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LES STÈLES  BOGOMILES
et
LA RECHERCHE
de
la PAROLE PERDUE

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LES STÈLES BOGOMILES ET LA RECHERCHE DE LA PAROLE PERDUE.
 
Les stèles bogomiles nous font découvrir un peuple actuellement sous les feux de l’actualité et mal connu, notamment les paysans bosniaques dans leurs luttes quotidiennes, dans leurs conceptions religieuses et métaphysiques, lesquelles nourriront 1'hérésie bogomile, aussi de mieux comprendre l'hérésie cathare à l'origine de l’inquisition papale, qui sera la première leçon à méditer au premier des hauts grades.
 
Entraînés loin de l'Europe à la recherche de la Parole perdue, on vérifie à nouveau que l'univers de nos investigations n'est pas seulement judéo chrétien, les peuples ne sont jamais restés isolés les uns des autres et la  Tradition ignore totalement frontières, races et générations.
 
Les Bogomiles, les Pauliciens, les Mandéens, les Mazdéens, les Manichéens, les Cathares, les Servanistes, les Gnostiques de toutes nuances confirment au Maçon 1’importance et la généralité du symbole G\ afin de marquer et éclairer son parcours dans le Temple.
 
Les nécropoles de Bosnie ont servi de sépulture à des défunts de confession catholique romaine ou orthodoxe, aussi à des musulmans : les plus connues à Radmilja en Bosnie, Baljuna, encore dans la vallée du fleuve Nestos qui jouxte la Bulgarie, aussi dans les régions du Monténégro, de la Serbie, de la Dalmatie.
 
Cent mille tombes ont été recensées avec des stèles pour la plupart. Celles-ci sont taillées dans des pierres  chargées de symboles, une manière de rappeler que le symbole est le moyen privilégié de communication entre les hommes, les générations, les peuples, la Tradition primordiale et l'Actualité.
 
UN PEU D’HISTOIRE
 
1 - Les recherches archéologiques et philologiques concordent : les premières tombes furent construites au XI ème dans un pays où les paysans étaient attachés à leurs convictions religieuses ; leur fidélité au christianisme primitif les conduisit à  relever les abus des églises établies : évêques et clercs se comportaient en maîtres corrompus et tyranniques, se livrant fréquemment à la débauche, autant d'aliments à une fronde qui deviendra hérésie.
 
2 - L'enchaînement des dates marque la naissance de l'hérésie En 325 le concile de Nicée consacre l'égalité des églises chrétiennes des quatre patriarcats d'Orient de Jérusalem d'Ephèse, d'Antioche, d’Alexandrie d'une part, de Rome pour l'Occident d'autre part.
 
En 375, Damase 1er affirma l'autorité doctrinale de l'évêque de Rome en s'appuyant si les traditions de saint Pierre  desquelles résulterait l'idée d'un siège apostolique établi à Rome et la conclusion suivante : l'évêque occupant le siège serait 1e pape défenseur de la juste foi, cette notion de juste foi permettait à Saint Symmiaque pape en fonction de 498 à 514 d'affirmer que le pape ne peut être jugé par personne. Entre 752 et 757, 1e pape Etienne II justifiera l'hégémonie du Rome sur l'Eglise d'Orient, en prétendant à la puissance territoriale par des manœuvres hégémoniques, Etienne II utilise à cet effet un document falsifié, la « donatio Constanini » apportant, dit il, la preuve péremptoire que l'empereur Constantin de son vivant aurait remis moitié de l'empire romain d'occident à Rome.
 
3 - Les papes se succédèrent avec la même politique et de 847 à 852 , seront  promulguées les fausses déclaration isidoriennes qui affirmeront « le pape souverain suprême sur la terre » ; cette déclaration ouvrira le procès en 867 du patriarche de Constantinople : Phoetius, procès qui réactivera le schisme avec l'Eglise d'Orient. Puis on atteint les siècles de l'hérésie bogomile.
 
De 1073 à 1085 le pape Grégoire VII annonce la victoire de Rome : il publie «  la didactus papae » suivant lequel il est dorénavant le chef absolu d'une Eglise universelle ; il s’arroge le droit de déposer , non seulement les évêques mais aussi les rois qui , dit-il détiennent leurs fonctions de Dieu et aussi de l'Eglise .
 
L'hégémonie papale sera soulignée par Innocent II au 12ème siècle ; il sa déclarera  « non seulement représentant de Pierre mais aussi de Pierre et du Christ et de Dieu, donc les souverains temporels reçoivent leurs royaumes en chef «  .
 
4 - Dans ce contexte, que les GG\II\II\CC\ du 31ème sont, plus à même de traduire,  on perçoit les motifs qui, en 1216, poussèrent Rome à fonder l'Ordre des Dominicains avec la mission, ferme et précise, de combattre les hérétiques cathares, cousins des Bogomiles, et de les ramener sous la houlette de l’Eglise.
La création de l'Inquisition en 1231 complétera cette initiative
 
NAISSANCE de l’EGLISE d'ORIENT dans les provinces BOGOMILES.
 
