes. Tablier blanc doublé et bordé de bleu ; une poche au milieu.
Cordon bleu de droite à Gauche. Nous retrouvons les couleurs du tablier et du
cordon de maître en loge bleue n’oublions pas
que ce 12e grade est le degré de consécration des degrés de maître.
Bijou : un carré parfait, sur l'une des faces duquel sont gravés quatre demi
cercles devant sept étoiles. Au centre est un triangle renfermant un A. De
l’autre côté sont les cinq ordres d’Architecture ; au-dessus un Niveau,
au-dessous une Equerre, un Compas et une Croix au milieu la lettre -M. Au bas
des cinq colonnes sont les lettres C∴D∴T∴I∴C∴ La lettre A au centre du triangle
rappelle l’initiale du mot sacré ADONAI La lettre M au milieu du tablier doit
rappeler les initiales des mots Mérogénie et Mérithanatie lieu de naissance et
de mort. Les lettres C∴D∴T∴I∴C∴ sont les initiales des cinq ordres
d’architecture. La poche au milieu du tablier doit permettre d’y placer les
plans.
Quelques remarques à propos du rituel d’ouverture des travaux de loge. J’attirerai votre attention sur cinq points.
1. Le rituel d’ouverture a longuement développé la symbolique du
compas. Rappelons nous qu’au grade de maître secret nous sommes passés de
l’équerre au compas. Le 12e grade étant un grade de consécration de la classe
des maîtres, le rituel nous inscrit totalement dans cette continuité et
développe à cette fin le symbolisme du compas, de la circonférence et du centre.
Il témoigne ainsi de la valeur du compas en qualité de symbole.
2. Le rituel brièvement nous demande : quels furent nos premiers travaux avant notre admission au 12e degré et nous répondons que nous avons balayé la chambre des dessins, délayé l’encre de chine et collé les papiers sur les planches. Ceci signifie que nous nous sommes préoccupés des travaux préparatoires, des connaissances élémentaires indispensables au travail requis au 12e degré. Ce que nous avons fait jusque là nous a simplement préparé.
3. le rituel nous demande maintenant ce que nous faisons au 12e
degré et nous répondons « je veux ! et je construis » je veux suivi d’un point
d’exclamation et je construis. La volonté est ici affirmée comme une qualité
morale première et fondamentale. Le point
d’exclamation est là pour montrer la puissance symbolique. Le je construis est
en dépendance de la volonté. Il lui est second, il est coordonné par la
conjonction de coordination et témoignant ainsi de sa filiation avec le VOULOIR.
4. le rituel nous demande ensuite notre âge symbolique notre réponse est : « l’âge de la Plénitude 45 ans » . la majuscule confère au mot plénitude une valeur supplémentaire qui ne désigne pas simplement un état comme dans l’expression « la plénitude de ses moyens » c'est-à-dire la totalité de ceux-ci mais une qualité morale, spirituelle qui distingue cet âge des autres âges. C’est l’âge de la plénitude sans que s’ajoute un complément à ce nom. C’est l’essence même de la plénitude qui ne requiert alors aucun complément puisqu’en principe elle les contient tous.
5. Comme vous l’avez remarqué, c’est la première fois au cours d’un rituel d’ouverture des travaux que l’on ne demande pas de s’assurer si le temple est couvert. Toute la problématique du secret maçonnique est ici présentée c ar la garantie de notre secret est-il dit « réside dans notre science même » qui n’est en fait accessible qu’à celui qui en a l’intelligence naturelle et qui a accompli les travaux préalables nécessaires. Donc au 12e degré nous n’avons pas à nous mettre à couvert. Notre science nous protège. Et si quelqu’un venait à nous comprendre et surprit nos secrets, ce serait un grand bien car cela ferait un G∴M∴A∴ de plus. Et donc si l’on semble se cacher c’est pour créer l’attrait du mystère afin de susciter de venir parmi nous. Le secret maçonnique est abordé de façon positive comme une chose aussi à partager avec ceux qui en ont la compétence et le désir. Nos rituels, nos symboles s’ils donnent l’impression que nous nous cachons, c’est aussi pour créer l’attrait du mystère et le désir de nous rejoindre ; le secret maçonnique ne serait-il pas aussi une forme de prosélytisme ?
Morale du grade_
Le M∴A∴doit posséder les vertus et les sciences qui forment la base de toute
perfection.
