Les francs-maçons prêchent pour un climat social apaisé lors de l'élection présidentielle de 2009

Les francs-maçons des Grands Orients et Loges Associées du Congo (GOLAC) ont organisé récemment à Brazzaville un colloque international placé sous le thème ‘’ République et démocratie’’. Au cours de ce dernier, ils ont indiqué leur rôle en vue de maintenir un climat apaisé au Congo. Ainsi, un appel a été lancé à l’endroit des responsables politiques et intellectuels afin que le scrutin présidentiel de 2009 se déroule dans les conditions les meilleures.



 
Les francs-maçons prêchent pour un climat social apaisé lors de l'élection présidentielle de 2009
A côté du thème principal, quatre sous thèmes ont été développés au cours de ce colloque, notamment "La République du Congo : naissance, histoire et ses élections" ; "République et laïcité" ; "Etre franc-maçon en construisant la République et la démocratie" ; "La franc-maçonnerie, le franc-maçon et la République du Congo".

Ces communications ont été faites respectivement par Jérôme Olandé, Philippe Guglielmi, Fabien Taïeb et Claude Antoine Siassia. C’est depuis 1906 que la franc-maçonnerie est présente au Congo.

Cependant, sous le régime communiste du monopartisme, elle a traversé une période d’éclipse avant de rebondir à partir de 1990 en faveur de la chute du mur de Berlin où les libertés de culte et de croyance ont été de nouveau respectées conformément aux dispositions de la constitution congolaise. Actuellement on dénombre au Congo près de 6 loges de toutes les obédiences spirituelles.

A la différence des autres citoyens, le franc-maçon doit appréhender la société dans laquelle il vit et la manière dont il doit s’adapter à son contexte pour faire de cette société, une société plus juste et plus humaine ayant pour fondation la République et la démocratie. C’est cette permanence de la maçonnerie à travers des siècles qui a fait à la fois sa spécificité, sa force et son utilité.

Pour le 1er grand maître adjoint du Grand orient de France, Fabien Taïeb, la franc-maçonnerie se résume en trois choses : un engagement, une discipline de soi-même et un combat pour l’homme à travers les valeurs de dignité et de respect de l’homme dans l’esprit d’égalité et de fraternité. On ne peut pas venir à la franc-maçonnerie si on a le cœur sec car elle est avant tout générosité ; une générosité à l’égard de ses frères maçons mais aussi vis-à-vis de l’humanité tout entière.

«Le 1er engagement reste l’amour, l’amour du prochain. Mais un engagement ne signifie pas embrigadement, car la franc-maçonnerie n’est pas une secte, elle tout le contraire. Dans une secte on vous prend de l’argent, votre esprit et votre liberté mais en maçonnerie aucun argent n’est demandé sinon une modeste cotisation. C’est un devoir pour un maçon de toujours exprimer sa pensée par une parole libre. La franc-maçonnerie est une discipline de soi et le maçon doit apprendre à dominer ses instincts et ses passions, car son rôle est d’œuvrer au perfectionnement moral de l’humanité» a-t-il déclaré.

La maçonnerie, la République, la démocratie sont inséparables, car elles sont les deux faces d’une même pièce, les deux colonnes d’un même temple, l’une ne va pas sans l’autre. Les valeurs et les principes de la République et de la démocratie sont ceux de la maçonnerie.

Au plan du vocabulaire, la laïcité est un mot qui s’emploie tout seul sans adjectif, sans préfixe, sans suffixe ou tout autre qualificatif qui ne ferait que dénaturer et réduire la portée du mot lui-même, a fait savoir le grand maître du Grand Orient de France, Philippe Guglielmi. Pour lui, la laïcité, vecteur de paix sociale, est une chance pour le continent africain.

«Le concept de laïcité distingue deux sphères : la sphère du public et celle du privé. Tout l’art de l’esprit de la démocratie, c’est d’arriver à rendre concentrique ces deux sphères sans qu’elles s’interpénètrent pour autant. La croyance et la foi relèvent de la sphère privée et à aucun moment elles ne peuvent empiéter sur l’espace public» a-t-il indiqué.

A travers ce colloque, les francs-maçons des GOLAC ont tenu à présenter le vrai profil et l’idéal qu’ils poursuivent en vue de marquer de leur emprunte l’histoire du Congo. Objectifs orientés vers la culture de la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même et de la liberté absolue de conscience pour le développement de la société.

En vue d’aller à une élection apaisée, le président du GOLAC, Gabriel Nzambila a proposé un code de bonne conduite que tous les acteurs politiques et de la société civile devraient intérioriser pour l’épanouissement de la société congolaise.
 

 
Mercredi 17 Décembre 2008 - 14:06