1 - Une gestation complexe et douloureuse s'installe par étapes, marquée par la naissance en  610 du Moyen Empire byzantin. L'effondrement de la Perse sassanide sous la pression des Avars et des Slaves, l'arrivée des Arabes, l'abandon de la péninsule balkanique aux Slaves sous la suzeraineté de Byzance, seront les faits marquants de l'histoire dans cette région. Il faudra attendre 863 marquant le point de départ de la christianisation des peuples slaves par les apôtres Cyrille, Constantin, Méthode : ils évangéliseront la Grande Moravie et entraîneront la conversion des Bulgares ; Avec aux sera fondée la première Eglise orientale autocéphale et sera entamé la scission avec Rome, déjà amorcée par le patriarche Phoetius.
 
La Bulgarie devient province byzantine en 971 ; entre 1025 et 1204, le déclin de l'empire byzantin par la féodalisation croissante du territoire, que ruinent ses fondements militaire et financier . En 1054, le schisme des Eglises d'Orient et d'Occident est consommé.
 
2 - La Bosnie occupa le centre de la péninsule, de part et d'autre de la rivière Bosna, un pays de montagnes autour des quelques vallées cloisonnant les tribus slaves et interdisant la création d'un Etat ; la région sera ballottée entre les intérêts de Byzance et ceux de Rome. Au début du 12ème siècle, les rois de Hongrie s'emparent de toutes les tribus slaves de Bosnie et du Monténégro, vassalisent et implantent un système féodal, une des causes majeures de l'hérésie bogomile : la création d'une aristocratie féodale transformera les paysans, auparavant libres, en vassaux, ce qui obligera Byzance à recourir à des mercenaires pour soumettre l'ensemble.
 
3 - Au 13ème siècle et par des états interposés, Rome et Constantinople lèveront des croisades pour éradiquer l'hérésie bogomile ; d'où la création d'un ébat bogomile en Bosnie qui devra lutter ensemble contre les Vénitiens, les Serbes, les Hongrois, 1es Croates, pour préserver les intérêts des Eglises :
ü      en permettant à la Hongrie, grâce aux chevaliers germaniques, de faire couronner le pape  Etienne 1er en l’an mil,
ü      en s’alliant aux Vénitiens puissance maritime et commercial liée à Rome. Les Templiers les retrouveront au moment des Croisades, tour à tour leurs amis et leurs ennemis,
ü      en soutenant la Serbie qui subissait alors la domination bulgare et byzantine,
ü      en aidant la Croatie marquée par les combats livrés par la Hongrie et Venise aux 11 et 12 èmes siècles ; c'est ainsi que ZVONIR Démétrios refuse, en 1076 , la souveraineté byzantine en se faisant couronner pape romain par Grégoire VII
 
4 - La lutte contre l'hérésie bogomile :
Les paysans réprouvent les excès de l'aristocratie soutenue par le haut clergé qui spolie tout autant ;
Les doctrines de l'hérésie proposant de bonnes réponses : «  si Dieu, bon et  miséricordieux, a créé le monde à son image, pourquoi l'injustice et le mal sont ils le lot quotidien ? «  Il faudra attendra 1852 avec la découverte du traité du moine bulgare Kasmas, pour posséder la preuve de la naissance du bogomilisme, à l'est de l'Europe dans les monastères byzantins et slaves ; il a été établi que la point de départ de l'hérésie cathare avait été dans le Bogomilisme ( Louis Léger).
 
On a découvert que, dans les premières années du 10ème  siècle, un prêtre nommé BOGOMILI prêchait, au cœur de la Macédoine ,une doctrine ascétique d'humilité et d'assistance : elle permettait de trouver la paix intérieure enseignée par les Apôtres ; il enseignait , que les pompes de l'Eglise , sa richesse ostentatoire, ses sacrements , ses icônes, ses sacrements , n’étaient que pures vanités !
 
5 - Le clin d'oeil fait par l'hérésie bogomile à certains initiés du R. E. A. A.
Tout d'abord
ü      aux chevaliers d'Orient et de l'épée avec le pont et le  sigle L.D.P. du 15 ème ;
ü      aux chevaliers d'Orient ab d'Occident pour la main qu'ils ont voulu tendre, dit on, aux chevaliers chrétiens d'Orient ;
ü      aux chevaliers KK\que la rituel du 30ème propose de former avec , pour modèle , l' exemple des Templiers dont le comportement johannique fait songer au johannisme pur et dur des initiés bogomiles ;
ü      aux GG\II\II\CC\ avec la prolifération de l’hérésie cathare , les informant des méfaits de l'Inquisition à éviter ;
ü      aux chevaliers du Soleil avec le culte solaire prêté aux hérétiques bogomiles ;
ü      aux SS\PP\ du R\S\, avec la lumière intérieurs qui doit les guider l'objectif essentiel des Bogomiles et des 32ème .
 
 
LA PARTITION tenue par les BOGOMILES dans le  CONCERT CHRETIENs
 
L’intrusion bogomile .
 