Étude au 13e degré dit de Royal Arche
Nous voici arrivé au 13e degré du Royal Arche, c’est le degré
central de la 4e classe destinée à la formation des maîtres. Cette classe nous
fait participer au thème central du « NOM INEFFABLE »
Il est appelé aussi la royale arche d’Enoch, ou la royale arche de Salomon ou
royale arche écossaise.
Sa signification
Il y a là associé un adjectif anglais (Royal) et un substantif féminin français
(Arche). Il faudrait à mon sens prononcer à l’anglaise l’adjectif et arche selon
la prononciation française.
En adoptant cette dénomination, du titre anglais de Royal Arch ou Royal Arche
sous une forme anglo française on semble donner au titre de ce 13e degré un SENS
CRYPTIQUE c'est-à-dire caché, ce qui le rattache de façon subjective à la
symbolique de la CRYPTE qui est d’ailleurs le LIEU INITIATIQUE du 13e degré.
Le titre de ce grade ne désigne pas une FONCTION comme celle de Secrétaire
intime, de grand maître architecte, d’élu des neuf, etc. C’est le seul titre
depuis celui d’apprenti qui ne désigne pas une fonction, à exercer dans le
monde, dans le temple universel, fonction ayant un rapport plus ou moins direct
avec la construction du temple.
Ce titre de Royal Arche me semble être l’ESSENCE de ce que nous sommes,
c'est-à-dire le Lieu, l’Arche, le Coffre où l’Innommable, l’Incommunicable est à
jamais enfermé.
Chacun de nous est le lieu même du MYSTERE le plus profond, dont le nom ne peut
ni ne doit être prononcé, s’il l’était, le mystère ne serait plus.
Chacun de nous serait donc l’Arche cachée dans la Crypte du temple universel, ce
lieu le plus secret du temple de l’Univers. Chacun de nous est l’arche sacrée du
mystère. C’est en nous qu’est le lieu même du secret.
Ce titre de « Royal Arch » est le plus empreint d’ésotérisme que certaines
autres dénominations du même grade comme la royale Arche d’Enoch ou la royale
Arche de Salomon.
L’article défini – la - et le complément du nom à valeur
possessive, précisent, spécifient l’arche comme la « chose » d’Enoch ou de
Salomon. Ces dénominateurs font de l’arche un objet de légende. Par ces
dénominations trop spécifiques s’estompe à mon avis le sens initiatique profond,
laissant l’arche trop attachée à une figure légendaire. Tandis que le titre de «
Royale Arch » nous
situe au coeur même du symbole initiatique.
Par ailleurs si on se réfère au livre de Raoul BERTEAUX : la
Symbolique de la Loge de Perfection, Salomon, raconte la légende d’Enoch a
institué l’ordre de Royal Arche. Et le mémento des grades de perfection d’Edmond
GLOTON désigne les FF∴ par leur qualité de CHEVALIER de Royal Arche.
Ce 13e degré serait donc le premier degré de CHEVALERIE. Il assure le lien avec
les grades à venir. Et c’est peut être aussi en cela que le 13e degré est le
degré le plus important de la 4e classe des grades. Il est le grade compris
entre le 12e grade de consécration des maîtres et le 14e grade de consécration
des Elus
En quelques mots pour rappeler l’IDEAL de la CHEVALERIE qui se résume en un accord de loyauté absolue envers des croyances et des engagements auxquels toute la vie est soumise. Il appartient à la classe des guerriers par opposition à la classe sacerdotale et toute la symbolique du chevalier s’inscrit dans un complexe de combat et dans une intention de spiritualiser le combat. Il lutte contre la force du mal y compris les institutions de la société lorsqu’elles lui paraissent violer ses exigences intérieures (cf. le dictionnaire des symboles).
La décoration du temple
1 – selon le mémento des grades de perfection d’Edmond GLOTON Le collège ou loge
royale, se tient dans un lieu voûté, souterrain, sans portes ni fenêtres, il est
tendu de blanc.