Le retour à la simplicité évangélique est noté dans la littérature hérétique, parvient aux Cathares en 1190 après la voyage de l'évêque Nazaire en Bulgarie : son oeuvre est connu sous l'appellation apocryphe « interrogatio Johannis «  , dont on retrouve des échos dans les doctrines hindouistes ; elle permet de constater combien l'Evangile de Jean était en  faveur chez les Bogomiles . Pour eux JEAN fait partie du cénacle des Parfaits avant leur propre naissance
 
A cette élite des croyants bogomiles que sont les Parfaits, il sera demandé un grand sacrifice : accepter de nouvelles incarnations afin de prêter aide à ceux dont l'amélioration laisse encore à désirer : ce sera l'un des thèmes majeurs développés dans les stèles centrées sur le symbolisme des spirales de l'Arbre de Vie . Soulignons à cette occasion la faveur de l'Evangile de Jean auprès des Templiers, des Bogomiles, des Cathares, des Chevaliers R+C.
 
Par l'intervention à l'aube du 11ème  siècle, 1’empereur byzantin Basiléos II s'empare la Bulgarie et conduit l'hérésie à développer des thèses spéculatives auxquelles adhéreront  la petite noblesse et  les ordres mineurs ; ils répandent les interprétations doctrinales soulignant l'opposition entre l'ancienne école du dualisme mitigé et celle du dualisme absolu défendu par l'Eglise de Dragovitsa.
 
Le dualisme mitigé
 
Selon cette doctrine n'aurait existé à l'origine que 1e bien, un monde créé par Dieu or , les philologues considèrent les Pauliciens comme les précurseurs des Bogomiles et leur secte a pris naissance an Arménie vers la milieu du VIII ème, elle essaimera en Bulgarie entre le 11ème et  le 13ème siècles. Byzance considéra, les Pauliciens, dangereux comme pénétrés d'éléments manichéens et  apparentés avec l'adoptianisme de Paul de Samosate : l'adoptianisme professait « le Christ n'est pas Dieu de toute éternité mais il le devient lors de son baptême, il est adopté par Dieu ».
 
Les Pauliciens admettaient l'existence do deux principes : le Bien et le Mal. Ils battaient en brèche le concept de la Trinité ; ils précisaient que Dieu avait eu, avant Jésus-christ, un fils nommé Satanaël qui s'était révolté contre lui et qui avait obligé le Christ à l'enfermer en Enfer sous le prétexte qu'il n'était que Satan.
 
Les Pauliciens considéraient monde et chair comme l’œuvre du principe mauvais, ils ne voyaient que pure apparence dans les souffrances du Christ : ils niaient sa résurrection, rejetaient l'Eucharistie, le baptême, la sacralisation du mariage, les prières à l'exception de l'oraison dominicales.
 
Le dualisme absolu .
 
Ce rameau bogomile est présent dans l'option d'une vieille religion de la Lumière, le Manichéisme prêché par l'Iranien MANES dès le IIIème siècle. Les deux principes, le Bien et le Mal sont co‑éternels, la prière et l'ascèse sont les seules voies de libération de l’âme.
 
Le Manichéisme aura beaucoup rayonné en sa qualité d’hérésie chrétienne, puis en Extrême-orient et en China jusqu’à la fin du Moyen Age sous la forme d'une symbiose du christianisme primitif avec les doctrines de Bouddha et de Zarathoustra. Zarathoustra transformera, six siècles avant le manichéisme  initial en un monothéisme d'apparence mais un dualisme de fait avec AhuraMazda .
 
L’homme doit choisir entre la Vérité et le Mensonge et, dans cette religion du moins, l'Espérance demeure car, disait Zarathoustra, à la fin des temps, le Mal sera définitivement vaincu.
 
N'y a t’il pas là une solide préparation à la règle du comportement des Chev\R+C. "Espérance, Foi, Charité" ?
Peut on douter que cette religion n’ait elle même influencé fortement l’hérésie bogomile, si l'on sait qu'entre 217 et 241, date de la création du nouvel empire perse des Sassanides, Adachir 1er  décrétait le Zoroastrisme  "religion d’état"  Au 19ème, des pèlerinages de Parsis et de Guèbres avaient lieu en Azerbaïdjan près de Bakou au temple des feux éternels ; ou Bakou jouxte l'Arménie région à l’origine du Paulicisme et au contact de Byzance
 
La place de  Jésus‑Christ et de la croix dans le bogomilisme
 
Pour les premiers Bogomiles, Jésus Christ n'est qu'un maître, un prophète certes mais un ange déchu : il ne peut être un Sauveur, un Messie et, si le Christ n’est pas Dieu alors Marie n'est pas Mère de Dieu et elle est assujetti au péché.
 
Le bogomilisme se scindera en deux écoles: celle des dualistes mitigés pour qui le Christ a une double nature : une âme céleste - celle de Dieu, et une âme  - celle d'un corps matériel, mauvais et chose da Satanaël ; celle des dualistes absolus pour qui la Christ est un homme né de parents terrestres, au corps mauvais et issu d'un ange déchu, qui depuis sa chute a transmigré dans de nombreux corps. Ils sont unanimes : la mort du Christ sur la croix fut une abominable défaite devant Satanaël ; elle aura eu 1e seul mérite de faire comprendra aux hommes leur origine céleste, aussi de fonder une communauté de Saints, les Bogomiles. Jésus aura préparé leur retour au ciel, patrie céleste que le Parfait Bogomile rejoindra dès la fin de sa vie humaine.
 
Comment s'effectue au ciel ;le bogomilisme?
 
A l’exception des Parfaits réintégrés aussitôt leur périple humain bouclé, la seconde catégorie, celle des Croyants transmigrait jusqu'à totale pénitence, laquelle autorisa: leur transmutation en Parfait.
 
RECAPITULATION DU MESSAGE BOGOMILE .
 
Les chevaliers R+C. s'exercent à découvrir, à répandre le massage christique de saint Jean qui est simple selon les Bogomiles le salut ne concerne que l'âme et ne peut être gagné par l'amour et dans l’éternité de l'Amour
Pour la masse des croyants bogomiles, saint Jean, les Pauliciens, les Manichéens, les Zoroastriens révélaient que les âmes perdues devaient se rassembler là où il y avait la Vérité, la Liberté, la Vie, dans une communauté où règnent la charité, l'amour du prochain.
 
A la masse des Croyants, il était prescrit de ne jamais mentir et de se rapprocher de l'idéal de perfection imposé à l'élite. Les Croyants se ne sentaient pas capables d'une  totale abstinence mais ils savaient que la jouissance de la chair les soumettait au monde de la matière. Pour les Bogomiles la prière était la manifestation la plus importante de la morale chrétienne, avec l'exigence, en toutes circonstances , de ne jamais mentir et de se conduire le moins mal possible
 
Pour les Parfaits et les Elus,
Un temps de probation était imposé avec une ascèse rigoureuse de trois ans: le novice devait être âgé de 18 ans révolus. Cette épreuve, sévère au physique et au moral garantissait le sérieux des vocations : régime végétarien en dehors des jeûnes obligatoires, des mortifications, de l'abstinence sexuelle, d'une instruction religieuse poussée, de la connaissance ésotérique et symbolique des Nombres, de l'Astrologie ; le tout observé sous la contrôle d'un Maître attaché au novice. Puis le novice était reçu au cours d'une cérémonie, où l'Esprit Saint était transmis par l'imposition des mains. C'était un baptême de l'esprit qui, selon de nombreux spécialistes, était d'origine musulmane et influencé par des éléments de la Gnose chrétienne
 
A propos des femmes.
Les Parfaites et les Croyantes sont groupées le plus souvent dans des couvents sous la direction de femmes théologiennes ‑ les Sapiences de la secte ; elles ont rarement la qualité de " prédicateurs itinérants femmes "
 
Au sujet de l'initiation bogomile .
Lorsque l'hérésie bogomile prendra la forme du Catharisme, la cérémonie prend la nom de « consolamentum « " . Lorsque le Bogomilisme changera en un «  dualisme absolu «  , l'admission du néophyte sera faite en deux temps : d'abord un temps préalable de probation surveillé par les Parfaits, puis une cérémonie solennelle où chacun des Parfaits imposera sa main droite sur l'Evangile de Jean par le Maître de Cérémonial; les fidèles récitent alors l'oraison dominicale et , avant de se séparer , ils échangent le baiser de paix. Maintenant détenteur de la Connaissance, le néophyte revêt une robe monacale noire dans les premières années, ensuite la robe sera de couleur foncée à l'instar des Soufis musulmans, appelés parfois les " bleus vêtus ". La transmission de l'Esprit Saint s’effectuait depuis le coude gauche pour les femmes, depuis le droit pour les hommes, le coude du Parfait étant alors au contact indirect pour les femmes.
 
Un témoignage servant de conclusion provisoire
Sur plusieurs stèles une interprétation suggère l'extériorisation et l'intériorisation d'un pouvoir d'énergie vitale transmis par la main et 1e coude droit du novice avec le coude touché du Parfait. Sur un tableau de Fra Angelico, dit « le couronnement de la vierge «  et surnommé « le `miracle du feu «  au Louvre, il représente des Parfaits cathares dont le costume est sensiblement le même des Parfaits bogomiles ; les Cathares y portent une ceinture, habitude constatée chez les Bogomiles à l'époque du dualisme absolu en Bulgarie. Port de la ceinture faisait partie, la vie durant, de l'accoutrement du chevalier templier. Sur le tableau,  un des Parfaits porte l'étui contenant un parchemin, sur lequel était copié l'Evangile de saint Jean ; cet accessoire était souvent mentionné, tant chez les Bogomiles que chez les Cathares ; il rappelle notre " épée flamboyante " qui transmet la lumière du maître initiateur macon.
 
L'interpénétration des modes de pensée
Non loin du mont Ararat sur un îlot du lac de Van, existe l'église sainte croix d' Aktamar , de type en croix libre à coupole , construite entre 904 et 937 ; le portail traduit une influence de l'art arabe dont elle est une des plus belles oeuvres . Sa forme octogonale rappelle étrangement la construction privilégiée des Templiers et remet en mémoire le propos d'Annie Besant: : " un coup d’œil, d’ensemble jeté sur les grandes religions, montre qu'elles ont en commun bien des idées religieuses, morales et philosophiques ».