On s’y introduit par une trappe placée au sommet de la voûte, laquelle est
peinte en blanc. Cette voûte est supportée par neuf arches portant les noms des
neuf premiers architectes qui sont :
JOD : le Principe, la Cause première
JHAO : Qui est vivant
JAH : Dieu fort
EHEIAH : Qui sera
ELIAH : Dieu très haut
JAHEB : Qui fait grâce
ADONAI : Le Seigneur
EL HHANAN : Dieu Compatissant
JOBEL : Qui pardonne
Ce sont tous des noms de dieu
La loge royale est éclairée par neuf lumières
huit flambeaux formant un octogone au centre du temple
un flambeau à mi chemin de l’orient et de l’autel La loge royale ou collège
comporte cinq officiers :
le trois fois puissant Grand Maître représente Salomon, est placé à l’est,
le second officier représente HIRAM roi de Tyr, il se place prés de Salomon
du coté sud, c'est-à-dire à sa gauche,
le troisième officier représente JABULUM c’est le grand trésorier. Ce nom
dont on ne connaît pas la signification, nous dit VUILLAUME, pourrait dériver de
JOBEL le 9e architecte…ce qui prendrait du sens.
le quatrième officier représentant STOLKIN est le grand inspecteur, il se
place à l’occident,
le cinquième officier représentant JOHABEN est le grand secrétaire, il est
placé au sud.
Approche symbolique de la trappe et des neuf lumières
Nous sommes donc dans une CAVITE SOUTERRAINE sans porte ni fenêtre. Rien ne peut
l’éclairer qui viendrait de l’extérieur aucune lumière exotérique pourrons nous
dire. La lumière ne peut venir que de l’intérieur, c’est là qu’est le LIEU de la
VRAIE LUMIERE.
La seule entrée est une TRAPPE, placée au sommet de la voûte, c'est-à-dire une
porte horizontale par laquelle on peut descendre à l’intérieur.
Le trappe sépare ce qui est en haut, de ce qui est en bas. Mais le bas symbolise
ici le Monde des Profondeurs, le Monde de la Connaissance, alors que le haut
symbolise le Monde des Apparences, le Monde de la non-connaissance.
Faut il rappeler que le mot trappe désigne aussi un ordre religieux celui des
trappistes qui quittent le monde - celui des apparences disions nous - et se
retirent à la Trappe pour aller dans le Monde de l’Approfondissement.
A ce propos et cela pour ajouter un petit sourire, je citerai Chateaubriand qui
nous écrit dans la vie de Rancé : « La Maison-Dieu s’appelle aujourd’hui la
Trappe : Trappe dans le patois du Perche signifie degré,…Notre Dame de le Trappe
veut donc dire Notre Dame des Degrés »
Est-ce que nous ne méditons pas sur l’un des degrés du REAA, le 13e, ainsi que
sur le mot Trappe.
Nous aurions pu faire passer le mot trappe à la trappe comme on dit, en n’y
portant pas attention, mais il m’a semblé que ce petit élément presque
insignifiant pouvant passer inaperçu dans l’approche de notre légende
initiatique jouait un rôle non négligeable.
Les neuf lumières qui éclairent la loge royale sont disposées
comme je l’ai dit plus haut :
huit flambeaux forment un Octogone
un flambeau est disposé à mi chemin de l’orient et de l’autel. Nous touchons
ici à la symbolique des nombres 8 et 9 ainsi qu’à celle de la figure géométrique
de l’octogone.
Le nombre 9 est le dernier des chiffres. D’une manière générale et dans de très
nombreuses
traditions et mythes, il est « la mesure des gestations, des recherches
fructueuses et symbolise le
couronnement des efforts, l’achèvement d’une création «
Le nombre 9 étant le dernier de la série des chiffres, il annonce à la fois une
fin et un commencement, c'est-à-dire une transposition sur un autre plan. Il est
le dernier des nombres de l’univers manifesté, il ouvre la voie des
transmutations.
Mais ici le passage au nombre 9 est symboliquement présenté par 8 plus un
légèrement détaché à mi chemin de l’orient et de l’autel. Cette symbolique nous
indique que nous sommes ici sur la voie de l’achèvement d’une gestation
l’achèvement d’une création. Peut être la nôtre ? Que nous sommes sur la voie du
couronnement de nos efforts et de nos recherches. Quant au nombre 8, il est
symbolisé par un octogone. Dans la symbolique chrétienne la forme octogonale
symbolise la résurrection ce qui fait que les fonds baptismaux ont souvent une
forme octogonale ou s’élèvent sur une rotonde comprenant huit piliers.