 
 
LE MESSAGE DES STELES BOGOMILES
 
Ce message se traduit par quatre constatations, devenant autant d’obligations, de thèmes, de réflexion et d'action :
ü      référence à la tradition primordiale,
ü      lumière jetée sur le rituel capitulaire et philosophique,
ü      exploitation de nos symboles les plus forts,
ü      Rappel discret de l'éthique maçonnique.
 
Les stèles sont, dit Schwaller de Lubicz dans le miracle égyptien » telles les décorations tombales des nobles de l'empire pharaonique «  à la différence près qu'elles furent à l'usage de tous les membres de la secte : Elus, Parfaits, Auditeurs Croyants.
 
La 1ère stèle
Confirme, à elle seule, le caractère de véhicule de la Tradition, attribué à ces monuments funéraires : elle fait la synthèse de plus de 13 millénaires de l'histoire des mythes : ainsi la flèche symbole du Temps depuis -13.000, l’arc figuratif du Sagittaire -12.000,  le Soleil et la Création - 11.000, le cercle -9000, le tau et la croix plus proches de nous.
 
Elle évoque les traditions bogomile, mazdéiste, cathare, dualiste de toute provenance. Le chaperon de la stèle présente une rosace et une frise de cinq trèfles inversés alternativement et à trois feuilles chacun.
 
La main du bogomile rappelle la collation initiatique bogomile par l'imposition de la main sur la tête du néophyte, les Cathares, cousins des Bogomiles, prétendaient recevoir ainsi un transfert d'énergie et de puissance, mais la main exprime les idées d'activité et de domination dans les symbolismes hindou et bouddhique.
 
En prolongement de cette main droite, l'avant bras porte des signes en forme d'accent circonflexe suggérant le passage d'un fluide né de la pliure du coude jusqu'à la main droite. A l’opposé, l'avant bras gauche et la main gauche s'appuient sur la région ombilicale, qui est le point de départ des mêmes signes fléchés s'arrêtant maintenant à la pliure du coude gauche voilà le symbolisme général maçonnique résumé par cette gestuelle : voilà un résumé traditionnel balayé par un frère disant : ce n'est que de l'histoire !! C’est peu fraternel et maçonniquement erroné par qui Daniel Ligou a prétendu être «  membre d'une organisation initiatique traditionnelle ».
 
La région ombilicale fait songer au Rig Véda évoquant; l'ombilic siège de l'incréé , sur lequel repose la semence des mondes pour l'Inde bouddhiste ; l’ombilic est le noyau immobile de la roue , le point da retour à l'origine , également l'axe du monde .
 
Au dessus de la main droite est figuré le symbole du soleil apprécié au spirituel et représentant le cœur du monde, utilisé par 1e symbolisme védique comme immobile au zénith en sa qualité de centre spirituel immédiat primordial.
 
En prolongement du bras gauche est dessiné un arc, armé d'une flèche et pointé ver le ciel ; l'arc est l'arme de défense du chevalier bogomile destiné à la recherche de la vérité, moyen pour le chevalier écossais de porter au loin les vérités acquises. Quant; aux bras et aux coudes, ils font souvenir de la coudée égyptienne qui était la mesure du coude à l’extrémité du grand doigt, le bras et l'avant bras étant pliés à l'équerre. Le bras avait le sens de » main de justice et de réception des forces cosmiques » , la coude étant source de l'action et de l'essence divine .
 
La stèle 2 .
L'étui du Parfait est en cuir et contient; une copie de l'Evangile de Jean ; les signes révélateurs d'un fluide partent du bâton, support du parchemin en direction du coude du Parfait. Sur la stèle le sens des flèches à hauteur de l'avant bras et les accessoires apparaissent lumineux ; il en est de même de l’armure du chevalier : elle doit couvrir le chevalier pour le combat spirituel du salut ; le bouclier est la foi contre laquelle se briseront les coups du malin.
 
La stèle 3
Reproduit le fameux étui, qui porte quatre rosaces comme seule décoration aux quatre coins, laquelle pose trois questions : pourquoi la rosace, pourquoi quatre, pourquoi à chaque angle de l’étui ?
 
En emprunt aux symbolismes de la rose et de la roue, la rose symbolise la coupe de vie, le cœur, l’âme, l'amour, la roue tient de la perfection suggérée par le cercle avec l’approximation liée au devenir, à la création continue.
 
La valeur du quatre nous est familière. Elle marque la domination de l’esprit sur la matière, l’âme de l'univers figurant le fluide universel créateur, peut-être celui des signes fléchés. La dispersion des rosaces aux quatre coins de l'étui indiquerait l'envoi du message de l'Evangile de Jean aux quatre coins de l'univers créé. Ce message, confirmé par les rosaces à l'appui de la doctrine bogomile, serait celui de Jean « Aimez vous les uns les autres ».
 
La stèle 4
Reprend le symbole 1e plus fort, qui explique la lutte sans merci menée par Rome à l'égard du Catharisme. Le Parfait est campé sur la barre transversale du Tau ou la Croix, les jambes écartées et les pieds tournés à 90° , vers l'extérieur et non pas croisés normalement. Ainsi le Parfait, contrairement au Christ cloué sur la croix en victime absurde de Satanaël, réaffirme la thèse bogomile de Dieu non pas en un mais en trois : Dieu le père, son fils qu'il a chargé d'enseigner les hommes, le Saint Esprit descendu sur la terre qui est le Verbe.
 
C'est pourquoi le chevalier bogomile est perché sur la traverse horizontale figurant le Bien et le Mal; il a la partie supérieure de la croix entre les jambes, le montant vertical s’arrêtant juste en dessous de l'omphalos ou ombilic.
 
La stèle 5
Entre dans le symbolisme immédiat ; elle orne la tombe de trois Bogomiles de haute qualité. Dans les anciennes fresques byzantines, on voit des saints revêtus d'un manteau oblong, la tête entourée d'une auréole comme les trois de la stèle : c'est une figuration générale, les deux motifs extrêmes du haut évoquant la solennité du Trois, loin de la symbolique chrétienne ; les deux découpes du bas de la stèle situées entre le bas des cannelures et la terre ont une grande signification.
 
La stèle 6
Reprend l'essentiel de la troisième stèle, elle comporte quatre cannelures et quatre découpes qui semblent disparaître  sous terre.
 
La stèle 7
Comporte six cannelures et six roses; celles ci seraient à huit pétales qui nous entraîne dans la symbolique des Nombres. Le six marque l'opposition de la créature au  son créateur dans une ambivalence permanente vers le Bien et vers le Mal, vers l'union avec Dieu ou vers la révolte : le six est la nombre du destin mystique.
 
Le huit est le nombre de l'équilibre cosmique et retrouvé dans la rouelle Celtique, dans la roue de la loi bouddhique, dans l'octogone. Les symboles bogomiles rappellent constamment la dualité cosmique du monde de la matière et celui de l'esprit divin : d'où la perpétuelle confrontation du Mal et du Bien, du Ciel et de la Terre .
 
La stèle 8
Rappelle la danse du Kolo, danse nationale ; le Bogomilisme n’est pas une religion austère.
 
La stèle 9
Atteste que le plaisir de la chasse ou encore le besoin ne sont pas proscrits non plus.
 
La stèle 10
Rassemble le père, la mère et  l'enfant ; ils se tiennent par la main ; ce qui surprend, alors que la procréation et la naissance sont un péché.
 
La stèle 11
Présente trois hommes et deux femmes, les sexes étant alternés ; ils forment une chaîne d'union avec, au point de contact des mains, un trèfle à trois feuilles ; chaque homme porte un cimier rappelant le symbolisme du casque, l'attribut d'Hadès roi des enfers et surveillant des morts.
 
La stèle 12
Offre l'occasion après la onzième stèle sur les trèfles, de trouver un trèfle à quatre feuilles, symbole important pour les Templiers et plus parlant avec la croix de Malte. La stèle porte à sa base deux trèfles cerclés dont un seul est discernable à gauche en bas.
 
La stèle 13
Nous confrote avec de nouveaux symboles ; tout en haut, une rosace à douze pétales trouvée fréquemment sur les rosaces des cathédrales gothiques des  12 et 13èmes  siècles. Douze symbolise l'univers dans sa complexité  Terre - Eau - Air – Feu, chacun considéré dans son expression car douze est le nombre des divisions spatio temporelles ; en dessous apparaît uns frise avec un symbole fréquent des nécropoles bogomiles, des trèfles à trois feuilles accordés au rameau à cheminement hélicoïdal.
 
Plus bas de gauche à droite, un assemblage de vingt quatre grains  et une croix grecque avec le sens donné par Grégoire d'une empreinte traduisant le croisement d’axes directionnels, sens  reçu de l'Asie par les auteurs du Moyen Age et d’un héritage pharaonique : la Croix est le symbole de la Vie, parce que la Vie n'est pour nous que la faculté de réagir, signification reprise par le signe d’Hermès au 18ème et  par le signe d'ordre de ce grade .
 
Ce triple symbole rappelle le signe zodiacal du Verseau, bien connu en Babylonie et en Egypte et symbolisé par le phonogramme des vagues signifiant «  Eau «  . Le même signe zodiacal était représenté à la même époque, par un sage vieillard porteur d'une ou deux amphores ; ces urnes déversant leur eau symbolisant la coopération, la fraternité.
 
Les vingt quatre grains relèvent du Commentaire de l'Apocalypse de Jean sur les vieillards vêtus de robes blanches, porteurs de couronnes sur la tête, vingt quatre sièges pour eux autour du trône de Dieu et désignant le déroulement du temps de l'histoire des hommes et non pas le temps astronomique.
 
Cet ensemble de symboles a un sens : le détachement des choses matérielles (verseau) tout au long de la via (le nombre vingt quatre ) conduit à Dieu (de la croix de saint André ).
 