Les huit piliers de lumières disposés selon une forme octogonale ne signifient
ils pas de façon analogique aux fonts baptismaux, qu’il s’agit pour nous non pas
d’une résurrection mais d’une transmutation du plan de la matière au plan de
l’esprit, du plan de la vie matérielle au plan de la vie spirituelle. Car
l’octogone a une valeur de médiation entre le carré (la terre) et le cercle (le
ciel). Il est dans un rapport avec le monde intermédiaire entre la terre et le
ciel. Ne met il pas sur la voie de l’inaccessible quadrature du cercle qui
symbolise l’effort de l’homme pour transformer sa propre substance en substance
divine c'est-à-dire à se purifier, se perfectionner, à découvrir et mettre en
oeuvre sa propre transcendance ?
La base légendaire du rite d’initiation au 13e degré
Il est deux récits liés analogiquement. Le premier récit repose
sur la vision d’Enoch. Il serait trop long de le résumer et ce n’est pas le
récit dont s’inspire notre rituel. En effet notre rituel est basé sur la
kabbale.
Nous allons ensemble relire ce récit afin de nous remémorer notre initiation au
13e degré. Mais il faudrait aborder aussi la symbolique des portes à laquelle le
nom d’un sefiroth est attaché.
Nous ne pouvons aujourd’hui que les rappeler. « Longtemps après Salomon, trois
voyageurs arrivèrent, au pas lent de leur chameau, à
Jérusalem transformée en désert. Les voyageurs étaient des mages, en pélèrinage.
Ils découvrirent une excavation située à l'angle Sud Est des ruines du temple.
Un objet brillait dans le fonds du puits. Ils attachèrent leurs ceintures bout à
bout. Le chef du groupe descendit, soutenu par les deux autres. »
Pour comprendre la nature de l'objet trouvé, il faut se reporter plusieurs
siècles en arrière. Hiram Abi ayant reçu le deuxième coup, et prévoyant le
troisième, avait jeté son bijou dans le puits. Ce bijou du métal le plus pur
avait la forme d'un delta d'une palme de côté; il était suspendu par une chaîne
comportant 77 anneaux; l'avers portait le Nom Ineffable; le revers était lisse.
En descendant dans la profondeur du puits, le mage constata que la paroi était
divisée en 10 zones annulaires, faites de pierres de couleurs différentes. Il
ramassa le bijou et constata qu'il portait le Nom Ineffable : il était un
initié. Il découvrit une ouverture par laquelle il pénétra et, dans l'obscurité,
toucha une paroi qui lui paraissait être une porte de bronze. Il remonta avec
l'aide de ses
compagnons.
Les trois retournèrent au puits. Ils placèrent une extrémité de leurs ceintures
nouées bout à bout sur une pierre plate, sur laquelle on lisait encore le mot «
Jakin » et firent rouler dessus un fût de colonne où l'on voyait le mot « Boaz
». Chacun se laissa glisser au fond du puits, muni d'une torche.
Ils arrivèrent devant une porte de bronze. Le mage découvrit un ornement en
relief, entouré d'un cercle composé de 22 points; il prononça le mot Malkuth; la
porte s'ouvrit. Ils descendirent un escalier de 3 marches, puis arrivèrent à un
palier triangulaire; tournant à gauche, ils empruntèrent un escalier de 5
marches conduisant à un palier triangulaire; tournant à droite, ils empruntèrent
un
escalier de 7 marches et finalement un escalier de 9 marches.
Ils se trouvèrent devant une porte de bronze portant un décor figurant une
pierre d'angle. Le mage prononça le mot Iesod ; la porte s'ouvrit, ouvrant le
passage vers une salle voûtée. Une nouvelle porte de bronze fermait le fond de
la salle voûtée. Ils découvrirent successivement 10 portes, portant chacune un
décor; chacune des portes S'ouvrit dès que le mage prononça le mot correct.
Voici les ornements successifs des portes : un cercle de 22 points, une pierre
d'angle, un soleil rayonnant, une tête de lion, une lune resplendissante, une
règle, une courbe gracieuse, un oeil, un rouleau de la Loi et une couronne
royale.
Voici quels étaient les « Mots » correspondants. Malkuth, lesod, Hod, Nizah,
Tiphereth, Pechad, Khesed, Biznah, Chochmah, Kether.
La 9e Voûte était brillamment éclairée/par 3 lampadaires d'une hauteur de 11
coudées, portant chacun 3 branches, dont chacune supportait 3 lampes. Les
pèlerins éteignirent leurs torches et, après s'être déchaussés, s'avancèrent
devant les lampadaires, en s'inclinant 9 fois.