Dans la monde qui nous entoure (le nombre douze), nous trouverons l'équilibre (le nombre trois) de la Sagesse (verseau).
 
La stèle 14
 Peu lisible, présente des chevaliers en tournoi ; seuls les Parfaits refusaient la violence sur les hommes et les animaux . Les huit croisades se sont déroulées du 11 au 13ème siècles période de l’épanouissement bogomile , et les Chevaliers du Temple furent des Croisés. Cette a été trouvée dans la région d’Edesse% , actuellement Urfa , ville de Mésopotamie où siégea  l'étoile des Perses au 11ème siècle ; la contagion des Templiers par le milieu hérétique est donc plausible comme en témoignent deux FF\ Jean Touniac dans " De la chevalerie au secret du Temple" et Raoul Defez dans ses "Méditations dans 1e Temple » .
 
La stèle 15
Est à deux cannelures et elle correspond vraisemblablement à un couple. Deux évidements disparaissent dans le sol avec la signification sans doute de notre M\B\. Entre les deux personnages schématisés, il y a un arbre figurant le Cosmos en perpétuelle recréation, aussi symbole de la Vie et sa verticalité orientée vers le ciel et le divin.
 
Le symbole au dessus de l'Arbre de Vie sembla être d'une croix de saint André d'une barre horizontale mais pas exactement car il n’y a pas six mais huit branches, le huit de l'équilibre cosmique, étoilé à huit branches selon l'assyriologue Jean Bobberc  étoilé à huit branches lors du passage des pictogrammes à l'écriture vers ‑ 2.600 ans.
 
Certes la verticalité nous  a orienté vers 1e ciel ; or l'arbre prend racine dans le sol et nous ne voyons pas ses racines.
En symbolique, la Terre : principe passif s’oppose au ciel : principe actif ; ainsi de part et d'autre du tronc de l'arbre emblématique, deux ranches stylisés s'épanouissent en spirales ; chacune d'elles est en contact avec la tête du personnage correspondant. Selon le dictionnaire des symboles il s’agit là " d’un motif ouvert, optimiste, qui relie le point originel à l'autre extrémité du Devenir, évocation de la continuité cyclique avec le manifesté qui retourne à la substance universelle " .
 
La rotation de chaque spirale est de sens inverse. Les doctrines soufies enseignent qu'il s'agirait là d’une différence entre homme et femme ; la forme humaine serait le lieu où s'opère la conjonction des deux dualités : l'une interne et l'autre externe, conjonction que nous fait pressentir la formule microcosme  -  macrocosme si volontiers répétée par les Maçons. Pour les Soufis la forme masculine est spiralée dextrogyre, la formule féminine est spiralée sinistrogyre ; cette dualité est exprimée par une frise horizontale dans laquelle se développa une sinusoïde rappelant le Yin et le Yang, schéma de la vision cosmique , la séparation de l’œuf du monde en deux moitiés .
 
Au dictionnaire des symboles, " la spirale symbolisa aussi le voyage de l’âme après la mort le long des chemins inconnus d’elle mais la conduisant, par leurs chemins ordonnés vers le foyer central de l'Eternel.
 
La stèle 16
Présente deux étages de spirales et, symbole nouveau, des grappes du raisin ; avec celles ci nous approchons un thème important de la pensée métaphysique mésopotamienne à l’aube de l'humanité. On retrouve ce thème en Israël avec l'arbre messianique, avec les grandes déesses babyloniennes sous la dénomination de «  la Mère ‑ Cep de vigne » avec la culture de Dionysos en Grèce : culte associé, à la connaissance des mystères de la vie après la mort. « Le vin est le symbole de la vie cachée de la jeunesse triomphante dans les légendes apocryphes chrétiennes «, dit Mircéa Eliade.  
Que 1’arbre nous rattache à la tradition primordiale, je n'en veux pour preuve, que la symbolique primaire faisant succéder immédiatement l'arbre à la pierre. Pour Patrice GENTY, «  au delà de l'océan du Nord est une terre qui touche  aux murs du ciel, disent les Celtes,c'est là que l'homme a été créé , il naquit de l’arbre » . Voilà ce qu'était l'Arbre de Vie. Sur cette stèle, à la partie haute, il porte une traverse en amorce de croix latine, les extrémités sont armées d'une rosace ; la traverse est fléchée pour indiquer une circulation vers les extrémités. Au-dessus de la croix, il y a un médaillon à cinq découpes, le nombre cinq traduisant la totalité du monde sensible ; à l'intérieur de la découpe une figure géométrique indiquerai le nombre six marquant l’opposition de la créature au créateur.
 
Les deux doubles spirales évoquent les philosophies de l'Inde où elles symbolisent la polarité et l’équilibre, des deux courants cosmiques reflétant la mort initiatique et la renaissance dans un être transformé. La grappe de raisins, pendante à l'extrémité de chaque trait oblique, rappelle l'Apocalypse de Jean concernant l'Arbre de Vie.
 
Pourquoi ces grappes de raisin sont aux spirales du bas et pourquoi les flèches sont sur l'Arbre de Vie ?
 
A quoi les Bogomiles répondent : ce n'est que par leurs actes et par leur volonté que les hommes choisissent de s'améliorer et d'atteindra la perfection ; d'accepter le Mal et de revenir dans un autre corps pour achever leur perfectionnement. Le Parfait acceptera, par amour du prochain, de nouvelles incarnations pour aider son prochain à remonter la pente et c'est pourquoi il demeura au centre de la spirale inférieure.
 
Que penser du sens des flèches ?
 
Sur le tronc de l'arbre, l'orientation verticale des flèches rappelle que la vie vient de la terre, transmise par les racines , que la vie n'est pas seulement esprit - âme mais aussi corps - matière.
 
La Dualité, à la quelle l'homme est soumis, est celle du Bien d'une part, du Mal d'autre part que les flèches symbolisent en aboutissant à la traverse horizontale de la croix car le Mal n’est pas un dieu mais un principe. Les chevaliers KK\ tirent à leur manière la leçon avec leur devise " fais ce que doit advienne que pourra ».
 
La stèle 17
Comporte en chaperon une rosace et une frise tréflée, soit au total cinq trèfles à trois feuilles alternativement inversées. La main droite est énorme et disproportionnée au bras ; une série de signes fléchés, en forme d'accent circonflexe sur chaque avant bras suggère une direction qui, sur la bras droit, passerait un fluide prenant naissance la pliure du coude et transitant vers la main. Au-dessus de la main droite, le symbole du soleil spirituel, ce cœur du monde que le symbolisme védique représente immobile zénith, centre spirituel primordial.
 
Quel sens donner à la région ombilicale, point de départ du fluide suggéré par les bras ?
 
Le trépied de la Pythie à Delphes était supporté par une grosse pierre sacrée symbolisant la terre ; d'où la définition de l'Omphalos de Delphes comme centre de l'univers. Le Rig Véda fait état de l'ombilic de l'incréé sur lequel repose la semence des mondes pour le bouddhiste, l'ombilic est le noyau immobile de la roue, le point de départ du retour à origine, la trace de l'axe du monde. Les Bogomiles connaissaient ces doctrines par leurs contacts avec les Parsis et les Guèbres restés fidèles aux enseignements de Zarathoustra. Et ils n'étaient pas isolés, loin de là.
 
En Bosnie, Dalmatie, Italie du nord, les Cathares étaient appelés «  Patarins » également les bougres, une altération du nom de Bulgare, indiquant ainsi une filiation bogomile des Cathares.
 
La main droite est énorme, rappelant l'initiation conférée de là main sur la bête de 1’initié par le Parfait. Les Cathares prétendaient recevoir ainsi le saint Esprit qui n'était autre que MANES ; ce qui élargit le cercle hérétique dans lequel se mouvaient les Bogomiles qui signifient d'ailleurs «  hommes de bien ».
 
Le Parfait représenté avec son arc armé d’une flèche qui représentait est sa raison d'être. L'arc est une arme royale des chevaliers : en Inde, en Chine, au Japon, en Islande, cette arme figure la puissance de Dieu dont la flèche combat les forces du Mal. Sa signification rejoint celle de la flèche et rappelle, que le nom de Chiron rejoint celui du Sagittaire dont l’idéogramme est une flèche qui vient du mot «  main ».
 
Celle ci exprime les idées d'activité et de domination selon le symbolisme bouddhique et hindou, retrouvé sous la forme des Madras, les gestes de la main.
 
Au bord du Nil, la coudée royale comportait des divisions consacrées à une divinité spéciale : au bras était attaché le sens de «  main de justice et de réception des forces cosmiques » et le coude le sens de « source de l'action et d'essence divine «  .
 
La stèle 18  
Le symbole exploité explique à lui seul la lutte sans merci de Rome contre le Catharisme. Pourquoi le Parfait a t’il les jambes écartées et les pieds tournés de 90° vers l'extérieur ?
 
C'est que, contrairement au Christ cloué sur la croix en victime absurde de Satanaël et en contestation de la doctrine catholique romaine, les Bogomiles professaient, que l’homme est esprit ‑ âme d'une part et de corps d'autre part . Cette doctrine était dangereuse selon Rome car, pour les Bogomiles Dieu n'est pas en trois : il y a Lui, puis le Fils chargé d’enseigner, enfin l’Esprit Saint qui est descendu lui aussi sur terre, les deux procédant de Dieu bien entendu. Ainsi, le Parfait est perché en haut de la croix les pieds sur la traverse du bien et du mal, l’Esprit Saint et la Matière.
 
La stèle 19
Traduit le mieux l’originalité du bogomobilisme dont l'essentiel serait le suivant. Sans spiritualité, l'homme est toujours vaincu et prisonnier de Satanaël; le Mal vient de l'homme, qui ne peut ou ne veut s'extraire des Ténèbres. Il ne peut vaincre la matière que lui-même, par ses oeuvres de responsabilité, de pureté et d'amour. Sa véritable place est sur la croix symbolique, solidement campé sur la traverse du Bien et du Mal.
 Là est, peut être, la Parole perdue à retrouver.
 Max BERLI