Ils découvrirent un autel cubique, de marbre blanc, de 2 coudées
de côté, situé à la base du triangle formé par les 3 lampadaires.
Les objets suivants étaient représentés sur les faces de l'autel cubique.
Face avant : règle, compas, équerre, niveau, truelle, maillet.
Face latérale gauche : triangle, carré, étoile flamboyante, cube.
Face latérale droite : Les nombres 27, 48, 343, 729, 1332, 2197.
Face arrière : l'acacia symbolique.
Sur l'autel : une pierre d'agate de 3 palmes de côté, portant le mot Adonaï.
Les deux disciples lurent ce nom; après quoi le mage leur déclara : « Il est
temps pour vous de recevoir le dernier enseignement qui fera de vous des Initiés
complets. Ce nom n'est qu'un vain symbole qui n'exprime pas réellement l'idée de
la Conception Suprême ». Il prit la pierre d'agate à deux mains et la retourna,
disant à ses disciples : « Regardez. La Conception Suprême, la voilà. Vous êtes
au Centre de l'Idée ». Les disciples épelèrent les lettres : Iod, He, Vau, He.
Ils ouvrirent la bouche pour prononcer le mot, mais le mage leur cria - «
Silence. C'est le Mot Ineffable qui ne doit sortir d'aucune lèvre ». Il retourna
ensuite la plaque triangulaire du bijou de Hiram Abi. Ensuite il expliqua que la
pierre fut placée non par Salomon, mais par Enoch, le premier de tous les
initiés, l'Initié-Initiant, qui ne mourut point et qui survit dans ses fils
spirituels. Enoch vécut longtemps avant Salomon. On ne sait à quelle époque
furent bâties les 8 premières Voûtes et la 9e creusée dans le roc.
La 9e salle voûtée comportait une onzième porte. Les disciples demandèrent au
mage de l'ouvrir. Ils essuyèrent un refus et se rebellèrent. Ils prononcèrent au
hasard quantité de noms. Au moment où l'un d’eux dit: « En Soph » « infini ». la
porte s'ouvrit avec fracas, tandis qu'un vent violent éteignit toutes les
lumières. Le mage ayant réussi à refermer la porte, ils se prirent par la main,
longeant la paroi dans l'obscurité. Ils retrouvèrent l'escalier aux 9, 7, 5 et 3
marches. Le mage montra le cercle découpé dans le ciel par l'ouverture du puits
et leur dit : « Les 10 cercles que nous avons vus en descendant symbolisent les
9 voûtes (ou Arches) et l'escalier. La dernière porte correspond au nombre 11,
celle d'où à soufflé le vent du désastre : c'est le ciel infini avec les
luminaires hors de portée qui le peuplent ».
Les mages retournèrent, en méditant, à Babylone.
Ordre et Signes.
Premier signe, dit d'admiration. - Lever les mains au ciel lit tête penchée à
gauche. (Ce signe est L’ordre du grade.)
Deuxième signe. - Fléchir la jambe, gauche.
Attouchement. - Porter les mains sous les aisselles du F∴ comme pour l'aider à
se relever ; on dit en même temps TROUBBAHANI, HAMAL, ZEBULOUM Le F∴ fait la
même chose et répond
Mot sacré. -. JEHOVAH
Batterie. - Deux et trois –
Age. Soixante-trois ans accomplis.
Insignes. - Cordon pourpre en sautoir. - Bijou : un triangle d'or ou médaille ;
d'un côté est gravée une trappe, de l'autre un triangle.
ZEBULOUM en hébreu signifie habitacle, le ciel, la demeure de Dieu
Le mot sacré est donc représenté sous la forme de « JEHOVAH ». Il ne devrait pas
être prononcé à ce grade puisque le mot ineffable qui est présente à ce grade
gravé sur la plaque d’or qui se trouve sur le cube d’agate ne peut être prononcé
qu’au 14e grade par les grands élus…..on ne devrait nous dit Raoul BERTEAUX au
13e grade que le recevoir et le communiquer avec deux FF∴
en répétant ses lettre s alternativement JOD HE VAW HE
Nous n’avons fait qu’effleurer la symbolique de ce grade. C’est
en quelque sorte une introduction.
Avons-nous jusqu’à présent fait autre chose que de nous approcher de chacun de
ces grades.
les grades intermédiaires
13/03/2005